On attendait le discours du patron de la Banque centrale américaine hier.
Premier des 4 évènements majeurs de mars.
Et Powell a été clair.
Il continuera à remonter les taux d'intérêt.
À un rythme plus soutenu et plus longtemps si l'inflation ne décroche pas.
Et une question se pose : les banques centrales ne se trompent-elles pas, une fois de plus ?
Explications.
Jerome Powell a été direct hier.
Devant le Congrès.
Pour son discours sur la politique monétaire.
"Les indicateurs économiques sont plus forts que ceux que nous anticipions, ce qui implique que le "taux terminal" sera supérieur à ce qui était attendu".
"Si les indicateurs économiques montrent qu'un resserrement du crédit plus rapide est nécessaire, nous sommes prêts à accélérer le rythme des hausses de taux".
Voilà, c'est dit.
Les indices boursiers américains ont baissé.
Pour une raison simple.
Les investisseurs commencent à relever leurs prévisions de "taux terminal".
Le taux terminal est le taux auquel les banques centrales arrêteront de relever leurs taux.
Pour le géant de la gestion de fonds, BlackRock, un taux terminal à 6% est envisageable, alors que les prévisions jusqu'à présent étaient autour de 5.25/5.5%.
…à une hausse des taux dès ce mois-ci de 0.50% depuis le discours de Powell, alors que le consensus était plutôt sur une hausse de 0.25%
Est-ce que les banques centrales et la FED en particulier n'en font pas trop ?
Je m'explique.
Rappelons tout d'abord qu'elles se sont plantées à plusieurs reprises ces dernières années.
En continuant à garder des taux trop bas et à injecter des liquidités alors que l'effet rattrapage post-Covid commençait déjà à provoquer un rebond de l'inflation.
En niant l'arrivée de l'inflation.
En déclarant que l'inflation était temporaire.
Puis en relevant leurs taux trop tard.
La FED a rattrapé son retard.
La BCE toujours pas.
…que le "track record" des banques centrales n'est pas bon.
Elles n'ont rien vu venir.
Et maintenant, elles sont vent debout contre l'inflation.
En oubliant un élément majeur : les hausses de taux ont besoin de 6 à 9 mois pour avoir un impact sur la croissance et donc sur l'inflation.
Or, la FED a monté ses taux à une vitesse fulgurante et elle va continuer à le faire sans attendre de voir l'impact de ces hausses sur l'économie.
Et ces hausses massives commencent à avoir, et auront, de plus en plus d'impact sur la croissance.
Elles oublient aussi que la résilience de la croissance et de la consommation vient, encore, de l'effet rattrapage post-Covid et qu'elle a été alimentée en grande partie par la surépargne des ménages, une surépargne forcée du fait du Covid mais aussi une surépargne liée aux aides gouvernementales massives.
Et les effets de l'après Covid commencent à disparaître, les Américains ont dilapidé toute leur surépargne pour consommer, et le vent fort du post-Covid qui poussait la croissance est en train de tomber.
Vous connaissez notre point de vue.
Une récession légère, soft landing, est nécessaire pour faire tomber la pression et ramener l'inflation à un taux raisonnable (3% par exemple, on peut très bien vivre avec 3% d'inflation au lieu de 2%).
Et nous allons naturellement vers ce ralentissement marqué de la croissance et donc vers une inflation autour de 3% à la mi 2024...si on laisse l'économie s'auto-réguler.
Or, une fois de plus, les banques centrales jouent aux apprentis sorciers et veulent, à contretemps, forcer le cours de l'économie.
Le risque ? Provoquer une récession plus forte que souhaitable, un hard landing.
Nous n'y sommes pas encore.
Mais on sera surpris dans les mois, non pas par la résistance de l'inflation, mais par le décrochage de l'économie.
On en reparlera.
À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?
La Chine a annoncé un plan qui doit lui permettre de devenir plus indépendante d'un point de vue technologique.
Dans cette ambiance de guerre froide, et face à la façon dont les États-Unis et l'Europe ont réagi à l'invasion de l'Ukraine, la Chine se prépare.
Au cas où la tension monte encore d'un cran avec les États-Unis.
Ou au cas où elle se décide à envahir Taïwan, ce qui est inéluctable, la question n'étant plus "si" mais "quand".
Une réorganisation massive est en marche avec une restructuration profonde du ministre des Sciences et de la Technologie.
Le découplage est en marche mais il ne se fera que sur des activités stratégiques car les économies des États-Unis et de la Chine sont trop liées.
Qui l'eût cru ?
Rappelez-vous la situation en zone euro il y a 12 ans.
La Grèce en faillite.
La zone euro au bord de l'explosion.
(Ça paraît loin non ?)
