National Day, le 73ème, demain.
Le début d'un mois de célébrations qui va culminer avec l'ouverture du Congrès du Parti le 16 octobre.
Un mois de propagande avant la consécration de Xi Jinping et le renouvellement de son mandat pour un troisième terme.
Pendant ce temps, l'économie chinoise vacille.
Explications.
Pour la première fois depuis 1990, la croissance chinoise sera inférieure à celle du reste de l'Asie.
2.8% seulement selon la Banque Mondiale.
2.8% ! Dans un pays qui nous avait habitués à des taux de croissance supérieurs à 10% pendant les golden years, puis supérieurs à 8%, et anticipés supérieurs à 5% dans les années qui viennent.
Une part de ce ralentissement est facilement compréhensible : la taille de l'économie chinoise rend des taux de croissance élevés plus difficiles à atteindre, même si la croissance a atteint les 8.1% l'année dernière, du fait de la sortie du Covid.
Comme toujours, il y a des facteurs d'explication conjoncturels et structurels.
Conjoncturel : la politique zéro Covid, qui a plombé la croissance depuis plus de deux ans et la plombe encore.
Conjoncturel et structurel : la volonté du gouvernement de contrôler la croissance, pour avoir une croissance plus harmonieuse, mieux répartie et moins inégalitaire. Cette volonté politique a provoqué l'explosion de la bulle immobilière, en cours, mais aussi la mise au pas de la tech, de l'univers des jeux vidéos et la disparition de pans entiers de l'économie comme l'enseignement privé.
La "japonisation" de l'économie chinoise.
J'ai l'impression d'en parler depuis de nombreuses années, trop sans doute, je radote.
La Chine se japonise.
Et c'est structurel.
En cause, la démographie.
Le taux de fertilité s'effondre, la population vieillit, la répartition de la population entre les hommes et les femmes est déséquilibrée, résultat de l'époque de l'enfant unique.
Et la population chinoise va donc commencer à décroitre, et avant de décroitre, elle va vieillir, ce qui est très déflationniste.
Il faudra donc s'habituer à ce que la Chine soit un moteur de l'économie mondiale (presque) comme les autres.
Avec des taux de croissance (réels et non trafiqués) plus bas.
...pour le monde car l'hypercroissance chinoise a déséquilibré le commerce mondial et poussé à une hyper globalisation et une hyper dépendance dont le Covid a montré les limites.
La vraie question.
(J'adore cette expression, que j'emploie d'ailleurs souvent, la "vraie question", comme si les autres étaient fausses ou sans intérêt et qu'on était apte à identifier la "vraie" question.)
Disons plutôt une question importante :
Jusqu'où vont aller les États-Unis et l'Europe, qui suit toujours les États-Unis, dans le "découplage".
La guerre en Ukraine a obligé tous les pays à se poser la question de savoir quelles seraient les conséquences de sanctions contre la Chine ?
Et là, ça ne rigole plus du tout.
On peut contrer le problème russe avec des cols roulés, des bonnets et des étendoirs, mais comment se passer de la Chine ?
Mission impossible à court terme.
Mais il faut tendre vers une moindre dépendance et les États-Unis et l'Europe n'ont pas le choix.
Ce sera coûteux et douloureux pour nous, mais ce sera aussi très douloureux pour la Chine qui s'est montrée très très discrète depuis le conflit en Ukraine.
...traverse donc une zone de turbulences elle aussi.
Elle est confrontée à des challenges économiques massifs avec une remise en question de son modèle de croissance et de son rôle dans la globalisation.
Mais la Chine est une puissance économique majeure, une évidence, dont les soubresauts continueront à impacter la croissance mondiale. Avec des taux de croissance certes plus modérés, "à l'américaine".
C'est plutôt une bonne nouvelle...
À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?
Le mois de septembre se termine.
Et les investisseurs ont hâte de pouvoir tourner la page.
Quel massacre.
Une chute de 10% environ des principaux indices boursiers, provoquée en partie par une envolée des taux d'intérêt...
Vivement octobre, certes le mois des krachs, mais pas le plus mauvais mois en termes de performances sur les Bourses mondiales...
