Vendredi 13 octobre

La résistance de la Bourse peut surprendre.
Elle a résisté pour l'instant à l'Ukraine, à l'inflation, à la hausse des taux d'intérêt et est confrontée maintenant à la guerre au Moyen-Orient.
Elle résiste.
Ou plutôt elle hésite.
Son équilibre est instable.
Explications.

LE VERRE À MOITIÉ VIDE ?

On peut voir la situation de la Bourse de deux façons.
Le verre à moitié vide : après une mauvaise année 2022, le rebond de 2023 s'essouffle et depuis quelques semaines les indices boursiers ont rebaissé, ramenant la performance 2023, toujours majoritairement positive, à des niveaux moins élevés.
+13,29% pour le S&P 500 depuis le 1er janvier, +9,74% pour le CAC 40, +10,67% pour l'Euro Stoxx et +29,69% pour le Nasdaq.

OU LE VERRE À MOITIÉ PLEIN

Malgré l'inflation et la hausse spectaculaire des taux d'intérêt depuis quelques mois, la Bourse reste à des niveaux relativement élevés et résiste même, pour l'instant, à la guerre en Israël.

TOUT D'ABORD UNE REMARQUE

Parler de "la Bourse" ou des "indices boursiers" comme d'un seul bloc ne reflète pas la réalité.
Il y a évidemment des disparités entre les pays. Par exemple, Shanghai avec une performance de +0,60% depuis le 1er janvier alors que le Nasdaq est à 29%.
Mais il y a surtout d'un côté, les plus grandes valeurs des principaux indices qui captent tous les flux d'investissement qui viennent encore aux dépens des autres valeurs.
On a souvent souligné ici le phénomène d'hyperconcentration de la hausse avec les Magnificent Seven aux États-Unis et le luxe et l'énergie en France.
Illustration du fossé entre les valeurs : le CAC est en hausse de 9,74% depuis le 1er janvier alors que le CAC Small est en baisse de 12,75%.

DEUX FORCES OPPOSÉES...

... maintiennent pour l'instant la Bourse dans cet équilibre instable.
D'un côté l'économie et, par conséquence, les résultats des entreprises.
De ce côté-là, les nouvelles sont mauvaises. L'économie ralentit, c'est une certitude, et les entreprises commencent à souffrir. Si même la progression des ventes de LVMH marque le pas, c'est que la situation est préoccupante...

DE L'AUTRE...

... la baisse des taux qui va arriver.
Baisse des taux long terme d'abord.
Avec la baisse de l'inflation.
Et, probablement au troisième ou au quatrième trimestre de l'année 2024, la baisse des taux courts par les banques centrales confrontées à un ralentissement marqué de l'économie.

LE MATCH

de la Bourse dans les mois à venir va donc être croissance/résultats des entreprises contre détente sur les taux.
Notre anticipation ?
Le bras de fer est incertain.
Mais nous pensons qu'il y a des risques que le ralentissement de l'économie soit plus rapide que la baisse des taux d'intérêt.
Nous avons donc préféré ramener notre poche actions à son % minimum dans notre gestion pilotée en attendant de savoir de quel côté la balance va pencher.
Je dois dire que j'ai passé hier un excellent moment en votre compagnie lors du webinaire dédié à l'allocation d'actifs et la gestion pilotée.
Nous vous avons répondu, sans langue de bois, en vous donnant l'allocation d'actifs que nous privilégions actuellement.
>> Voir le replay du webinaire dédié aux placements à privilégier dans le contexte actuel

STOCK PICKING

La période qui s'ouvre va être une période de "stock picking" car il y a des valeurs qui sont à des niveaux anormalement bas.
Les valorisations de certaines sociétés en bourse, et en particulier de small caps, sont à des niveaux très largement inférieurs à ceux de leurs comparables non cotées.

À PART CA ? QUOI DE NEUF ?

