Ne dites surtout pas à la FED que la situation s'est améliorée, elle pense que je suis toujours en crise...: c'est un peu l'ambiance actuelle sur les marchés. Les investisseurs craignent plus aujourd'hui les bonnes nouvelles, comme le relèvement des perspectives de notation hier de S&P, que les mauvaises. Il ne faut surtout pas que la FED s'arrête de fournir de la liquidité...
Bonne nouvelle pour la dette Américaine hier
Standard and Poor qui reste à ce jour la seule grande agence de notation à avoir enlevé son triple A aux Etats Unis a relevé hier ses perspectives de notation de négatif à stable. Les effets positifs des coupes automatiques de dépenses sur le déficit et la dette et la reprise de la croissance ont rassuré l’agence. On est loin d’un retour au triple A mais c’est effectivement une bonne nouvelle.
La nouvelle n’a eu que peu d’impact sur les marchés
C’est ce paradoxe qui est intéressant. Une nouvelle comme celle-ci aurait dû, en théorie, abaisser les taux de la dette américaine, booster le dollar et les indices boursiers américaines. C’est presque le contraire qui s’est produit. On se rappelle déjà qu’il y a deux ans, lors de la perte du triple A, les taux américains avaient baissé, fortement, au lieu de monter. Et hier les taux sont montés au lieu de baisser.
Comment explique t’on ce paradoxe ?
Par le fait que les marchés ne sont obsédés que par une seule question : quand la banque centrale va-t-elle diminuer les doses de dope monétaire ? Et, c’est le paradoxe, toute bonne nouvelle , comme celle d’hier sur la note des Etats Unis, est considérée comme un facteur supplémentaire de risque d’arrêt progressif de l’arrosage de la FED. En fait les investisseurs prient pour que les nouvelles soient médiocres, pas mauvaises mais juste médiocres, et pour que surtout elles ne soient pas bonnes. Heureusement que Standard and Poor n’ait pas décidé de rendre aux Etats Unis son triple A, cela aurait été la panique…