Le CAC 40 sort de sa pire séance depuis le début du mois, comme la plupart des grands indices. Ce lundi, il cède -0,84% à 7 625 points, malgré l'envol de Michelin (+6,88%). Deux publications économiques ont plombé le moral des investisseurs. L’inflation américaine est ressortie au-dessus des attentes du marché qui espérait la voir tomber sous les 3% pour la première fois depuis mars 2021. Tous prix confondus, elle passe de 3,4% sur un an en décembre, à "seulement" 3,1% en janvier, principalement en raison de l'augmentation des coûts du logement et des soins de santé. Hors énergie et alimentation, elle reste stable d'un mois à l'autre, à 3,9%.
Conséquence directe, les rendements obligataires sont en hausse et les investisseurs repoussent à plus tard leurs attentes de baisse des taux. Vous le savez si vous nous lisez régulièrement, le calendrier exact de baisse des taux n’a pas de réelle importance, à trois mois près. L’essentiel, c’est que l’on rentre dans un cycle de baisse cette année. En parallèle, l’indicateur allemand Zew (voir lexique) s’effondre, témoignant du très faible moral des milieux d’affaires outre-Rhin. La crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine y est pour beaucoup et le manque de perspectives renforce les craintes…
Au programme de ce mercredi : la croissance européenne du quatrième trimestre, l'inflation britannique et les stocks de pétrole brut américains. Nous vous en parlions hier soir, la croissance de la zone euro devrait être révisée à +0,1% pour le quatrième trimestre, contre 0% initialement estimé… Pas de quoi crier victoire ! D’autant que l’écart avec les États-Unis est de plus en plus saisissant. Côté entreprises, Essilor Luxottica, Capgemini, Rexel, Gecina, Klépierre et Verallia publieront leurs résultats annuels. Wall Street attend surtout ceux de Cisco, l’un des leaders du secteur informatique outre-Atlantique.
Lexique : Indice Zew. Ce matin, l’indice ZEW du sentiment économique en Allemagne a été dévoilé pour le mois de février. Cet indice est calculé en regroupant les réponses à un sondage effectué auprès de 350 investisseurs industriels et analystes financiers allemands. Il permet de se faire une idée, surtout au vu de l’inflation et de la situation géopolitique actuelle, de l’optimisme ou au contraire du pessimisme des acteurs de la plus grande économie européenne, pour les six mois à venir.
Une note au-dessus de 0 est considérée comme positive et montre la confiance des sondés. Au contraire, une note inférieure à 0 démontre le pessimisme des acteurs économiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les perspectives se sont très nettement détériorées depuis le début du conflit ukrainien, et plus récemment avec les craintes sur l’économie mondiale et l’inflation. Le résultat préliminaire de février est ressorti sur son plus bas niveau depuis l’été 2020, marqué par la première vague de Covid…