Jeudi 30 janvier

Les marchés : Cinquième baisse des taux !

La Bourse de Paris met fin à trois séances de baisse, en clôturant ce soir à 7 942 points (+0,88%). Le seuil symbolique des 8 000 points semble une nouvelle fois à portée de main, mais la bonne nouvelle du jour n’a pas suffi à le franchir. La BCE a de nouveau abaissé ses taux, pour la cinquième fois depuis juin. Elle compte ainsi soutenir une économie européenne en perte de vitesse, quitte à prendre le risque d’un dernier sursaut inflationniste. Encore à 4% en juin dernier, son principal taux passe aujourd’hui de 3% à 2,75%, tandis que les autres taux suivent la même pente. Les marchés s’y attendaient, mais ils en redemandent ! Les anticipations tablent sur deux ou trois nouvelles baisses d’ici la fin de l’année.

L’inflation ? Officiellement sous contrôle. La croissance ? En panne. Et au-delà des taux, un autre danger plane sur l’économie européenne : la guerre commerciale. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump menace de dégainer une nouvelle salve de droits de douane. Un scénario catastrophe pour une zone euro déjà fragile, qui dépend largement de ses exportations. La BCE marche sur une ligne de crête, à trop baisser les taux, elle risque d’alimenter de nouvelles bulles. Ne pas en faire assez, et l’économie pourrait s’enfoncer encore plus. Seule certitude, entre politique monétaire et tensions géopolitiques, l’année s’annonce mouvementée sur les marchés.


Les valeurs : Sanofi, STMicroelectronics et Mersen

Sanofi

Le laboratoire français brille ce soir avec une hausse de 1,73% à 103,62€, porté par des résultats 2024 solides et des perspectives encourageantes. Sanofi enregistre un chiffre d’affaires en progression de 11,3% à 41 milliards d’euros, soutenu par les ventes records de Dupixent (13 milliards d’euros). Le bénéfice net grimpe à 5,7 milliards d’euros, permettant au laboratoire d’augmenter son dividende à 3,92€ par action et d’annoncer un ambitieux programme de rachat d’actions de 5 milliards d’euros en 2025. Les analystes saluent la dynamique du groupe, Bernstein maintient son objectif de cours à 114 euros.


STMicroelectronics

Lanterne rouge du CAC, le géant des semi-conducteurs décroche ce soir de 10,68% à 21,24€ après des résultats 2024 en forte baisse et des perspectives inquiétantes. Son chiffre d’affaires recule de 26,6% au quatrième trimestre, tandis que sa marge brute fond à 37,7%, impactée par la faiblesse de la demande, notamment dans l’automobile. Pour le premier trimestre 2025, le groupe anticipe une baisse de 28% de son chiffre d’affaires et une marge brute de 33,8%, en dessous des attentes.

Signe d’incertitude, il ne formule aucune prévision pour l’année. La sanction boursière est accentuée par la comparaison avec ASML, qui a publié des chiffres solides et des prises de commandes records. STMicroelectronics reste coincé dans un environnement difficile, entre déstockages prolongés et ralentissement du secteur auto.


Mersen

Ce jeudi, Mersen s’offre la plus forte hausse du SBF 120, bondissant de 16,10% à 22,50€, après avoir dévoilé des résultats 2024 supérieurs aux attentes. Le spécialiste des matériaux avancés affiche un chiffre d’affaires record de 1,3 milliard d’euros, dépassant le consensus (1,2 milliard), et une croissance organique de 2,6%, portée notamment par le transport et les semi-conducteurs (+10%). Forte d’une activité plus dynamique que prévu, la société relève sa marge opérationnelle courante à 10,5%, dans le haut de sa fourchette prévisionnelle.

Le marché salue aussi une meilleure maîtrise de l’endettement, qui devrait être inférieur à 400 millions d’euros contre une estimation précédente de 400 à 430 millions. Malgré cette belle performance, le titre éligible au PEA-PME reste en retrait de 35% sur un an.


Demain à la Une : Majors et inflation

Exxon et Chevron, les deux majors pétrolières américaines, publieront demain leurs résultats financiers de 2024. Ce sera un temps fort pour le secteur pétrolier, confronté à des vents contraires. Sur le front économique, on attend les derniers chiffres de l’inflation en France et en Allemagne en matinée. Et surtout le PCE Core dans l’après-midi, autrement dit la mesure d’inflation préférée de la Banque centrale américaine. Comme toujours, ces résultats animeront les spéculations sur les prochaines baisses de taux. Marc Fiorentino vous en parlait ce matin, la Fed a laissé hier ses taux inchangés.


Le monde d'après : Elon vise les étoiles !

Elon Musk n’a pas perdu son goût pour les déclarations spectaculaires. Malgré des résultats trimestriels inférieurs aux attentes, le patron de Tesla a préféré mettre en avant l’avenir du groupe plutôt que son passé récent. L’année 2025 marquera, selon lui, un retour à la croissance des ventes, avec la production de nouveaux modèles plus abordables et le lancement des premiers robotaxis dès juin aux États-Unis. Musk a même laissé entendre que Tesla pourrait à terme dépasser la capitalisation combinée d’Apple, Microsoft, Nvidia, Alphabet et Amazon, grâce à ses avancées dans l’autonomie.

Pourtant, derrière l’optimisme, la prudence est de mise. Tesla n’a pas confirmé sa prévision initiale de croissance de 20 à 30% en 2025, préférant évoquer un retour progressif de la demande. Une stratégie jugée plus réaliste par les analystes, alors que l’entreprise a vu son activité automobile reculer de 6% l’an dernier. Si les nouveaux modèles arrivent bien à temps, un véritable défi pour Tesla, ils pourraient repositionner la marque sur un marché plus accessible et redonner un coup d’accélérateur aux ventes.

En attendant, la Bourse semble donner du crédit au discours de Musk. Malgré des résultats qualifiés de « désordonnés », Tesla a gagné 4% en post-clôture hier soir. Après un bond de plus de 60% en 2024, porté par l’élection de Donald Trump et les attentes de régulations favorables aux véhicules autonomes, l’action pourrait encore surprendre…


Le lexique : Brent & WTI

Le Brent et le WTI sont les deux principaux types de pétrole brut au niveau mondial. Ils proviennent de différentes régions géographiques et ont des caractéristiques distinctes.

Brent. Il s'agit d'un type de pétrole brut extrait de champs pétrolifères en mer du Nord, principalement de la mer du Nord orientale. Le prix du Brent est souvent utilisé comme la référence mondiale pour les prix du pétrole. Il est légèrement moins dense que le WTI.

WTI (West Texas Intermediate). Le WTI est un autre type de pétrole brut, notamment extrait du bassin permien aux États-Unis, principalement au Texas. Le WTI est réputé pour sa qualité supérieure en termes de densité et de teneur en soufre, ce qui le rend plus facile à raffiner. Il est généralement coté à un prix légèrement inférieur au Brent sur les marchés américains.

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