Mardi 05 juillet

Cet été, c'est sûr, vous allez vous retrouver coincé à un déjeuner ou un diner où on va parler de l'économie, des marchés et peut être même du bitcoin.
Et il y aura obligatoirement une ou deux personnes qui auront une explication à tout, qui avaient tout prévu et qui vont expliquer la suite des évènements sans une once d'humilité.
Mais pas d'inquiétude...

VOUS AVEZ LES MOTS...

...pour argumenter avec talent.
Et même frimer un peu.
Des mots qu'on évoque ici tous les jours.
Inflation.
Récession.
Voilà pour le basique.
Hier, fragmentation (ça claque bien)

ET AUJOURD'HUI

Une nouvelle expression qui va laisser vos interlocuteurs sans voix.
S'ils évoquent la chute des marchés et en particulier l'effondrement de la valorisation des valeurs techs, ou s'ils parlent capital risque, start-ups, etc (un vrai déjeuner ou dîner de cauchemar), dégainez cette phrase : "Moi, ce qui m'inquiète, ce sont les "down rounds" qui vont se multiplier".

EFFET GARANTI

Une fois cette phrase prononcée, il y aura un silence, quelques regards gênés surtout s'il y a des "financiers" et vous aurez plié le match.
Vous pourrez continuer votre repas tranquille.

C'EST QUOI LES "DOWN ROUNDS" ?

C'est le mal qui est en train de secouer la Silicon Valley et le monde des start-ups, la variole du singe de la communauté tech.
Explications.
Les start-ups lèvent régulièrement de l'argent.
Du carburant pour financer leur croissance et leur développement.
Elles n'ont pas d'autres choix, car une écrasante majorité n'est pas rentable, n'envisage pas de l'être et, jusqu'au début de cette année, ne connaissait pas le mot "rentabilité" ou le considérait comme un gros mot de boomer.

CES LEVÉES D'ARGENT...

...se faisaient facilement puisque l'argent gratuit coulait à flots, en particulier dans le monde du "capital risque" où on était tellement concentré sur le "capital" qu'on avait oublié la partie "risque".
Lever de l'argent devenait pour ces start-ups une activité à plein temps et chaque levée était saluée comme un exploit par les médias, l'occasion à chaque fois d'afficher des valorisations toutes aussi élevées que déconnectées de la réalité.

MAIS COMME TOUT ALLAIT BIEN

Chaque nouvelle levée d'argent se faisait avec, à chaque tour, une valorisation plus élevée.
Chaque "round" de levée se faisait "up" donc, avec à la clé le Graal de la valorisation supérieure à un milliard pour décrocher le jackpot tout aussi virtuel que l'animal lui-même, la licorne.

DOWN ROUNDS

Ça c'était avant.
Il y a 6 mois.
Un siècle pour ces start-ups.
Aujourd'hui le robinet s'est fermé brutalement.
Et les investisseurs qui poussaient les start-ups à dépenser sans compter en leur assurant qu'ils seraient toujours là pour les financer sont aux abonnés absents.
Or, ces start-ups continuent à "cramer du cash", (le cash burn) et même si elles licencient ou réduisent leurs frais de marketing, elles ont besoin d'argent, de beaucoup d'argent.

TROIS ISSUES

À cette situation :
1. Des start-ups vont mettre la clé sous la porte faute de financement, surtout les plus petites et les plus fragiles.
2. Des start-ups viables et quasi autonomes financièrement vont survivre, voire accélérer en acquérant des start-ups à la ramasse et continueront à attirer des capitaux à de belles valorisations, mais plus réalistes.
3. Des start-ups viables mais ayant besoin d'argent pour continuer vont pouvoir lever de l'argent mais à des valorisations nettement moins élevées que les valorisations précédentes : un tour de financement à la baisse donc, un "down round" auquel participent souvent uniquement les actionnaires historiques de la start-up qui préfèrent déprécier brutalement leur investissement plutôt que de tirer un trait définitif dessus.
Voilà vous savez tout.

THE ECONOMIST...

...donne un exemple spectaculaire de "down round" en cours.
La star du "buy now pay later", Klarna.
Suédois.
Ce secteur du paiement fractionné, qui a excité les investisseurs, est dans la tourmente avec la hausse des taux, la baisse de la consommation et les perspectives de régulation de ce type de crédit à la consommation qui n'était pas régulé.
Klarna doit lever de l'argent.
Sa valorisation était de 46 milliards de dollars il y a quelques mois.
Aujourd'hui, des négociations seraient en cours avec ces investisseurs pour une levée sur une valorisation de...6.5 milliards de dollars.
Un sacré "down round".
Allez, bon courage pour votre repas avec des "financiers".

