Les marchés : Le CAC défile en rouge
Ce soir, la Bourse de Paris signe une troisième séance consécutive de baisse, le CAC 40 recule de 0,92%, à 7 432 points à la clôture, toujours plombé par le secteur du luxe. Hermès cède plus de 6%, toujours affecté par les craintes d'un ralentissement économique mondial, qui pèse sur la demande pour les produits haut de gamme. La chute du CAC sous la barre symbolique des 7 500 points n'a pas été influencée par la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, après 50 jours sans chef à Matignon. Le marché reste indifférent à la formation d’un gouvernement de techniciens visant à éviter les motions de censure grâce à des alliances ponctuelles.
Du côté des États-Unis, le rapport ADP dont nous vous parlions hier a révélé que seulement 99 000 emplois ont été créés dans le secteur privé en août, bien en deçà des 140 000 prévus par les économistes, confirmant un ralentissement du marché du travail. Des chiffres à confirmer avec le rapport officiel qui sera publié demain, on en reparle dans cette édition. La Fed suit cette tendance de près, l’emploi étant un indicateur clé pour éviter une hausse trop marquée du chômage tout en luttant contre l'inflation.
Sur les valeurs françaises, Air Liquide chute de près de 3% après une dégradation de la recommandation de Morgan Stanley. Airbus annonce l'acquisition d'Infodas, un fournisseur allemand de solutions de cybersécurité pour le secteur public, la défense et les infrastructures critiques.
Les valeurs : Biomérieux, Air Liquide et GL Events
Biomérieux
Le spécialiste du diagnostic in vitro a relevé ses prévisions pour 2024 après une forte croissance au premier semestre. Sur la période, ses revenus ont augmenté de 9,9%, à 1,9 milliard d'euros, portés par les divisions de biologie moléculaire (+17,5%) et de microbiologie (+8,7%). Le système "Biofire", dédié aux diagnostics non respiratoires, a notamment vu ses ventes grimper de 19%.
Le bénéfice net s'est, quant à lui, envolé de 33,2% à 215 millions d'euros. Face à ces résultats, Biomérieux anticipe désormais une croissance des ventes de 8% à 10% pour 2024. Son action signe ce soir l’une des meilleures performances du SBF 120 : +4,17% à 107,30€.
Air Liquide
Outre les valeurs du luxe qui continuent de baisser ce jeudi, Air Liquide signe l’une des pires performances du CAC : -3,12% à 163,1€. La banque américaine Morgan Stanley a abaissé sa recommandation sur le titre, passant de "neutre" à "vendre", en raison de perspectives moins favorables chez ses clients industriels. La banque anticipe un ralentissement des investissements dans des secteurs clés comme la chimie et le raffinage, représentant 28% des revenus d'Air Liquide, ce qui pourrait freiner sa croissance à court terme.
Malgré la solide exécution de sa stratégie et des performances remarquables, Morgan Stanley avertit que le "pricing power" (voir lexique) d'Air Liquide, notamment auprès des petits industriels, pourrait avoir atteint son apogée. En parallèle, les bénéfices de la transition énergétique, notamment dans l’hydrogène et le captage de carbone, ne devraient se concrétiser qu’à partir de 2027. Le titre préserve toutefois 3% de gain cette année.
GL Events
Cette action éligible au PEA-PME bondit de 11,77% à 18,8€ après l'annonce de résultats semestriels robustes, soutenus par une croissance de 19% des revenus, grâce à un surcroît d'activité lié aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le groupe, spécialisé dans l'organisation d'événements et la gestion de lieux comme les centres de congrès et les parcs d'exposition, a réalisé 158 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires grâce à des projets comme l'installation de tribunes temporaires et l'aménagement du château de Versailles.
La division "live", dédiée aux événements sportifs et institutionnels, a enregistré une croissance de 35%. GL Events anticipe une croissance annuelle de plus de 9%, renforçant la confiance des investisseurs dans ses perspectives. Le titre réduit désormais ses pertes annuelles à 4%.
Demain à la Une : Le rapport sur l'emploi US
C’est la séance tant attendue par les investisseurs ! Demain à 14h30, le rapport mensuel sur l’emploi américain sera publié. Le mois dernier, il s’est révélé particulièrement décevant et a provoqué une forte baisse des marchés actions. Depuis, les craintes de ralentissement économique aux États-Unis continuent de plomber le moral des investisseurs. Le consensus de marché table pour demain sur un meilleur rapport qu’il y a un mois, avec 164 000 créations d’emplois attendues en août, contre seulement 114 000 en juillet. Le taux de chômage devrait ressortir en légère baisse, à 4,2% de la population active. Ce sera l’un des derniers grands temps forts économiques avant la prochaine réunion de la Fed, les 17 et 18 septembre prochains. On en reparle bien sûr dans l’édition de demain soir.
Le monde d'après : +243% en 1 an !
ALe secteur de la cybersécurité est plus que jamais sous pression avec une explosion des attaques de hameçonnage en 2024, visant entre autres des géants américains comme Google, Facebook et Amazon. Selon une analyse de Kaspersky, les tentatives de vol de mots de passe ont bondi de 40% par rapport à l'année précédente, atteignant 26 millions d'attaques en seulement six mois.
Les comptes Google, en particulier, sont devenus une cible privilégiée pour les cybercriminels, en raison de leur capacité à débloquer de nombreux autres services critiques, tels que Gmail et Drive. Les chercheurs notent une hausse de 243% des tentatives de phishing sur Google, soulignant l'urgence de renforcer les défenses informatiques des utilisateurs.
Cette intensification des cyberattaques met en évidence l'importance des mesures à prendre en la matière. Alors que les solutions proposées par des acteurs comme Kaspersky aident à bloquer ces menaces, la vigilance des utilisateurs reste cruciale. Les experts du secteur prévoient que ces activités malveillantes continueront de croître dans les années à venir…
Lexique : Pricing power
Le pricing power désigne la capacité d'une entreprise à augmenter ses prix sans perdre de clients ou voir la demande pour ses produits ou services diminuer de manière significative. Cela reflète la force concurrentielle de l'entreprise et sa capacité à transférer l'augmentation des coûts de production aux consommateurs, tout en maintenant ses marges bénéficiaires. Une entreprise avec un fort pricing power peut mieux résister aux pressions économiques et inflationnistes.