Pour vous remonter le moral, revoyez la scène de danse d'Omar Sy dans "Intouchables" sur "September" d'Earth Wind and Fire.
Quel mois !
On va analyser ce qui s'est passé sur l'économie, les marchés financiers et les placements avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Ana Boata, Directrice de recherche macroéconomique chez Euler Hermes, Léa Dunand-Chatellet, Responsable de l'investissement responsable, Romain Burnand, Gérant chez Moneta, grand Maître Jedi, et Emmanuel Lechypre, le seul, l'unique, l'incontournable.
Le mot de la semaine : krachs !
La question de la semaine : jusqu'où les taux d’intérêt vont monter ?
Le chiffre : 0.9540, le niveau le plus bas de la semaine sur l'euro
Où vont les marchés ?
Quelle allocation de portefeuille dans cette tourmente ?
Quelles actions acheter ou vendre ?
Qui sont les meilleurs gérants de l'année ?
Quel temps va-t-il faire en octobre (si on a le temps...) ?
Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 11h et 21h et dimanche à 8h.
Et aussi dimanche matin dans notre zapping du dimanche (si vous ne le recevez pas, cliquez ici).
En Allemagne, l'inflation n'est pas un mal économique comme les autres.
En Allemagne, l'inflation évoque les images des brouettes de billets de banque utilisées pour payer du pain à l'époque de l'hyperinflation de 1921 à 1924 et en particulier en 1923.
L'impact psychologique d'une inflation publiée hier à 10.9%, le plus haut niveau depuis plus de 70 ans, est énorme.
L'Allemagne va donc faire pression sur la BCE pour qu'elle réagisse.
Et en attendant, le gouvernement envisage un plan de soutien de 200 milliards d'€ pour les entreprises et les ménages touchés par la hausse des prix.
Un montant colossal, mais l'Allemagne a les moyens car son taux d'endettement, contrairement au nôtre, est raisonnable.
Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Sur quatorze séances consécutives, le CAC40 a signé hier sa douzième baisse quotidienne : -1,53% à 5 677 points. Au plus bas de la séance, l’indice français atteignait un nouveau plus bas depuis février 2021, à 5 628 points. Désormais, il cède environ 21% depuis le 1er janvier. Comme la plupart des autres indices européens, il ouvre ce matin en petite hausse (+0,52% à 5 705 points). Dans la matinée, les derniers chiffres de l’inflation française et européenne seront publiés. Au niveau de la zone euro, les économistes sondés tablent sur un taux à +9,7% sur un an en septembre, en forte hausse par rapport à août (+9,1%). Les 10%, niveau hautement symbolique, seraient donc à portée de main…
La Bourse de Tokyo chute encore une fois ce matin : -1,83% à 25 937 points.
Le baril de pétrole Brent s'échange à 88,4 $ (+0,11% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 666,7 $ (+0,42%).
L'euro/dollar évolue à 0,979 $ (-0,17%).
Une seule éclaircie dans ce mois de septembre dévastateur sur les Bourses mondiales : l'introduction en Bourse de Porsche avec une valorisation de 75 milliards d'€ ; Macron menace de dissoudre l'Assemblée en cas de motion de censure sur la réforme des retraites ; Larry Fink, le patron de Blackrock dans les Échos : "le populisme alimente l'inflation", je suis d'accord, le populisme conséquence du manque de courage politique, plus simple de distribuer de l'argent que de bien gérer les dépenses publiques ; Elizabeth II est morte de "vieillesse", c'est ce qui figure dans son certificat de décès ; Luc Rémont, patron de l'International chez Schneider Electric, prend la tête d'EDF ; Faites des stocks de jus d'orange, 90% de la production d'oranges de Floride est touchée par l'ouragan Ian ; Derniers sondages pour les élections au Brésil de dimanche: Lula 54%, Bolsonaro 39% ; Un retraité a été condamné à six mois de prison avec sursis et 25 000 € d'amende pour avoir capturé, tué et vendu des milliers de rouges-gorges, espèce protégée, quelle période ; Je vous souhaite un excellent week-end ! ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.