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

FRAGMENTATION (SUITE) : LE JAPON

Chaque pays connaît et va connaître une situation de croissance et d'inflation très différente.
On a vu les États-Unis et la zone euro hier.
Le Japon lui suit sa voie.
Traumatisé par plus de 30 ans de déflation, il refuse encore de réagir à l'inflation.
Pas question de relever les taux.
Au contraire, la banque centrale du Japon est la seule à continuer à acheter des emprunts d'État pour maintenir les taux à zéro.
Le pari du Japon est qu'au Japon, l'inflation ne peut être que temporaire compte tenu des forces déflationnistes majeures comme la démographie.
Donc pas question de tuer la reprise économique, ni de combattre l'inflation.
Un sacré pari qui se solde pour l'instant par un effondrement du yen et une envolée du dollar.
Demain la Chine.

QUE DIRE DU REMANIEMENT ?

Rien.
C'est mieux.
Il y a des commentateurs politiques qui sont largement plus doués que nous pour le faire.

UNE PREMIÈRE DEPUIS 30 ANS

Suffisamment rare, et ce sera le cas dans l'avenir, pour le noter.
Pour la première fois depuis plus de 30 ans, l'Allemagne affiche un déficit commercial du fait de l'explosion du coût de l'énergie.
Évidemment en France certains s'en réjouissent et y voient la "preuve" de la mise en cause du modèle allemand...
En oubliant nos chiffres dramatiques depuis des décennies et les circonstances exceptionnelles. Rendez-vous dans quelques mois quand les chiffres reviendront à la normale.

QUI VA PAYER ?

L'Ukraine estime qu'il lui faut 750 milliards de dollars pour se reconstruire.
À aujourd'hui.
Or la destruction du pays continue.

6EME ÉPISODE DE L’ÉMISSION CMEILLEURTAUX !

Un épisode entièrement consacré à l'Assurance !
Une fois par mois, je réunis les meilleurs experts du groupe qui viennent vous donner leurs conseils pratiques sur le crédit, l'immobilier et le placement… et donc l’assurance.
Car vous avez des économies à faire sur votre budget dédié à vos assurances… Sans doute plus que vous ne l’imaginez ! Assurance auto, extension de garanties, assurance emprunteur… On vous dit tout pour économiser de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros ! Et on vous parle aussi d’un nouvel outil, qui va vous aider à gérer votre budget depuis votre smartphone.
Avec Maël Bernier, Directrice de la communication de meilleurtaux.
Guillaume Autier, Président de meilleurtaux.
Fabien Soccio, Porte-parole de meilleurtaux Assurance.
Maxime Chipoy, Président de Moneyvox.fr.
>> Regardez le sixième épisode de Cmeilleurtaux !

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Pascal Malula, Analyste Bourse.
Les places boursières européennes, qui avaient terminé la fin de semaine dernière en ordre dispersé, ont affiché une hausse prudente hier, mais les inquiétudes sur l'inflation et la récession persistent alors que la semaine sera marquée par plusieurs indicateurs économiques majeurs. Le CAC40 a clôturé dans le vert, échouant aux portes des 5 960 points (5 955 points, +0.4%), soutenu principalement par les valeurs pétrolières, mais avec une volumétrie peu étoffée en l'absence des investisseurs américains pour cause de jour de férié aux Etats-Unis. Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mardi à l'ouverture, grâce à l'orientation positive des "futures" de Wall Street après des informations encourageantes sur les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
En Asie, la Bourse de Tokyo a gagné ce matin 1,03% à 26 423 points.
Le CAC40 est attendu aux alentours des 5 966 points en matinée.
Le Brent se négocie à 113,29 $ (-0.55%).
L'once d'Or se négocie à 1 807 $ (-0.20%).
L'euro/dollar évolue à 1,032 $ (-0.22%).

ON S'EN FOUT ?

Si vous n'en avez pas encore entendu parler, cela va être le cas dans les semaines qui viennent, Ron deSantis, le gouverneur conservateur de Floride, déjà un favori chez les Républicains pour la prochaine présidentielle; La saison 3 de "Barry" sur Canal est drôle; On s'occupe comme on peut : le sujet de savoir si Borne aurait dû se soumettre au vote de confiance occupe les commentateurs en attendant un rebondissement passionnant sur l'affaire Coquerel ou Abad; Si vous vouliez acheter au Portugal, ça va vous coûter beaucoup plus cher, les prix flambent avec les acheteurs internationaux; La nouvelle alerte sur l'urgence climatique : la fonte des glaciers; La question du jour : quand va avoir lieu le pic de la 7ème vague, avant ou après le troisième tour dans la rue ?; Le titre du jour dans le Figaro: "La Turquie ne veut plus passer pour une dinde", sur le changement de nom du pays...facile ; L'autre titre du jour sur BFM TV : "Comment se comporter si vous vous retrouvez face à un requin ?" ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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