Jeudi 10 novembre

Une fois de plus les sondages se sont trompés (combien de fois ai-je écrit cette phrase...).
Selon les sondages, les Républicains devaient reprendre le contrôle de la Chambre des Représentants avec une large majorité, et reprendre le contrôle du Sénat.
Ce n'est pas le scénario qui se dessine.
Explications.

IL N'Y A PAS EU...

...de raz-de-marée républicain et de déroute démocrate.
Les midterms sont, très souvent, l'expression du désaveu du parti gouvernemental.
C'est encore une fois le cas.
Mais avec une ampleur limitée.

OÙ EN EST-ON ?

Pour la Chambre des Représentants, on dispose à l'heure actuelle de résultats définitifs sur 400 des 435 sièges en jeu. Les Républicains ont gagné 209 sièges et les Démocrates 191. La majorité est à 218 sièges.
En ce qui concerne le Sénat, les résultats sont encore plus serrés et incertains. 49 sièges pour les Républicains, 48 sièges pour les Démocrates, une majorité à 50.
Et on risque de devoir attendre de nouvelles élections en décembre pour la Géorgie car aucun des deux candidats n'a atteint la barre des 50%.

MÊME...

...si Trump va donner sa propre vision, fake évidemment, des résultats, prendre le crédit des victoires de "ses" candidats sans prendre la responsabilité des défaites de "ses" candidats, ce n'est pas un KO démocrate.
Pas de vague rouge (la couleur des Républicains).
Mais une situation de blocage politique.
Assez habituelle aux États-Unis.

A QUOI FAUT-IL S'ATTENDRE ?

Pour les deux ans qui viennent avec ces résultats?
Il va falloir évidemment attendre de savoir si les Républicains remportent le Sénat mais dans tous les cas, on n'aura pas ou plus de grandes réformes ou de grandes décisions ou de packages massifs d'aides ou de plans de soutien.
Chaque nouvelle proposition du gouvernement va être discutée, découpée, disséquée et vidée de sa substance.

D'UN POINT DE VUE POLITIQUE

On ne va pas pouvoir éviter les deux ans de campagne de Trump, et on va pouvoir observer son affrontement avec Ron DeSantis qui a, lui, largement gagné en Floride.
D'un point de vue économique, ce sera le statu quo et le pouvoir va être, plus que jamais, entre les mains de la FED pour les deux ans qui viennent.
Et d'un point de vue géopolitique, le soutien à l'Ukraine va être affaibli, car les Républicains vont bloquer les budgets d'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine, une mauvaise nouvelle certes mais peut-être une incitation à entrer dans des négociations et à, enfin, envisager un cessez-le-feu.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

THRONE OF CRYPTOS : LA SAGA CONTINUE!

On vous a raconté hier l'incroyable déroute de la plateforme FTX et de son patron SBF (un millennial milliardaire qui a perdu 95% de sa fortune en un seul jour).
Hier, son principal ennemi et concurrent, Binance, dirigé par CZ, devait faire une offre à la casse pour remporter la mise.
Seulement voilà, la plateforme FTX a besoin de ... 8 milliards de $ pour survivre après le "run", c'est-à-dire la fuite des clients, et Binance a donc jeté l'éponge.
Si FTX ne trouve pas 8 à 10 milliards $ aujourd'hui, c'est la faillite (je vous rappelle que FTX a levé de l'argent en janvier 2022 (!!!) sur une valorisation de 31 milliards $).

CONSÉQUENCE DIRECTE

La déroute continue sur les cryptos.
Même sur les grosses cryptos comme le bitcoin car les détenteurs de cryptos, en panique, cherchent à récupérer leur mise à tout prix.
Et la crypto maison de la plateforme FTX, le FTT (c'est vraiment dingue cette arnaque...) est en déroute complète et ne vaut quasiment plus rien.
L'histoire d'une bulle.
L'histoire d'une carambouille 2.0.
L'histoire d'un "run" 3.0.
La saga continue.

INFLATION DE SECOND TOUR ?

