Jeudi 16 mars

Deuxième vague de panique sur les banques.
Après les banques américaines des cryptos et de la tech, des rumeurs de faillite sur le Crédit Suisse.
Le Crédit Suisse.
Une banque dont on annonce la faillite régulièrement depuis des années.
Une banque qui a accumulé les difficultés et les erreurs de gestion.
Explications.

DEUXIÈME VAGUE DE PANIQUE

Hier.
Journée noire pour les valeurs bancaires du monde entier et en particulier pour les valeurs bancaires européennes.
La France n'a pas été épargnée avec des baisses de plus de 10% pour la BNP ou encore de plus de 12% pour la Société Générale.
Et la chute des valeurs bancaires a provoqué la chute des indices boursiers, le CAC a perdu 3.58%.

À L'ORIGINE...

...de cette deuxième vague de panique, la déclaration de l'actionnaire saoudien du Crédit Suisse, la Saudi National Bank, qui a déclaré qu'il ne remettrait pas d'argent au pot si le Crédit Suisse levait des capitaux.
Ce qui impliquait évidemment que le Crédit Suisse avait besoin de lever de l'argent frais, donc qu'il avait des problèmes de liquidités, et qu'un des actionnaires principaux ne voulait plus remettre de l'argent.
Le cours de l'action Crédit Suisse, déjà au plus bas, a encore chuté de 30%.

L'HISTOIRE RÉCENTE DU CRÉDIT SUISSE

C'est une suite sans fin de difficultés et d'erreurs.
Rappelons que son cours n'a pas attendu la journée d'hier pour chuter.
Il est en baisse de 98% par rapport à son niveau le plus haut, pré-crise de 2008.
Et depuis 2008, c'est la descente aux enfers pour ce géant helvète qui n'a que 15% de son activité en Suisse.
Le 30 avril 2007, le Crédit Suisse cotait 84 francs suisses.
Hier il cotait 1.70 franc suisse.

DES SCANDALES

Sa plus grosse perte de trading avec l'explosion du fonds Archegos Capital.
10 milliards de fonds en difficulté du fait des liens avec Greensill Capital.
Des amendes.
Bref, une histoire récente chaotique et l'annonce, à chaque difficulté, d'une faillite imminente.
Avant la déclaration de l'actionnaire saoudien, l'inquiétude était déjà montée d'un cran quand le Crédit Suisse avait annoncé un retard dans la publication de ses comptes.

LES BANQUES CENTRALES À LA RESCOUSSE

Une fois de plus.
La Banque nationale suisse a fourni près de 50 milliards de francs suisses de liquidités.
Et est prête à continuer à en fournir.
La Banque centrale européenne a demandé aux banques européennes d'évaluer leur exposition au risque Crédit Suisse et fournira aussi les liquidités nécessaires.
Le Crédit Suisse va devoir néanmoins chercher de l'argent frais pour survivre.
Sauf si une banque décide de l'absorber.

LES CONSÉQUENCES

Même si je sais qu'il est plus vendeur de titrer "les banques en faillite" et d'annoncer que vous allez perdre l'argent que vous avez sur votre compte en banque, je dois vous dire que vos dépôts dans votre banque ne sont pas en risque et que votre banque ne fera pas faillite. Désolé.
Attention cependant : les banques centrales et les gouvernements sauveront toujours les déposants mais ils ne sauveront pas les actionnaires d'une banque en cas de difficultés, ce n'est pas leur job.
Donc il y aura d'autres banques qui verront leurs cours s'effondrer sans que leurs clients ne soient en danger.

L'AUTRE CONSÉQUENCE

La pause dans le cycle de hausse des taux.
Les banques centrales vont calmer le jeu en relevant leurs taux moins vite ou en marquant une pause.
Elles ont accumulé les erreurs et nous en payons le prix tous les jours.
Elles ont remonté les taux très/trop vite parce qu'elles les ont remontés beaucoup trop tard.
Et nous aurons, malheureusement, encore de mauvaises surprises du fait de ces erreurs.

