Mercredi 02 janvier

2018 a été une année particulière.

UNE ANNÉE TRÈS PARTICULIÈRE

2018 a été une année particulière.

Très particulière.

Je vais vous surprendre mais je la trouve aussi marquante que 2008

Oui. 2008.


Certes nous n’avons pas eu de faillites retentissantes de banques ou d’effondrement du système financier mais nous avons vécu une multitude d’évènements qui illustrent la mutation profonde de l’économie mondiale à laquelle nous assistons, en direct, sous nos yeux, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7:

- mutation démographique avec le vieillissement de la population des pays développés et de la Chine


- mutation technologique avec l’accélération du basculement puis de la disparition programmée des emplois intermédiaires


- mutation géo politique avec la nouvelle guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine, une guerre froide sur fond de rivalité pour le leadership économique mondial,


- mutation géo politique encore avec le retour en force des nationalismes


- mutation politique avec l’affaiblissement de la démocratie au profit des dictatures ou des « démocratures »


- mutation commerciale avec l’explosion en vol du multilatéralisme sous les coups de boutoirs de Donald Trump


- mutation sociale avec l’exaspération des classes moyennes face au déclassement et au niveau des inégalités


- mutation « industrielle » avec l’effondrement accéléré de certains secteurs traditionnels au profit d’un oligopole de leaders technologiques américains ou chinois et la règle du « winner takes all »


- mutation monétaire avec la fin de l’ère de l’argent gratuit.


Oui. Tout cela a eu lieu ou s’est amplifié en 2018.
Et tout cela modifie, fondamentalement, structurellement, profondément l’environnement mondial.
Nous sommes en pleines « Révolutions ».
C’est fascinant. Mais c’est aussi déroutant et parfois effrayant.

ET LES MARCHÉS DANS TOUT CELA ?

Nous sommes prudents chez MonFinancier depuis longtemps.
Et nous avons appelé à la prudence sur les indices boursiers au début de l’année 2018.
Nous faisions même partie du dernier carré décimé des « bears », des baissiers, à l’été alors que le monde s’extasiait sur les records des indices américains et sur Amazon et Apple qui dépassaient les 1000 milliards de dollars de capitalisation.
Ce n’était pas facile.
Mais nous avons tenu.


Notre raisonnement était simple : le niveau des actifs financiers, et en particulier des indices boursiers américains, était excessif et beaucoup de valeurs étaient largement surévaluées.


Nous nous sommes raccrochés aux fondamentaux démographiques et technologiques qui nous paraissaient et nous paraissent encore extrêmement déflationnistes.


Avec un raisonnement simple, voire simpliste, je l’admets : « si avec les milliards de milliards de dollars, d’euros, de yens, de yuans déversés sur les marchés et sur l’économie, l’inflation n’arrive toujours pas à dépasser les 2% même dans des pays en plein-emploi comme le Japon, les Etats Unis ou l’Allemagne, c’est que les forces déflationnistes structurelles à l’œuvre sont d’une puissance inimaginable.


Ce qui nous a confortés également dans notre conviction ? Le fait que l’inflation des actifs financiers était principalement due à la baisse des taux sur les dix dernières années et que les banques centrales avaient commencé à réduire, enfin, leurs bilans monstrueux. Avec un impact majeur sur la liquidité et sur le niveau des taux d’intérêt.


Aux Etats Unis aujourd’hui, on peut placer son argent sans risque à plus de 2%. Ce n’est certes pas exceptionnel mais c’est à nouveau une alternative, ce qui n’était pas le cas quand les taux étaient à zéro.

UNE MULTITUDE DE MINI-KRACHS

2018 devait être, si on regarde les rapports des prévisionnistes au début de l’année, une belle année sur les marchés.


Mais rien ne s’est passé comme ils l’avaient prévu. Rien.


2018 est une année historique.
C’est la première fois en plus de 40 ans que TOUTES les principales classes d’actifs sont dans le rouge.


En règle générale, quand les indices boursiers baissent, les obligations montent ou certaines matières premières servent de valeurs refuges. Parfois quand certaines bourses ou secteurs baissent, d’autres en profitent.
Cette année non.


On n’a pas vécu un grand krach mais on a vécu une multitude de mini krachs avec une multitude de marchés en « bear territory » c’est-à-dire des marchés affichant plus de 20% de baisse par rapport à leur niveau le plus haut de l’année.


Du pétrole aux valeurs moyennes en passant par une multitude d’indices sectoriels : Le Nasdaq (-20% depuis ses plus hauts), le DAX (-22%), le CAC small &mid 190 (-27%), le CAC financials index (-32%), le Shanghai composite (-32%), le pétrole Brent (-38%) et le pétrole crude (-41%) sont tous en territoire baissier.


2018 a été une année noire, ou plutôt une année rouge, uniformément rouge…

QU’ATTENDRE DE 2019 ?

Il y aura plusieurs phases de marché en 2019.
Comme il y a eu plusieurs phases de marchés en 2018 avec une première partie de l’année encore positive, voire euphorique avant la grande désillusion qui a pris la plupart des investisseurs à contre pied.


Voilà pour la langue de bois ;-)


2019 sera une année complexe. Très complexe avec l’accélération encore des mutations évoquées pour 2018 et une série d’évènements majeurs comme la fin (ou pas) du feuilleton du Brexit, l’évolution de la situation politique en France, l’évolution de la situation économique des Etats Unis avec le début de la fin de ce cycle incroyablement long de croissance, l’évolution de l’économie Chinoise qui traverse une phase de faiblesse, l’évolution de la situation en Europe avec, notamment l’Italie, ou encore l’Allemagne.


Voilà encore pour la langue de bois…
Il va falloir que je me mouille. Je sais.


Soyons clairs : nos anticipations très « macro » économiques n’ont pas changé.


Nous continuons à croire que la démographie et la technologie sont des facteurs qui pèsent sur la valeur des actifs.


Et nous ne pensons pas que cette tendance va changer.


Nous pensons également que la fin de l’argent totalement gratuit et de la coke monétaire distribuée par les banques centrale va également peser sur les marchés.


Nous ne croyons donc pas à une nouvelle vague de hausse puissante et structurante des marchés.
Non.

PRUDENCE, AGILITÉ ET SÉLECTIVITÉ

Nous allons connaître des marchés extrêmement « techniques » avec une forte volatilité et des rebonds puissants mais des rebonds qui risquent de ne pas durer.
Nous attendons notamment un premier rebond en début d'année après l’annonce d’un deal, certes fragile, entre les États-Unis et la Chine et l’annonce d’un maxi package de relance de l’économie chinoise.
Il faudra donc être « agile » en 2019. Très agile.


Nous abordons donc l’année 2019 avec prudence mais avec la possibilité, et nous vous le signalerons, de saisir des opportunités de rebond de 8 à 10%.


Les taux à long terme devraient rester stables aux Etats Unis, toujours bas en Europe du fait d’une économie en ralentissement.


Il va falloir être agile, très sélectif avec, pour les actions, une stratégie de « stockpicking » plutôt que d’indices, sur un fond d’ambiance plutôt morose. Prudence donc, Agilité et Sélectivité sont les trois maîtres mots pour 2019.
Je souhaite une bonne année à notre communauté, toujours plus grande, toujours plus dynamique.

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