EMBRASEMENT

Je préfère parler d'embrasement que d'escalade au Moyen-Orient.
Car dans une escalade on part généralement d'un point bas alors que le début de la guerre a été déjà un point culminant de l'horreur.
Israël a demandé aux habitants du Nord de Gaza de se déplacer, une intervention dans Gaza est donc imminente.
Tous les regards vont être tournés dans les jours qui viennent vers l'Iran dont la réaction, à travers notamment le Hezbollah, serait déterminante pour savoir si le conflit va s'étendre.

LE PARADOXE

qui n'en est pas un.
Le pouvoir d'achat des Français devrait progresser de 1.2% en 2023 selon l'Insee.
Malgré l'inflation.
Ce n'est pas une surprise.
Cette progression du pouvoir d'achat est due à la hausse des salaires supérieure à une inflation maintenue à des niveaux artificiellement moins élevés grâce aux boucliers de tous genres.
Si les ménages les plus défavorisés sont sous pression, la grande majorité des ménages, surtout les plus favorisés, a profité et de la hausse des salaires et des aides qui n'étaient pas ciblées en fonction des revenus.
Cette hausse du pouvoir d'achat n'est pas une surprise puisqu'on savait déjà que l'épargne des Français avait rebondi significativement vers les 19%.

LENTEMENT MAIS SÛREMENT

L'inflation aux États-Unis résiste encore.
Les prix à la consommation ont progressé encore de 0.4% en septembre soit 3.7% en un an.
La baisse a largement commencé puisque les US étaient à 8.9% en janvier 2022 mais elle se fait à un rythme plus lent.
Nous continuons à anticiper une inflation légèrement au-dessus de 2% en 2024.

C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

Où va la Bourse ?
Quels placements privilégier ?
Le mot de la semaine : FMI et ses prévisions de croissance à la baisse.
La question macro : Comment la croissance française peut-elle rebondir ?
Le chiffre : 85$ le cours du pétrole, comment les marchés réagissent aux événements au Moyen-Orient ?
Le Top 3 des gérants.
Quelles actions acheter ou vendre ?
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance, Nathalie Benattia de BNP Paribas Asset Management, Sébastien Lalevée d'Arbevel, Louis de Montalembert de Pléiade AM et l'incontournable Emmanuel Lechypre.
À ne pas manquer.
Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 9h, et dimanche à 11h et 21h.
Et en podcasts sur toutes les grandes plateformes.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
La Bourse de Paris ouvre en petite baisse ce vendredi, -0,18% à 7 092 points. Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 gagne pour le moment 0,55%. Si ce petit rebond se confirme ce soir, l’indice français mettra fin à un cycle de trois semaines consécutives de baisse.
Au programme de ce vendredi, on attend les derniers chiffres de l'inflation française et un indice de confiance des consommateurs américains. Le bal de publication des résultats trimestriels commence véritablement, avec comme toujours plusieurs grandes financières américaines : JP Morgan, Citigroup et BlackRock.
En Asie, la Bourse de Tokyo perd 0,55%, à 32 315 points.
Le Brent s'échange à 87,2 $ (+1,87% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 877,8 $ (+0,20%).
L'euro/dollar évolue à 1,054 $ (+0,12%).

ON S'EN FOUT ?

Le titre du jour dans les Echos : "L'économie américaine envoûtée par Taylor Swift", sa tournée pourrait récolter 2.2 milliards de $, avec le film de la tournée en plus, et retarder, un peu, le ralentissement de l'économie ; Élections législatives en Pologne ce week-end avec des sondages qui prédisent des résultats serrés; Vendredi 13, les Français se ruent sur le Loto; 250 000 entrées pour la première journée en salles de "Pat'Patrouille"; Des associations ont saisi le Conseil d'État parce que la grande majorité des ralentisseurs dans les rues ne seraient pas conformes; Grève aujourd'hui pour la "défense des salaires"; Selon le Figaro le "croque" (ils évitent de titrer "croque-monsieur") le plus chic est celui de Pétrossian à Paris; Je vous souhaite un très bon week-end, couvrez-vous ; Suivez-moi sur X (ex-twitter) et linkedin en cliquant sur les liens.

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