Le gouverneur de la Banque centrale Yannis Stournáras a indiqué qu'il s'attendait dans les mois qui viennent à ce que les agences de notation relèvent la note de crédit de la Grèce et que la Grèce rejoigne le groupe des "investment grade", ces pays dont la dette a une bonne notation.
Un groupe que la dette grecque a dû quitter en janvier 2011 pour devenir une dette "junk" (pourrie...).
Rappelons que malgré les efforts faits par le pays, la Grèce détient toujours le record en zone euro, avec une dette égale à 170% de son PIB.
C'est une première.
Pour le CAC 40.
La part de l'actionnariat familial a dépassé la part des gérants de fonds dans les actions du CAC 40.
Une part qui a plus que doublé en 5 ans.
10% seulement en 2016.
21.5% en 2021.
C'est, sans surprise, le luxe qui a alimenté cette progression avec LVMH, Hermès ou encore L'Oréal.
Impressionnant.
…internationale des droits des femmes.
Par MoneyVox, le spécialiste de l'information sur l'argent (banque, crédit, impôt, etc.).
"Crédit conso : les deux conditions à réunir pour décrocher un prêt personnel.
Hausse des taux, inflation, inertie des taux d'usure : plusieurs facteurs concourent à gripper le marché des prêts personnels. Dans ce contexte, certains profils d'emprunteurs s'en sortent mieux que d'autres. Les blocages, toutefois, ne devraient pas durer.
>> Lire cet article sur Moneyvox.fr
Jeudi 16 mars à 13h30, je recevrai Jacques Mottard, PDG de Sword Group, pour un webinaire dédié à la présentation de cette pépite small cap, leader dans le domaine de la collecte de données, de la transformation numérique et des services technologiques. Et je lui poserai toutes les questions que vous avez sur cette société : Quelles sont les différentes activités de Sword Group ? Comment la société a réagi face aux différentes crises (Covid, guerre, inflation, pénuries, etc.) ? Quels ont été les résultats en 2022 et quelles perspectives pour 2023 ? Comment investir ?
A ne pas manquer pour tous ceux qui aiment la Bourse et les petites valeurs.
>> Inscrivez-vous au webinaire : Rencontre avec un dirigeant d'une pepite small cap
La hausse des taux va-t-elle faire plier les indices boursiers ?
L'expression de la semaine : guerre froide
La question de la semaine : comment l'année de guerre en Ukraine a changé l'économie mondiale ?
Le chiffre : 6.2%, l'inflation en France
La question marchés : TINA (There Is No Alternative) c'est fini ?
Quelles actions acheter ou vendre ?
Et le classement des gérants pour 2023.
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance, Valentine Ainouz de l'Amundi Institute, Louis de Fels de Gay-Lussac Gestion, Eric Bleines de Swiss Life Gestion Privée et l'immense Benaouda Abdeddaïm.
Pour voir le replay de l'émission : cliquez ici
Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les déclarations de Powell devant le Congrès américain ont provoqué une baisse des principales places mondiales. Hier soir, le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq ont tous les trois cédé 1,5% environ, contre -0,46% pour le CAC 40 qui ouvre dans le rouge ce matin, à 7 312 points. La seconde audition de Powell au Congrès sera à nouveau suivie de près par les investisseurs ce mercredi, à partir de 16h, heure française. Dans une moindre mesure, la production industrielle allemande, une nouvelle révision du PIB de la zone euro et la balance commerciale américaine de janvier animeront les échanges du jour. En parallèle, Thales et Vivendi présenteront leurs résultats annuels.
En Asie, la Bourse de Tokyo gagne 0,48%, à 28 444 points.
Le Brent se négocie à 82,9$ (-4,12% sur 24h).
L'once d'or s'échange à 1 814,1$ (-1,84%).
L'euro/dollar évolue à 1,054$ (-0,07%).
Le titre du jour dans les Echos : "Blocages contre la réforme : La France ralentie mais pas à l'arrêt", c'est bien résumé ; Un candidat unique pour l'opposition en Turquie pour l'élection présidentielle du 14 mai ; Chiffre d'affaires et profits records pour Lego, sans doute en partie grâce à nos vidéos Les placements, un jeu d’enfants ; Il paraît qu'il y a un match important ce soir pour le PSG et que tout le monde compte sur Mbappé ; Le ministre de la Justice Dupont-Moretti a fait deux bras d'honneur à l'assemblée au patron des LR, bonne ambiance ; Il y a un "Scream VI", il sort aujourd'hui ; Ouverture de la campagne pour la Présidence du Medef, jusqu'au 6 juillet ; La Chine accepte enfin la restructuration de la dette du Sri Lanka qui est en cessation de paiements ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.
VOILÀ C'EST TOUT
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MAY THE FORCE BE WITH YOU