Mercredi 30 mars

36ème jour de guerre déjà.
La Maison-Blanche Unis pense que Poutine a été mal informé sur la guerre par ses conseillers.
La Russie propose un discount à l'Inde sur des exportations de pétrole.
La Russie n'a pas diminué ses bombardements.
Elle a même bombardé à nouveau Kiev.
Les négociations patinent.
Et pendant ce temps je suis le seul à mal dormir en voyant une crise économique arriver.

JE VOUDRAIS PARTAGER...

...avec vous un sentiment qui me perturbe de plus en plus.
J'ai le sentiment qu'il y a une déconnexion de plus en plus grande entre les chiffres économiques qui commencent à s'égrener (il n'y pas d'accent sur le deuxième e, j'ai vérifié ) et les commentaires plus ou moins avisés.
Je ne parle pas de la rengaine classique de la déconnexion entre les marchés financiers et la réalité économique.
Non.
Je parle de la déconnexion entre la perception et la réalité de la situation économique.

LES CHIFFRES...

...ne sont pas bons.
Je sais que je vais un peu vous déprimer, mais j'en ai marre d'être le seul à l'être à cause de ce sujet.

L'INFLATION D'ABORD

Elle va, selon les zones économiques, varier dans les semaines qui viennent entre 4% et 8%, voire plus.
Et je n'évoque même pas les pays émergents, où elle a déjà atteint des niveaux stratosphériques.
Certes, surtout après un règlement du conflit ukrainien, les cours de l'énergie vont baisser, comme le cours des matières premières alimentaires.
Mais plus personne n'ose parler d'inflation temporaire.
C'est une inflation durable.
Pas une hyper inflation, mais une inflation tout de même.

LA CROISSANCE

Certes nous sommes encore sur la lancée du rattrapage post Covid couplée aux plans de tout, du soutien à la résilience en passant par la relance, mais la guerre en Ukraine va affecter la croissance.
Temporairement pour une part, notamment du fait de l'inflation "temporaire" et de son impact sur la consommation et les marges des entreprises.
Plus durablement du fait du débranchement de la Russie, surtout pour l'Allemagne, l'Europe de l'Est et l'Europe en général.
Plus durablement aussi du fait de l'inflation structurelle.

LES TAUX

Là c'est clairement mauvais.
Certes les taux d'emprunt restent historiquement bas.
Mais il n'y a pratiquement plus d'emprunts d'États ou d'entreprises à taux négatifs.
Et même l'Allemagne paie sa dette plus chère.
À ces niveaux, le service de la dette (le paiement des intérêts) n'est pas encore un problème pour les États, mais c'est un signal d'alerte, une indication que le "quoiqu'il en coûte" a des limites.

POURQUOI CE DÉNI ?

Je me suis posé la question.
Et comme je dormais de moins en moins bien, je l'ai même posée un soir de cette semaine à un de nos économistes choc de C'est Votre Argent, Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, espérant qu'il allait m'expliquer pourquoi j'avais tort.
Il m'a dit être surpris lui aussi par ce déni, et je n'ai pas dormi de la nuit...

JE VOIS TROIS RAISONS À CE DÉNI

1. On sort de deux ans de Covid et de restrictions, la guerre en Ukraine commence à peine à prendre moins de place sur nos écrans, c'est bientôt l'été, on a envie de profiter et de perdre notre sommeil à faire la fête, mais pas à se ronger les sangs. Je peux comprendre.
2. On veut voir le verre à moitié plein et pas aux trois quarts vide : la croissance tient bon quand même, le chômage chute dans tous les pays développés et on va avoir tout plein de nouveaux plans pour tout plein de transition, de la transition digitale à la transition énergétique, et cela va booster la croissance. Je comprends aussi, bien que je vois mal comment on va financer ces nouveaux plans avec le dérapage de l'inflation et des taux.

MAIS C'EST LA TROISIÈME RAISON...

