Vendredi 04 mars

9ème jour de guerre.
Les combats s’intensifient.
Poutine a réaffirmé sa volonté d’annexer l’Ukraine.
Il n’arrêtera pas les combats tant qu’il n’aura pas occupé le sud du pays et Kiev
Kiev est sous les bombardements.
La centrale nucléaire d’Enerhodar a été visée par des tirs et un feu s’est déclaré.
Le port de Marioupol va tomber.
Les marchés continuent à baisser.

LA CONFIRMATION

Les investisseurs ont réalisé hier que la guerre ne s’arrêtera pas.
Poutine veut aller jusqu’au bout.
Il veut occuper l’Ukraine.
Et il ne veut pas de cessez-le-feu avant.
L’Europe et les États-Unis assistent sans pouvoir réagir à cette invasion.
A court terme, ils sont impuissants.
Les sanctions économiques restent les seules armes utilisables.

LE JOUR D’APRES

L’issue des combats fait malheureusement peu de doutes.
Et la situation est évidemment terrible d’un point de vue humain.
Essayons de nous projeter le jour d’après.
Si l’Ukraine est occupée en partie, Poutine acceptera probablement un cessez-le-feu.
Et on pourra à ce moment évaluer les dégâts économiques et financiers, au-delà bien sûr, je le répète, des dégâts humains qui sont dramatiques.

UNE FOIS LE CESSEZ-LE-FEU DECLARÉ

On aura une rechute des cours des matières premières.
Le pétrole et le gaz resteront à des niveaux élevés, mais plus à des niveaux record.
Le cours du blé et des matières premières alimentaires restera élevé.
Il y a évidemment peu de chances que la production du blé ukrainien reprenne à la normale.
Les marchés rebondiront probablement dès l’annonce d’un cessez-le-feu.
Même si, et c’est malheureux mais c’est comme ça, l’Ukraine est en partie occupée.

MAIS NOUS ALLONS DEVOIR

Apprendre à vivre plus longtemps que prévu avec une inflation soutenue.
Plus personne ne parle d’inflation « temporaire ».
Non.
L’inflation sera durable.
Pas aux niveaux extrêmes que nous allons avoir dans les semaines qui viennent.
Car dans les semaines qui viennent nous connaîtrons probablement des taux supérieurs à 6 ou 7%, voire plus aux États-Unis.
Mais une inflation qui ne reviendra pas de sitôt en dessous des 2%.
Elle pourrait se stabiliser autour des 3%.

LES CONSÉQUENCES ?

Des hausses de taux inéluctables aux États-Unis.
Des hausses de taux moins importantes mais des hausses de taux tout de même en Europe.
Des résultats d’entreprises qui vont être affectés par le conflit, soit directement pour les entreprises qui commercent avec la Russie.
Soit indirectement du fait de la hausse des coûts des matières premières qui ne pourra pas être intégralement répercutée aux ménages.
Et une volatilité sur les marchés qui va baisser mais qui va rester plus élevée qu’avant le conflit.

C’EST PARADOXAL

Les marchés sont stressés du fait de l’incertitude.
Et c’est normal.
Et pourtant, sans être un devin, ni un stratège militaire, ni un génie de la géopolitique, l’incertitude est depuis hier relativement limitée.
Poutine va faire ce qu’il a dit.
Nous ne pouvons rien faire d’autre que d’assister à cette invasion.
Et une fois que les armes se seront tues, les négociations vont démarrer et dureront pendant des mois.
Et une fois les dégâts évalués et intégrés, les investisseurs et les marchés passeront à autre chose.
C’est triste et cynique.
Mais c’est comme ça.

A PART CA ? QUOI DE NEUF ?

LE SCOOP

Emmanuel Macron brigue un deuxième mandat.
La non-campagne peut commencer.
Elle durera peu, très peu.
Il sera trop occupé par la guerre pour s’en mêler.
Là encore, l’histoire paraît écrite.
Je dis bien «paraît » car toutes les élections récentes en France et ailleurs ont eu leur lot de surprises.
Sa lettre de candidature a été publiée dans la presse régionale.