L'inflation de premier tour c'est celle qu'on a vécue. L'envolée des prix de l'énergie, l'envolée des prix alimentaires mais aussi l'envolée des prix des biens et des services.
L'inflation de second tour, celle qui inquiète car elle est plus durable, c'est la spirale de hausse des salaires.
Et dans la zone euro, la hausse des salaires s'accélère avec une hausse du salaire médian dans les six principaux pays de la zone de 5.2% en octobre, par rapport à l'année dernière.
Elle était de 1.9% pour l'année 2019.
A suivre de très près donc.

LE TTSO DE LA SEMAINE

"La chute.
Mark Zuckerberg annonce que Meta (= Facebook) va procéder au 1er plan social de son histoire avec la suppression de 11 000 postes dans le monde (= 13% des effectifs). Zuck' peut bien dire que son entreprise est aujourd’hui "sous-estimée" par les marchés, comment ne pas constater la chute de la tech US du piédestal sur lequel elle était juchée depuis 20 ans. Depuis le début de l’année : -30% d’investissements en capital-risque dans le secteur et –32% pour le NASDAQ, l’indice boursier de la tech.
Et, sur les derniers jours, Apple et Amazon ont donc annoncé le gel des recrutements tandis que Microsoft (1 000 licenciements), Intel (20% des effectifs en moins) ou Twitter (50% de départs) viraient à tour de bras. Boum. "
N'oubliez pas de vous abonner à l'excellente newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici

C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

Sur BFM Business demain à 20h, en replay samedi à 11h et 21h, et dimanche à 8h
Le mot de la semaine : midterms.
La question: Les banques centrales vont-elles pivoter ?
Le chiffre: 27 pour la Cop 27
Où vont les marchés ?
La question d'argent : Faut-il revenir vers les valeurs de croissance ?
Les mots de la semaine des invités.
Le top 3 des gérants.
Quelles actions acheter ou vendre ?
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Alice Lhabouz de Trecento Asset Management, Hervé Goulletquer d'Accuracy, Christopher Dembik de Saxo Banque et Andrzej Kawalec de Moneta Asset Management.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les indices européens ont bien résisté hier face à la baisse de Wall Street. Le CAC40 n’a cédé que 0,17%, à 6 430 points, alors que les trois indices américains sombraient en territoire négatif. À la clôture, le S&P 500 perdait 2,08% (-2,48% pour le Nasdaq et -1,95% pour le Dow Jones). Ce jeudi, on attend de nouveaux résultats locaux des midterms. Le seul chiffre majeur de la semaine sera dévoilé à 14h30, l’inflation américaine d’octobre est en effet attendue par la plupart des opérateurs de marché, d’autant qu’un petit tassement à +8% sur un an est estimé par les économistes (contre +8,2% en septembre). Hors énergie et alimentation, l’inflation sous-jacente devrait passer de 6,6% à 6,5% sur un an. Ce matin, le CAC ouvre à nouveau en petite baisse (-0,17%).
La Bourse de Tokyo clôture dans le rouge (-0,98% à 27 446 points).
Le baril de pétrole Brent s'échange à 92,2 $ (-3,25% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 706,5 $ (-0,40%).
L'euro/dollar évolue à 1,001 $ (-0,03%).

ON S'EN FOUT ?

Même Tiktok souffre et annonce une baisse de 20% de ses objectifs de chiffre d'affaires mondial pour l'année 2022 ; Les Russes se retirent de la ville charnière de Kherson, mais on ne sait pas si c'est encore le signe d'une défaite russe ou un piège ; La Commission européenne veut assouplir les règles et contraintes budgétaires qui ne sont plus respectées depuis longtemps, pas sûr que ce soit une bonne idée; Le titre scary des Echos : "Comment les villes font la chasse aux rats" ; La France va mettre fin, avec l'Allemagne, au broyage des poussins mâles ; La moyenne d'âge du Who's who chute de plus de 50 ans à moins de 47 ans ; Le streaming coûte cher, très cher, et on peut déjà s'attendre à des hausses des prix d'abonnement en cascade dans les années qui viennent : Disney a annoncé perdre 4 milliards de $ sur ses activités cette année contre 1.7 milliard l'année dernière, l'action a dévissé de 13% ; Les huîtres coûteront 15% plus cher à Noël ; Selon BFM 85% des Français estiment devoir se serrer la ceinture ; Je vous souhaite un bon week-end prolongé pour ceux qui prennent un week-end prolongé, et un bon week-end tout court pour les autres ! ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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