Jeudi 31 mai

Dans un contexte international d’aversion au risque, le rendement obligataire à 10 ans de la France est tombé à son niveau le plus faible depuis la création de la zone euro, à 2,32% seulement, contre 2,46% hier soir à la clôture, signe que malgré l’alternance politique, la dette de la France est de nouveau plébiscitée par les investisseurs.

Plus étonnant encore, l’écart des taux entre la France et la l’Allemagne se réduit à 1 10 points de base. Pourtant, la dette allemande continue d’attirer en masse les investisseurs, ce qui fait baisser son rendement à 1,26%, un record historique.

Force est de constater que jamais dans l’histoire de la zone euro, les taux des pays jugées les plus solides n’avaient été aussi bas, preuve que les opérateurs fuient les actifs risqués de la zone euro pour placer leurs liquidités dans les obligations des pays refuges. C’est le cas du Bund allemand (1,22%), du T-notes dont le rendement obligataire est tombé à un niveau jusque là inconnu, (1,62%) du gilt britannique (1,65%) mais aussi de la Suisse dont le 10 ans s’établit à seulement 0,54%, de la Suède (1,31%) et de l’Autriche (1,65%).

Si la France bénéficie d’une détente de ses taux, ce n’est pas grâce à des facteurs franco-français. D’abord parce cette accalmie s’étend à l’ensemble des pays considérés comme solide, ensuite parce que cette détente sur les taux français intervient après des avertissements de Bruxelles et de la cour des comptes et avant un rendez vous politique majeur, les législatives du 8 juin.

D’ailleurs, si la réduction du déficit public reste le principal défi auquel la France doit faire face, les perspectives de croissance qui sont orientées à la baisse nécessiteront des efforts supplémentaires pour ramener le déficit comme promis à 3% du produit intérieur brut en 2013, selon la Commission européenne.

De plus, les investisseurs se détournent des pays jugés trop fragiles comme l'Espagne et l'Italie, avec les conséquences que l’on connait, c’est-à-dire des taux anormalement élevés (6,41% pour Madrid et Milan 5,81%). Désormais, et le niveau des obligations le prouve, ils sont en quête de placements surs, et surtout diversifiés.

Car la diversification des portefeuilles qui permet une dilution du risque est également un facteur déterminant pour les gérants de fonds. Les opérateurs savent aussi pertinemment que la zone euro ne survivra pas sans la France. Enfin, la dette française offre un rendement plus attrayant que l’Allemagne qui ne rapporte pratiquement rien.

La France profite également d’un contexte particulièrement anxiogène en Europe. Les inquiétudes se cristallisent autour des difficultés du gouvernement espagnol à recapitaliser ses banques, avec en toile de fond l’impasse politique en Grèce avant les élections du 17 juin.

En somme, face aux menaces grandissantes qui pèsent sur la stabilité de la zone euro, la France est à nouveau considérée comme un bon élève, mieux encore, aux yeux des marchés elle retrouve son triple A.

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