Les marchés : Un plan insuffisant ?
Quelle semaine ! La volatilité a été particulièrement forte, surtout mercredi après l’annonce de la victoire de Trump. Wall Street s’envole de 5% depuis lundi matin, avec une hausse plus modérée cet après-midi et même un léger recul du Nasdaq. En France, le CAC 40 continue de sombrer sous le seuil symbolique des 7 500 points. Ce vendredi, il perd 1,17% à 7 339 points. -1% sur la semaine et désormais -2,7% en 2024, hors dividendes. On fait le point dans cette courte vidéo sur les niveaux à surveiller dans les prochains jours. Certains verront le verre à moitié plein en se disant que l’indice français limite la casse face aux risques que fera peser Trump sur l’économie européenne. D’autres verront le verre à moitié vide après des signaux positifs ces derniers jours, dont la baisse, certes très attendue, de 0,25% des taux de la Fed hier soir. On en sait par ailleurs un peu plus sur les dernières mesures de relance de Pékin dont nous vous parlions hier soir.
Ce n’est pas un soutien direct à la consommation ou à l'innovation. Le nouveau plan vise avant tout à assainir les finances des collectivités locales, étranglées par une "dette cachée" devenue ingérable avec la crise immobilière. Le gouvernement a relevé le plafond d'endettement des collectivités, leur offrant la possibilité de contracter 6 000 milliards de yuans supplémentaires (780 milliards d'euros) et d'exploiter 4 000 milliards de dettes. L'objectif ? Remplacer cette mauvaise dette accumulée au fil des ans, souvent via des sociétés d’État, par une dette officielle capable de financer de nouveaux projets immobiliers et de revitaliser un secteur en crise.
Avec la chute des prix du foncier, les collectivités locales ont vu leurs recettes dégringoler. Cette nouvelle marge de manœuvre financière pourrait leur permettre de racheter des terrains vacants ou de finaliser des projets inachevés, contribuant à stabiliser le marché. Toutefois, pour de nombreux analystes, l'impact de ces mesures sera limité. Elles s'attaquent à un risque systémique majeur mais elles n'ont pas la portée d'un plan de relance massif. Pékin mise sur une stratégie à long terme : en remplaçant cette mauvaise dette par des financements plus sains, les autorités espèrent éviter un effondrement des finances locales, tout en maintenant un cap modeste de croissance à environ 5% pour 2024. Du moins, pour les chiffres officiels… D’autres mesures pourraient être annoncées dans les prochains jours.
Les valeurs : Les valeurs du luxe, JCDecaux et Genfit
Les valeurs du luxe
Après le beau temps, la pluie ! Les valeurs du luxe sont malmenées ce soir, lourdement pénalisées par les résultats décevants de la maison mère de Cartier. La tempête s'abat sur le secteur, et LVMH, pilier du luxe parisien, n'est pas épargné, clôturant en baisse de 3,33% à 598,40€. La déception vient de Richemont, dont les résultats semestriels révèlent une forte baisse de la demande en Asie-Pacifique, et particulièrement en Chine. Entraînées dans le sillage du groupe suisse, les valeurs du luxe parisiennes se retrouvent sous pression : Kering dévisse de 8%, tandis qu’Hermès perd plus de 4%.
Le ralentissement en Chine inquiète les analystes, qui soulignent toutefois la prudence affichée par Richemont face à une conjoncture incertaine. Entre un cycle baissier, des tensions géopolitiques et une fiscalité européenne en hausse, les perspectives restent troubles, laissant planer le doute sur une reprise prochaine de la demande…
JCDecaux
C’est la plus forte baisse du SBF 120: -12,01% à 14,8€. Le groupe est victime de perspectives de fin d'année moins optimistes que prévu. Bien que le troisième trimestre ait été solide, avec une hausse de 11,1% en croissance organique et des performances boostées par les Jeux olympiques de Paris, les prévisions pour le quatrième trimestre déçoivent.
JCDecaux anticipe une croissance organique modérée, entre 1% et 4%, en raison des incertitudes économiques en France, au Royaume-Uni et d’une reprise toujours lente en Chine. La prudence du spécialiste de l'affichage extérieur pour la suite de l'année refroidit les investisseurs, entraînant un recul significatif du titre sur le marché. Depuis le début de l’année, il abandonne plus de 17%.
Genfit
Genfit clôture ce soir en baisse de 9,28% à 4,89€, marquant l'une des plus fortes baisses du SRD (voir lexique) après la publication de ses résultats du troisième trimestre. Malgré des résultats trimestriels en nette progression, avec un chiffre d'affaires en forte hausse à 59,7 millions d'euros contre 14,3 millions l'année dernière, le marché n’a pas apprécié la forte dépendance de Genfit à son partenariat avec Ipsen.
Si ce partenariat booste la trésorerie qui atteint désormais 96 millions d'euros, couvrant les besoins financiers jusqu'à fin 2025, le reste des activités du groupe peine à rassurer les marchés. Depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME gagne tout de même près de 39%, mais cette dépendance à Ipsen reste une épine dans le pied aux yeux des investisseurs.
Le monde d'après : L'IA autonome débarque
Imaginez une intelligence artificielle qui ne se contente pas de répondre à vos questions mais qui réalise des actions à votre place. C'est exactement ce que Google est en train de préparer en coulisses, avec sa nouvelle IA : Jarvis. Une fuite a révélé un aperçu de cet incroyable projet. Jarvis n'est pas une IA de type assistant vocal comme Siri, ou ChatGPT. Elle est conçue pour être active. Pour aller au-delà de la simple réponse, elle surfe sur internet pour vous, réserve vos billets, fait vos courses.
C'est l'arrivée d'un nouveau type de technologie, celle des IA autonomes. Le monde d’après, c’est maintenant ! On ne parle pas juste d’un assistant qui exécute des commandes, mais d’une technologie capable d’imiter des actions humaines en temps réel sur votre ordinateur. Véritable révolution technologique, l’intelligence artificielle va clairement redéfinir beaucoup de choses dans notre quotidien.
Le lexique : Le SRD
Le Service à Règlement Différé (SRD) est un mécanisme de la Bourse de Paris permettant aux investisseurs d'acheter des actions en différant leur paiement jusqu'à la fin du mois boursier. Ce système permet de bénéficier d'un effet de levier, car l'investisseur n'a pas à régler immédiatement la totalité de l'achat. Il peut ainsi prendre des positions plus importantes en ne payant qu'une partie de la somme en tant que garantie. Cependant, le SRD comporte un risque accru, car si la valeur de l'action diminue, l'investisseur peut subir des pertes importantes.