Mercredi 24 juillet

Ce lundi, Vivendi a clarifié son projet de scission annoncé à la fin de l’année 2023. Les représentants du groupe spécialisé dans les médias et le divertissement avaient alors déclaré souhaiter une division en quatre entités cotées.

Dans le cadre du projet, les deux principales filiales de Vivendi devraient donc quitter Paris et se voir attribuer des places de cotation ailleurs en Europe. L’agence de communication Havas serait notamment cotée à Amsterdam tandis que Canal+ ferait l’objet d’une IPO sur la place londonienne. Au sein du communiqué publié lors de l’annonce, Vivendi a précisé que Canal+ et Havas continueraient de payer l’impôt sur les sociétés dans l’hexagone.

Dans le même temps, une nouvelle entité nommée Louis Hachette Group rassemblerait la participation de Vivendi dans le groupe Lagardère (63,5%) ainsi que Prisma Media. Cette société sera quant à elle cotée en France sur Euronext Growth.

Lors de l’annonce, Yannick Bolloré (PDG de Havas) a par ailleurs annoncé que le choix de places de cotations étrangères pour Canal+ et Havas ne représente pas un acte de défiance envers la place parisienne.

Concernant Canal+, première source de revenus du groupe, le London Stock Exchange semble mieux adapté à la dimension internationale de la chaîne, dont deux tiers des abonnés sont étrangers. Aussi, le rapprochement potentiel avec MultiChoice, acteur Sud-Africain de la télévision payante justifie également cette décision de s’orienter vers le marché anglo-saxon. Si l’offre d’achat sur MultiChoice venait à aboutir, Canal+ pourrait même être coté à la fois à Londres et à Johannesburg.

Pour Havas, la cotation aux Pays-Bas permettrait à la société de « mettre en œuvre sa nouvelle stratégie mondiale tout en garantissant son indépendance et son identité (83% des revenus de la filiale sont réalisés hors de France) » selon Yannick Bolloré. À Amsterdam, les actionnaires d’Havas pourraient bénéficier d’une réglementation plus favorable sur les droits de votes multiples. Ainsi, au bout de deux ans, des droits de détention, les actionnaires verront leurs droits de vote doubler puis être quadruplés au bout de quatre ans. Par ce mécanisme la priorité sera donnée aux actionnaires historiques et la société sera renforcée face au risque d’OPA hostile.

De son côté, Louis Hachette Group serait, elle, cotée en France. Composée de Prisma Media (National Geographic, Télé Loisirs…) et du groupe Lagardère (Hachette, Europe 1, Lagadère Travel Retail…) la nouvelle société sera détenue à 31% par Groupe Bolloré et profitera des obligations plus souples offertes par Euronext Paris.

Enfin, la scission permettrait aussi au groupe Bolloré de valoriser au mieux ses actifs dont la décote de holding oscille entre 40% et 50% depuis de nombreuses années.

Évolution du cours de bourse du groupe Bolloré sur 5 ans - Base 100

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