...qui me convainc et me gêne à la fois le plus.
La troisième raison c'est le Covid.
Avec le Covid on a eu peur de mourir, physiquement et économiquement.
Et en plusieurs coups de baguette magique, les banques centrales et les gouvernements ont effacé la crise.
Conséquence : on se croit invincible.
Si on a pu surmonter un arrêt complet de la croissance mondiale, on ne va faire qu'une bouchée d'une petite guerre régionale et de toutes ces flambées de prix et de taux.

LES POPULATIONS...

...se disent qu'en cas de coup dur, l’État paiera. Il l'a fait une fois, il le refait encore avec les chèques inflation et les plans de résilience (insupportable ce mot...), il le refera donc à chaque fois.
Et l’État se dit que les banques centrales paieront.
Si on fait plus de déficits et qu'on a plus de dettes, les banques centrales absorberont la dette.
Et c'est là que le bât blesse.
Tous les tours de magie reposent sur un "truc".
L'argent magique, le truc c'était la déflation structurelle qui permettait de faire tourner la planche à billets sans provoquer d'inflation.
Mais le "truc" a été éventé.
L'inflation est là.
On ne peut plus refaire le même tour de magie.

VOILÀ

Vous comprenez pourquoi je dors moins bien.
J'espère évidemment me tromper et que tout va bien se passer économiquement, que la croissance va s'infléchir avant de repartir, que l'inflation va finalement être vraiment temporaire, qu'on pourra refaire donc le tour de l'argent magique, que personne n'ira "casser" dans la rue car on pourra continuer à distribuer des chèques, que la Bourse remontera au ciel, que les riches continueront à devenir ultra riches, les pauvres beaucoup moins pauvres, qu'on pourra continuer à inventer des produits financiers inutiles pour enrichir les banques, que les singes virtuels qui s'ennuient vaudront toujours des fortunes, que les entreprises sans chiffre d'affaires, mais beaucoup de pertes vaudront toujours plein de milliards, tout ça, tout ça, tout ça ...

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

ENFIN

On parle enfin de restriction, de rationnement, d'effort pour réduire la consommation d'énergie.
Enfin.
Malheureusement ce n'est pas en France.
C'est en Allemagne et en Autriche.
La Russie demande toujours à être payée en roubles.
L'Allemagne refuse.

ALLEMAGNE TOUJOURS

40 ans.
Il faut remonter à 40 ans pour retrouver le taux d'inflation actuel.
7,6% en mars.
Le conseil des sages a baissé sa prévision de croissance de 4,6 à 1,8% pour 2022.
Et sa prévision d'inflation de 2,6% à 6,1%.

NOUS VOILÀ RASSURÉS

Le gouvernement est monté au créneau hier pour tenter d'éteindre la polémique sur les cabinets de conseil.
"Aucun n'a touché plus d'un milliard d'euros"
"Ils ne font que conseiller mais ne prennent pas de décision"
"Les honoraires de conseil vont être réduits de 15% en 2022".
Nous voilà rassurés.

LE TTSO DE LA SEMAINE

"Alerte !
… ou comme le titre le Canard Enchaîné aujourd’hui "Crise d’angoisse à l’Elysée", rapportant la "nervosité" du PR alors que "en un mois l’écart au second tour entre (lui) et Le Pen a fondu de près de la moitié en passant de 25 points à 14". Gageons que ça n’est pas l’Ifop du jour qui va détendre le Président en le donnant à 53% vs 47% à MLP. 6 points entre les 2, l'un des écarts les plus faibles jamais enregistrés ! Pour vous donner une idée, 53-47 c’est le score final de 2nd tour Sarkozy-Royal en 2007. Si on cherchait une preuve de la banalisation du vote MLP (et de la réussite de la stratégie de normalisation de la candidate du RN), celle-ci est assez convaincante… "
N'oubliez pas de vous abonner à l'excellente newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici

