Mardi 10 mars

Panique boursière : pourquoi ?
Journée spectaculaire hier sur les Bourses mondiales.
Avec une panique à l'ouverture le matin.
Et une panique à la clôture.
Baisse de 10% sur le CAC en préouverture, et baisse de 11% en post-clôture.
On peut parler d'un krach.
Essayons d'analyser les raisons de cette panique.

PREMIÈRE RAISON : LE CORONAVIRUS

Évidemment.
Le déclencheur de la baisse.
Le Black Swan, le cygne noir, l'évènement imprévisible.
Une épidémie mondiale.
Des régions et maintenant des pays entiers en quarantaine.
Des pans de l'économie mondiale à l'arrêt.
Et surtout ce que détestent le plus les marchés : l'incertitude.

2 : UNE ÉCONOMIE MONDIALE DÉJÀ AFFAIBLIE

Cette crise du coronavirus arrive à un moment où l'économie mondiale était déjà en ralentissement.
La Chine avait fortement ralenti avant l'épidémie.
L'Allemagne était au bord de la récession, comme le Japon, deux pays touchés par la guerre commerciale.
Les prévisions de croissance pour 2020 étaient médiocres.
On anticipait une baisse de la croissance en dessous de 3%.

3 : LA COMPLAISANCE DES INVESTISSEURS

Cela fait des mois que les investisseurs se berçaient d'illusions.
De deux illusions :
- La Bourse ne pouvait pas baisser à cause de "TINA", "there is no alternative", il n'y a pas d'alternative aux actions avec des taux bas ou négatifs.
- Les banques centrales "garantissaient" la hausse de la Bourse du fait de leurs injections de liquidités au moindre signe de baisse.
Un optimisme béat mêlé à l'appât du gain qui a mené à des excès.

4 : L’ÉPIDÉMIE A SERVI DE RÉVÉLATEUR

La crise du coronavirus a donc été un "wake-up call".
Les investisseurs sont sortis de leur trip hallucinogène et ont découvert la réalité des problèmes structurels qui touchent l'économie.
Et en particulier la tendance déflationniste majeure liée à la démographie, la technologie et la révolution sociétale (aspiration à la déconsommation et à la décroissance).

5 : LES MACHINES

La gestion "algorithmique", la gestion par les "machines", exagère les tendances.
Pour l'instant, personne ne s'en inquiétait puisque la tendance était à la hausse.
Mais elles exagèrent aussi les tendances à la baisse.
Comme on l'a vu hier.
Rappelons que la gestion dite passive est devenue prépondérante.

VOILÀ.

ET MAINTENANT ?
Nous ne sommes pas virologues ni épidémiologistes.
Nul ne sait quand et comment l'épidémie va s'arrêter.
Mais nous pensons que la panique est, par définition, exagérée.
Et nous commençons, à petites doses, prudemment, à revenir vers la Bourse.
Prudemment, car si les États-Unis sont massivement touchés, une nouvelle vague de baisse de 10 ou 12% est tout à fait possible.

MAIS

Une fois de plus, on est aveuglé.
Il y a deux semaines, tout le monde pensait que les banques centrales étaient invincibles et qu'elles pouvaient tout faire.
Aujourd'hui tout le monde pense qu'elles ne peuvent rien faire.
En s'appuyant notamment sur le fait que la FED a baissé ses taux de 0.5% et que cela n'a pas empêché les Bourses de s'effondrer.
Ce raisonnement est absurde.
On ne peut pas arrêter une panique bancaire avec une seule baisse des taux.
Ce n'est pas mécanique.

LA GROSSE ARTILLERIE

Les banques centrales ont encore de nombreuses armes à leur disposition et elles vont les utiliser : baisse des taux, injection massive de liquidités, rachat de dettes d'entreprises et, comme au Japon, achats directs sur la Bourse.
Et les gouvernements vont aussi intervenir.
On va totalement ignorer les problématiques de déficits et de dettes, surtout que les taux sont historiquement bas, et on va avoir des plans de relance budgétaire massive un peu partout et de l'" helicopter money", des chèques qu'on va donner directement aux entreprises en difficulté et directement aux personnes les plus touchées.

QUEL ENSEIGNEMENT POUR VOTRE ARGENT ?

Ne jamais oublier que les seuls placements sans risque sont le livret A et les fonds en euros des contrats d'assurance vie.
Tous les autres placements comportent un risque.
Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas les utiliser bien sûr.
Mais il faut les utiliser en sachant qu'il y a un risque et en tenant compte de son propre profil de risque.
Ceux qui vous ont poussé depuis quelques mois, sous l'impulsion de certains assureurs, mais aussi du gouvernement (investissez dans l'économie "réelle" !!!), à prendre plus de risque, notamment avec des unités de compte en Bourse, et parfois trop de risques, ont dérogé à leur devoir de conseil.

AUTRES ENSEIGNEMENTS

Le consensus a toujours tort
Les prévisions de début d'année sont toujours fausses
Il faut utiliser les placements qui sont à votre disposition comme l'assurance vie et le PER
Il ne faut jamais céder ni à l'euphorie, ni à la panique.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Le CAC 40 a terminé la séance d’hier en baisse de 7.85 % à 4 735 points. L’indice phare de la place parisienne s’est donc affiché sous les 5 000 points, et ce, pour la première fois depuis fin 2018. L’épidémie de coronavirus et l’effondrement du pétrole ont favorisé une situation de panique chez les investisseurs.
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont reculé de 7.79 % et 7.29 %. Quelques minutes après l’ouverture, les transactions à Wall Street ont dû être interrompues pendant au moins un quart d’heure alors que l'indice Standard & Poor's 500 cédait plus de 7%. Il s’agit d’une procédure standard, mais exceptionnelle, pour limiter la panique.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a gagné 0.85 %, après une séance lundi en perte de plus de 5 %.
Le CAC 40 est attendu cette matinée dans le vert, espérant des mesures de soutien de la part des autorités.
Le Brent se négocie à 36.06 $ le baril contre 33.88 $ hier à la même heure. L'once d'Or est à 1 657.30 $ contre 1 680 $ précédemment et la parité euro/dollar est à 1.1373 contre 1.1465 hier dans la matinée.

ON S'EN FOUT ?

Franck Riester, ministre de la Culture, est touché par le coronavirus, le patron d'ADP aussi : il a dû être contaminé le jour où il a découvert qu'il y avait la queue aux passeports à Roissy; PSG-Dortmund à huis clos demain; L'industrie mondiale du cinéma pourrait perdre 5 milliards de $; 71% des films français sont non rentables pour les distributeurs (Figaro); La part du charbon recule dans la production d'électricité mondiale (Les Échos); Grosse journée pour les primaires démocrates, 352 délégués, Biden est en tête des sondages; Le ministre de la Santé, Olivier Véran, fait le job, il connaît ses sujets, rassurant; Florence Foresti dit avoir gagné 18 500 € pour les Césars; La phrase du jour: "le coronavirus va tuer plus de PME que de gens"; Après l'éternuement d'un passager, les voyageurs exigent que l'avion atterrisse, ils n'ont sûrement pas pu ouvrir la porte pour le balancer.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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