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

N'ESSAYEZ PAS CHATGPT4

Ne testez pas la nouvelle version qui est en ligne depuis deux jours.
Non.
C'est à la fois fascinant, tant la qualité des réponses est bluffante, et anxiogène.
On ne peut pas s’empêcher de penser à la masse de jobs qui vont disparaître...
Attention, c'est encore plus addictif que les réseaux sociaux...

PATIENCE

L'économie va ralentir.
Et l'inflation aussi.
Du fait du ralentissement de l'économie.
Cela demandera certes un peu plus de temps que prévu mais il faut du temps pour que la hausse des taux et de l'inflation fasse son effet sur la croissance.
On a vu hier par exemple que les ventes au détail aux États-Unis avaient baissé.
Les difficultés des banques, et notamment des banques de la tech, vont également peser sur la croissance.

LE TTSO DE LA SEMAINE

"Dernière démarque.
Avant le vote définitif de demain et pour s’éviter un 49.3 honni, le gouvernement lâche donc d’ultimes concessions à la droite sur les retraites. Quitte à vider la réforme de sa substance. Le nouveau compromis du jour : renforcer le dispositif carrières longues faisant – selon la majorité présidentielle – qu’aucun salarié ayant commencé tôt n’aura à travailler plus de 43 annuités. Une mesure portée par le député LR Aurélien Pradié et dont les partisans menaçaient jusqu’ici de ne pas voter le texte.
De quoi emporter le morceau ? A voir puisque selon Public Sénat, la proposition Pradié originelle a en fait été abandonnée car "trop chère" au profit d’une mesure plus modeste faisant qu’1/3 des Français ayant travaillé avant 21 ans auront bien à cotiser plus de 43 annuités."
N'oubliez pas de vous abonner à l'excellente newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici

ATTENTION PÉPITE PEA PME

Si vous aimez la Bourse et les petites valeurs, ne manquez pas aujourd’hui à 13h30, notre webinaire dédié à la présentation de Sword Group, leader dans le domaine de la collecte de données, de la transformation numérique et des services technologiques.
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LE JOUR R

Tout se joue aujourd'hui pour la réforme des retraites.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les montagnes russes, ou suisses, se poursuivent sur le CAC, en hausse d’1,66% à l’ouverture ce matin. Hier, il signait sa pire séance de l’année, cédant 3,58% à 6 885 points au fixing. À Wall Street, le S&P 500 et le Dow Jones se sont redressés dans les dernières heures d’échange, ne cédant plus “que” 0,7% pour le S&P 500 et 0,87% pour le Dow Jones. Le Nasdaq a même clôturé en léger gain (+0,05%). C’est un véritable bras de fer qui s’est joué, entre la panique bancaire et la forte détente des taux. Avec la pause attendue dans la hausse des taux, les rendements obligataires chutent : le 10 ans américain revient sur 3,50%, à proximité de ses plus bas niveaux semestriels. En parallèle, les autorités financières suisses tentent de calmer les marchés quant aux fonds propres et aux liquidités de Crédit Suisse.
En Asie, la Bourse de Tokyo cède 0,80%, à 27 010 points.
Le Brent se négocie à 73,9$ (-5,74% sur 24h).
L'once d'or s'échange à 1 917,7$ (+0,71%).
L'euro/dollar évolue à 1,063$ (+0,45%).

ON S'EN FOUT ?

Merci à Finary de m'inviter aujourd'hui à 17h pour parler de la révolution économique et financière et des placements adaptés à ce nouvel environnement, inscrivez-vous ici ; Je suis déjà passé à côté de "la nuit du 12" grand vainqueur des Césars, je suis encore passé à côté de "Everything, Everywhere, all at once", grand vainqueur des Oscars, j'ai arrêté au bout d'une demi-heure ; Je commençais à peine à me réjouir qu'il fasse jour quand je pars au bureau qu'on m'a rappelé le changement d'heure dans quelques jours, zut ; Budget de relance pour les Anglais, n'enterrons pas trop vite la Grande-Bretagne ; Goldman Sachs avait étudié le rachat de la Silicon Valley Bank avant sa faillite ; Les autorités américaines menacent d'interdire TikTok si les actionnaires chinois ne vendent pas leurs participations ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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