LA GEORGIE ET LA MOLDAVIE

N’ont pas envie d’être les prochaines sur la liste des conquêtes de Poutine.
Elles ont soumis hier leurs candidatures à l’Union Européenne avec un processus accéléré.
Le problème est que l’Europe est divisée sur l’élargissement même si elle veut faire opposition à Poutine.
On l’a vu avec l’Ukraine qui a demandé aussi son intégration à l’UE mais qui ne pourra pas l’obtenir rapidement.
L’adhésion à l’UE ne vaut pas adhésion à l’Otan.
L’Otan qui va devenir très vite le refuge de tous les pays qui craignent pour leur sécurité.

HISTORIQUE

Encore une fois, j’ai l’impression de radoter.
Cette semaine sera la semaine où les prix des matières premières auront connu leur plus forte progression hebdomadaire depuis le choc pétrolier des années 70 !
Rien que ça.
Une envolée qui touche toutes les matières premières, de l’énergie à l’alimentaire en passant par les métaux .

C’EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

Une émission intégralement consacrée à la guerre en Ukraine.
Ses conséquences économiques.
L’impact sur les marchés.
Avec les anticipations de nos Jedi de l’économie et de la finance : Virginie Robert de Constance Associés, Ana Boata d'Euler Hermès, Denis Ferrand de Rexecode, Benjamin Rousseau de Cogefi.
A ne pas manquer.
Ce soir à 20h sur BFM Business.
Et en replay samedi à 11h et 21h et dimanche à 19h.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Pascal Malula, Analyste Bourse MTB.
La Bourse de Paris a de nouveau chuté ce jeudi. Le CAC40 navigue désormais sous les 6 400 points, en repli d’1,87% (6 378 points). Les investisseurs ont mal digéré le compte-rendu des échanges téléphoniques entre le président français et son homologue russe. D’après Emmanuel Macron, Vladimir Poutine serait très déterminé et le pire serait encore à venir. Côté matières premières, l’or noir continue de flamber. Les cours du baril de pétrole ont testé hier après-midi le seuil des 120$. Aux États-Unis, Wall Street n’est pas parvenu à consolider le rebond entamé mercredi. Le pessimisme ambiant, notamment sur les nouveaux pourparlers russo-ukrainiens, et la hausse des matières premières pèsent sur le moral des intervenants de marché. Le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu respectivement 0,39% et 1,42%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a reculé de 2.23% ce matin (25 945 points). Le CAC40 ouvre en baisse d'1.40% ce vendredi à 6 290 points.
Le Brent se négocie à 112,2 $ (+1.52%).
L'once d'Or se négocie à 1 937 $ (+0.45%).
L'euro/dollar évolue à 1,100 $ (-0.54%).

ON S’ EN FOUT ?

C’est la panique chez les oligarques russes, ils tentent de sauver leurs yachts qui commencent à être saisis en Europe ; Courchevel n’a pas encore déclenché de sanctions ; c’est la fin du masque et du pass vaccinal le 14 mars, on ne pourra pas le fêter dans cette ambiance de guerre ; on saura aujourd’hui si Poutou a obtenu ses 500 signatures, je sais que ça vous inquiète ; Pécresse veut « réarmer la France » ; l’agresseur de Colonna en prison aurait répliqué à un « blasphème » ; enfin une bonne nouvelle : la boutique historique Dior avenue Montaigne réouvre ses portes ; j’aime ce titre des Echos : "la stabilité du prix de la baguette menacée par la guerre en Ukraine", quand la petite histoire croise la Grande Histoire ; une veuve de mineur dans la Creuse a fêté ses 100 ans et ses 84 ans d’adhésion à la CGT, un record évidemment : Abramovitch va verser le produit de la vente du club de foot de Chelsea aux victimes de la guerre d’Ukraine ; ce soir les Enfoirés sur TF1 ; je vous souhaite un excellent week-end quand même.

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