NOS CONSEILS EN TEMPS D'INFLATION

On poursuit notre série sur les conseils de placements en temps d’inflation.
Jeudi dernier, je vous donnais mon allocation cible pour vos placements avec la part allouée sur chaque classe d’actifs.
Et depuis vendredi, nous vous donnons des conseils concrets sur chacune des classes d'actifs.
Après les actions, l'or et les matières premières, et l'immobilier place aujourd'hui à au Private Equity
Les plus gros patrimoines et les family offices allouent 10 à 15% de leurs actifs au Private Equity.
La part des particuliers est aujourd’hui extrêmement basse du fait de la barrière à l’entrée liée aux tickets minimums d’investissement, du fait du manque de compréhension de cette classe d’actifs, et du fait de la difficulté d’intégrer le Private Equity au sein de l’assurance vie.
Mais les choses commencent à évoluer
Nous avons intégré il y a quelques semaines un fonds de private equity au sein de notre mandat d'arbitrage disponible sur le contrat meilleurtaux allocation vie
En gestion libre, sur de notre contrat meilleurtaux liberté vie, vous avez accès à plusieurs fonds de private equity, sans frais d'entrée, gérés par des maisons reconnus (Ardian, Amundi, Nexstage, etc.)
Recevez une information complète sur les fonds de Private Equity disponible dans l'assurance-vie

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Gauthier Maes, responsable media MTB
Le CAC40 a clôturé en baisse de 0,74% ce mercredi, à 6 741 points. Le scepticisme a pris le relai de l’euphorie, alors que le CAC 40 avait gagné plus de 3% la veille. Mais les espoirs de cessez-le-feu ont été nettement refroidis alors que les bombardements de l’armée russe ont repris sur plusieurs zones ukrainiennes, en particulier dans la banlieue de Kiev.
Wall Street a également subi une séance de consolidation. L'indice Dow Jones a cédé 0,19% et le Nasdaq a reculé de 1,21%. A suivre aujourd'hui plusieurs indicateur macroéconomiques majeurs : PMI manufacturier chinois, PIB britannique, et, peut être le plus important, l'inflation PCE Core aux États-Unis. Cet indicateur est déterminant pour savoir si la Fed va maintenir, assouplir, ou renforcer sa politique de resserrement monétaire. Ce matin, l'optimise reste de mise avec une ouverture dans le vert à Paris (+0,3% pour le CAC 40).
Mais l'événement de la journée, c'est sans doute la performance de nos portefeuilles boursiers. Avec le rebond de mars, nos deux portefeuilles, défensifs et sportifs, sont en gain depuis le début de l'année. Oui, en gain, alors que le CAC 40 perd plus de 5% !
Notre portefeuille sportif gagne ainsi plus de 1% depuis le 1er janvier (et plus de 50% depuis sa création le 1er janvier 2020) et le portefeuille défensif affiche quant à lui une performance plus de 5% (et plus de 50% depuis sa création le 1er janvier 2019).
Vraiment, c’est le moment ou jamais pour tester gratuitement notre service de Coaching Bourse pendant un mois !
Le pétrole est reparti à la hausse : +1,15% à 109,5 $.
L'once d'Or se négocie à 1 929 $ (+0,51%).
L'euro/dollar évolue à 1,117 $ (+0,06%).

ON S'EN FOUT ?

L'assourdissant silence de Sarkozy qui refuse de soutenir la candidate de son parti fait la une du Parisien; Bruce Willis doit arrêter sa carrière, il est malade; Si on part du principe, vérifié lors des dernières élections en France ou à l'étranger, que les sondages se trompent, je me demande quel candidat ou quelle candidate aura un score surprenant la semaine prochaine; Les Français se ruent dans des agences matrimoniales pour chercher des compagnes ukrainiennes; Éviter de manger des pizzas surgelées Buitoni aujourd'hui; Il va neiger cette nuit, pile quand les terrasses chauffées vont être interdites dans certaines villes dont Paris; J'ai accroché à la série WeCrashed sur le fondateur de WeWork, Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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