Les marchés : Tokyo rebondit, l'Europe patine
Le CAC 40 clôture en légère baisse ce soir (-0,27%) à 7 130 points, après une baisse marquée de 1,4% hier, dans un contexte de grande prudence sur les bourses européennes. Vous le savez, cette atmosphère tendue fait suite aux craintes de récession aux États-Unis, à la chute des technos et aux données économiques européennes décevantes. Les ventes au détail en zone euro ont à nouveau surpris négativement aujourd’hui, accentuant les inquiétudes de ralentissement économique…
Par contraste, la Bourse de Tokyo affiche un rebond impressionnant de plus de 10%, récupérant une bonne partie de sa chute de la veille, soutenue par un yen en légère baisse. Aux États-Unis, les marchés reprennent aussi des couleurs (+1,3% pour le S&P 500 et le Nasdaq). Les investisseurs profitent des soldes sur des titres de grande qualité, et saluent les bons résultats de l’indice ISM sur l’activité des services. Les commentaires optimistes de plusieurs responsables de la Fed qui semblent tempérer les peurs d'un ralentissement imminent impactent également positivement la cote.
Les performances des entreprises comme Airbus, qui annonce une augmentation de ses livraisons, montrent quelques signes positifs de dynamisme sectoriel. Toutefois, la prudence reste plus que jamais de mise sur les marchés actions mais aussi sur les devises et les matières premières. L'euro recule face au dollar et le pétrole perd un peu de terrain aujourd’hui encore, toujours affecté par les craintes de récession.
Les valeurs : Clariane, Airbus et Carbios
Clariane
L'exploitant de maisons de retraite Clariane, anciennement Korian, signe la plus forte hausse à la Bourse de Paris ce soir : +9,87% à 1,82€. Le titre profite de solides résultats semestriels et d’un plan de refinancement très attendu. Les revenus de Clariane augmentent de 6,8%, à 2,64 milliards d'euros, grâce à une hausse du volume d'activité et une revalorisation tarifaire. Le taux d'occupation moyen des établissements progresse à 89,5%, atteignant même 90,5% en juin. Cependant, le résultat net est négatif, -28 millions d'euros, en raison de coûts de financement.
Clariane a également confirmé l'avancement de son plan de refinancement, avec des augmentations de capital réussies pour 329 millions d'euros et environ 40% de son programme de cessions d'actifs déjà réalisé. Le groupe prévoit une croissance organique de plus de 5% pour 2024 et un EBITDA (voir lexique) stable, poursuivant ainsi sa stratégie "À vos côtés" pour 2023-2026. Grâce au rebond du jour, le titre gagne 8% depuis le début de l’année, mais en perd 62% sur un an, toujours empêtré dans le scandale qui a frappé le secteur et singulièrement Orpea il y a deux ans.
Airbus
Premier du CAC, l’avionneur gagne 1,95% ce mardi, à 133,04€ (-5% en 2024). En cause, la hausse de ses livraisons d’avions en juillet, malgré des prévisions revues à la baisse. Le mois dernier, Airbus a livré 77 appareils neufs, poursuivant la tendance à la hausse amorcée en juin avec 67 livraisons. Depuis le début de l'année, le total s’élève à 400 avions, pour 70 clients.
Cependant, le géant de l’aéronautique revoit à la baisse ses prévisions pour 2024, anticipant désormais 770 livraisons au lieu des 800 prévues initialement, en raison de difficultés persistantes dans sa chaîne de fournisseurs. En 2023, Airbus avait livré 735 appareils. Malgré des défis persistants, l’avionneur continue d’afficher une solide progression dans ses livraisons mensuelles, marquant un net rebond par rapport aux mois précédents.
Carbios
Le pionnier français du biorecyclage, éligible au PEA-PME, continue de faire la Une ! Nous vous parlions vendredi de son contrat turc. Ce soir, son action affiche une hausse de 8,12% à 20,65€ grâce à un contrat britannique visant à créer une usine de recyclage d’un type de plastique au Royaume-Uni.
Cette collaboration marque un nouveau pas important pour l’entreprise française, en étendant son influence au-delà des frontières nationales. Cette suite de contrats souligne l'efficacité et l'attractivité de la technologie de Carbios, qui transforme des déchets plastiques non recyclables en ressources valorisables, renforçant son rôle de leader dans l’économie durable. Depuis le début de l’année, le titre réduit ses pertes et cède désormais 27%.
Demain à la Une : Un mercredi calme ?
Peu de nouvelles données sont attendues demain. Dans le courant de la nuit, la Chine dévoilera sa balance commerciale de juillet. Sauf surprise majeure, elle devrait rester très fortement excédentaire, à près de 100 milliards de dollars. La production industrielle allemande sera publiée en matinée. Du côté des entreprises, on attend surtout les résultats trimestriels de Novo Nordisk et de Walt Disney. Reste à savoir si les marchés continueront de se stabiliser après la forte baisse des derniers jours…
Le monde d'après : Le puissant rebond de Tokyo
Après un lundi noir où le Nikkei a chuté dans des proportions historiques de 12,4%, les marchés asiatiques rebondissent fortement. L’indice tokyoïte a clôturé la séance avec un bond impressionnant de plus de 10%, à 34 675 points. En parallèle, l'indice Topix (plus large) a également gagné 10%, indiquant une possible stabilisation après le choc initial.
Outre les rachats à bon compte après l’excès baissier d’hier, cette reprise s'explique par la baisse du yen face au dollar, apportant un peu de soulagement aux investisseurs nippons. Les marchés asiatiques reprennent donc leur souffle après une séance rouge vif alimentée par les craintes de récession aux États-Unis et un yen en hausse. Les Bourses chinoises ont suivi ce rebond, dans des proportions plus limitées.
Le lexique : EBITDA
On vous parle souvent d’EBITDA dans notre rubrique “les valeurs”, mais de quoi s’agit-il exactement ? L'EBITDA est une mesure de la performance financière d'une entreprise qui désigne son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement. En anglais, c’est l’acronyme d’“Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization”. Cet indicateur se concentre sur la rentabilité opérationnelle en ne tenant compte que des revenus et dépenses liés à la production de biens et de services.
L'EBITDA est très utile pour comparer la performance des entreprises d'un même secteur, mais ne prend pas en compte les dépenses en capital ni certaines transactions comptables. Il doit donc être utilisé en complément d'autres indicateurs financiers pour avoir une vue plus complète de la santé financière d’une entreprise.