Les marchés : Et de trois !
Après deux séances de baisse, le CAC 40 reprend des couleurs et clôture en hausse de 1,22% à 7 583 points. Le marché a été rassuré par la publication solide de TSMC, le spécialiste taïwanais des semi-conducteurs. Ses revenus ont bondi de 39% au troisième trimestre et contrebalancent la déception causée avant-hier par ASML, autre poids lourd du secteur, dont les résultats ont fait chuter le titre de plus de 15%.
Cet après-midi, la BCE a abaissé ses taux de 25 points de base, comme attendu pour la troisième fois de l’année. Pourtant, aucune nouvelle indication claire n’a été donnée concernant les prochaines actions de la Banque centrale, laissant le marché dans l'attente de futures baisses. Cette décision s’appuie sur des chiffres d’inflation en nette amélioration, avec un retour progressif sous l’objectif des 2%.
Aux États-Unis, les ventes au détail ont positivement surpris en septembre, alimentant l’optimisme à Wall Street. Ces données confirment la solidité du consommateur américain, malgré les pressions inflationnistes. Elles renforcent également l’idée que la Fed pourrait réussir à réduire l’inflation sans plonger l’économie américaine en récession, un scénario idéal pour les investisseurs.
Les valeurs : Airbus, Sartorius et PulluP Entertainment
Airbus
Après des mois de turbulences, Airbus renoue avec des performances boursières solides. En hausse de 3,93% ce jeudi, à 141,3€, le titre se hisse à la première place du CAC. En cause, la publication de ses commentaires pré-résultats du troisième trimestre, qui n’ont pas révélé de révision à la baisse des objectifs 2024, contrairement aux craintes récurrentes du marché. Ses livraisons d’avions restent en ligne avec les attentes, notamment pour la famille A320, et le groupe maintient son objectif ambitieux de 770 avions livrés cette année, malgré des défis logistiques.
Les analystes, comme Jefferies et Royal Bank of Canada, soulignent la résilience d’Airbus mais restent prudents, suggérant que le groupe pourrait réduire sa production à l’avenir. Dans un autre registre, la réorganisation de la division défense et espace avec 2 500 suppressions de postes d’ici à 2026 est vue comme un effort nécessaire pour renforcer la compétitivité d’Airbus, notamment dans le domaine spatial. Les investisseurs attendent maintenant les résultats du 30 octobre pour confirmer ces perspectives. En Bourse, Airbus gagne 1% depuis le début de l’année.
Sartorius
Malgré des résultats financiers en demi-teinte sur les neuf premiers mois de l’année, Sartorius Stedim Biotech, spécialiste des technologies pour la fabrication de vaccins et de médicaments, a vu ses prises de commandes repartir à la hausse. Ce signal positif a été accueilli très favorablement par le marché, propulsant le titre en tête du SBF 120, en hausse de 17,68% ce soir, à 208€.
Si les revenus du groupe ont baissé de 1,9%, notamment en raison de la faiblesse du marché chinois, la hausse des commandes a rassuré les investisseurs. Les prévisions de la direction pour 2024 incluent un chiffre d’affaires stable autour de 2,78 milliards d’euros et une marge comprise entre 27% et 29%. Ce retour de la demande laisse entrevoir une reprise progressive, confortant les perspectives du groupe. Depuis le début de l’année, l’action Sartorius cède désormais 14%.
PulluP Entertainment
PulluP Entertainment bondit de 12,2% ce soir à 22,35€, en réponse à des résultats spectaculaires pour le second trimestre de son exercice 2024/25. Le groupe de jeux vidéo a littéralement explosé ses objectifs, enregistrant un chiffre d'affaires record de 200,1 millions d'euros, soit une multiplication par plus de quatre par rapport à l'année dernière. Cette envolée est largement due au succès colossal de "Warhammer 40,000: Space Marine 2", qui a déjà captivé plus de 4,5 millions de joueurs uniques.
Le marché salue cette performance, d'autant que le groupe, éligible au PEA-PME, table désormais sur une forte croissance annuelle, surpassant même son précédent record établi en 2022. Malgré le report de certains jeux très attendus, les investisseurs restent enthousiastes, portés par les perspectives de croissance ambitieuses et le partenariat stratégique avec Mattel, qui renforce encore plus le catalogue du groupe. Depuis le début de l’année le titre gagne désormais près de 43%.
Demain à la Une : la croissance chinoise
Cette nuit, la Chine publiera son PIB du troisième trimestre et sa production industrielle de septembre. Les économistes tablent sur un léger ralentissement de la croissance, à 4,6% sur un an, contre 4,7% au deuxième trimestre. Quelques statistiques immobilières américaines seront également suivies par Wall Street dans le courant de l'après-midi. En cette période de publication des résultats, les rapports trimestriels d’American Express, Procter & Gamble et Schlumberger animeront également la séance. La semaine prochaine sera très chargée, avec plusieurs des Sept Magnifiques et beaucoup de composantes du CAC au programme…
Le monde d'après : Trouver 1 000 milliards...
L’eau est bien plus qu’une ressource essentielle, elle est un enjeu stratégique mondial. Seulement 3% de l'eau de la planète est douce. Avec des infrastructures vieillissantes dans de nombreuses régions, la gestion durable de l’or bleu devient cruciale. Aux États-Unis, en Californie, ou en Europe, la pression sur les réseaux hydriques est palpable. Ajoutez à cela les tensions géopolitiques en Asie autour des grands fleuves, et vous obtenez un cocktail explosif où l’eau pourrait bien être la prochaine cause de conflits internationaux. Face à ces défis, le secteur de l’eau, coté en bourse, se renforce avec des entreprises spécialisées dans la gestion, le traitement et la distribution de la précieuse ressource.
Garantir un accès universel à l'eau nécessite plus de 1 000 milliards de dollars d'investissements sur la prochaine décennie. Essentielle à la vie, l’eau potable est de plus en plus rare en raison du changement climatique et de la pollution, les ressources en eau douce ayant diminué de 60% entre 1962 et 2018. Par ailleurs, les infrastructures vétustes et la mauvaise gestion de l'or bleu entraînent un gaspillage massif et des pertes financières importantes.
De nouvelles technologies, comme le dessalement, émergent pour pallier ce défi crucial. Certains pays font figure de modèle en matière de gestion durable de l’eau, comme la Corée du Sud et Israël qui mettent en œuvre des stratégies de long terme, soutenues par des obligations vertes. L'Union européenne investit aussi massivement pour améliorer sa gestion de l'eau. Toutefois, l’action publique ne suffit pas. La participation du secteur privé est cruciale pour répondre à la demande croissante en eau, estimée à +30% d'ici 2030.