Lundi 29 novembre

SMCP, par Emeric Blond, Gérant de portefeuille chez Tailor AM

"Ainsi, sur fonds de bilan préservé et dernières publications trimestrielles très encourageantes, l’histoire est aujourd’hui celle de la prise de contrôle de SMCP pour tout ou partie du capital et les grandes orientations stratégiques qui en découleront"

Fondé en 2010 et coté à la bourse de Paris, SMCP est l’agrégation de 4 marques de prêt-à-porter plus anciennes (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac en 2019). Spécialisé dans le luxe accessible et contemporain, le groupe de 5700 salariés réalise un Chiffre d’Affaires de plus d’un milliard d’euros répartit comme suit : 47% Sandro, 39% Maje et 14% pour l’ensemble Claudie Pierlot / De Fursac. L’exposition géographique, source de croissance (comme de décroissance ces dernières années) est la suivante : France 34%, Europe (ex France) 26%, Amérique du Nord 12% et le reste du Monde (dont Chine) 28%.

Successivement entre les mains des fondatrices, de LVMH (2010), de KKR (2013), le groupe est finalement cédé au chinois European TopSoho en 2016 (filiale Luxembourgeoise de Shandong Ruyi Technology Group, 4 milliards de Chiffre d’Affaires, 30 000 salariés sur plus de 10 sites de production).

Ce dernier changement de propriétaires, pour la somme de 1,3 milliards d’euros, marque un tournant pour le groupe alors endetté de plusieurs centaines de millions d’euros. Ainsi, SMCP est introduit en bourse en 2017 (sur une valorisation de 1,7 milliards d’euros), un plan de croissance agressif est mis en place avec de nombreuses ouvertures de boutiques à l’international, notamment aux Etats-Unis et en Chine ; l’acquisition de la marque De Fursac en 2019 en est le point d’orgue.

Le début des problèmes commence fin 2019 quand SMCP annonce ne pas pouvoir tenir ses objectifs financiers du fait de la fermeture de plusieurs points de vente à Hong-Kong en Chine. La crise sanitaire en 2020 sonnera le glas de l’ère de croissance initiée par TopSoho et mettra en exergue d’importantes difficultés financières de sa maison mère. En effet, Shandong Ruyi lourdement endettée, vient de faire défaut sur sa dette obligataire adossée à 37% du capital de SMCP (54% détenus initialement dont Ruyi ne détiendrait plus que 16%).

GLAS, le trustee des détenteurs de l’obligation convertible de SMCP, a donc récupéré 29% du capital de SMCP et un mandataire de droit anglais a été nommé pour la vente des actions non-nanties (16%).

La tenue d’une Assemblée Générale a été demandée à SMCP par GLAS pour révoquer la totalité des représentants de TopSoho / Shandong Ruyi du Conseil d’Administration et en nommer de nouveaux.

Toutefois la cession par Ruyi des 16% non-nantis a été constatée, posant des questions sur l’identité des acheteurs et surtout la validité de la vente. Des recours ont été déposés contre cette cession.

Ainsi, sur fonds de bilan préservé et dernières publications trimestrielles très encourageantes, l’histoire est aujourd’hui celle de la prise de contrôle de SMCP pour tout ou partie du capital et les grandes orientations stratégiques qui en découleront.

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