Jeudi 05 décembre

Les marchés : Même pas peur !

La Bourse de Paris reste stoïque face à la tempête politique. Après la chute du gouvernement Barnier hier soir, le CAC 40 poursuit sa progression. À la clôture, l'indice français gagne 0,37%, à 7 331 points. C’est sa sixième séance consécutive de hausse, pour un gain hebdomadaire de 1,3%. Les investisseurs, déjà préparés à l’instabilité politique depuis la dissolution, restent focalisés sur la continuité budgétaire.

Selon UBS, la loi spéciale ou un budget amendé pourrait calmer les inquiétudes, tandis que les règles européennes sur les déficits joueront leur rôle de garde-fou. Plusieurs bureaux d’analyses se montrent rassurants en indiquant que la situation actuelle n’est pas de nature à provoquer une crise financière dans l’immédiat.


Les valeurs : Safran, Air France-KLM et Wavestone

Safran

Le géant industriel, habitué à briller au sein du CAC, a surpris le marché en dévoilant des objectifs financiers 2028 bien en deçà des attentes. Conséquence immédiate : l’action chute de 7,31% ce jeudi, à 211,90€. Elle signe la plus forte baisse de l’indice parisien, malgré une annonce de rachat d’actions de 5 milliards d'euros d'ici 2028, perçue comme le seul point positif de son rapport financier. Le groupe, qui tire sa force de l’essor du trafic aérien et de ses moteurs Leap, table sur une croissance annuelle de 7% à 9% et sur une progression des marges.

Ces chiffres sont inférieurs au consensus. Traditionnellement prudent, Safran fait une nouvelle fois preuve d’une grande retenue dans la fixation de ses nouveaux objectifs. Mais attention à ne pas sous-estimer ce géant, dont les moteurs continuent de propulser les avions les plus performants au monde. Une promesse de long terme, pour les investisseurs patients. Malgré la baisse du jour, le titre s’envole de 34% en 2024.


Air France-KLM

Face à l’intention du gouvernement néerlandais de réduire le nombre de vols à l’aéroport de Schiphol pour limiter les nuisances sonores, KLM monte au créneau. La compagnie, principale utilisatrice de ce hub majeur, préconise une approche différente : inciter au renouvellement des flottes avec des avions plus silencieux, plutôt que d’imposer une baisse du trafic. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Infrastructure, la PDG Marjan Rintel plaide pour des tarifs plus élevés pour les avions bruyants, permettant ainsi de conserver jusqu’à 5 000 vols supplémentaires par an.

KLM, qui prévoit d’investir 7 milliards d’euros dans des appareils modernes, alerte aussi sur les risques de représailles internationales si des compagnies étrangères perdaient leurs créneaux. Alors que le gouvernement doit annoncer un nouveau plafond de vols (entre 475 000 et 485 000 contre 500 000 actuellement), l’approche de KLM mise sur une modernisation pragmatique pour concilier croissance et respect de l’environnement. Une stratégie qui, si adoptée, pourrait redéfinir le modèle des grands aéroports européens. Le titre progresse de 5,84% ce soir, à 7,61€ (-44% en 2024 !).


Wavestone

Le cabinet de conseil Wavestone, spécialiste de la transformation des entreprises, traverse une zone de turbulences. Après des résultats semestriels en demi-teinte, le groupe a abaissé ses prévisions pour l'exercice 2024-2025. Une annonce qui fait plonger l’action de 6,24%, à 41,35€. Malgré une hausse de 26% de son résultat opérationnel semestriel à 46,4 millions d’euros, Wavestone reste en deçà des attentes. Sa marge opérationnelle recule fortement, pénalisée par les coûts liés à l’intégration de Q_Perior et Aspirant, deux récentes acquisitions.

La prudence domine pour la suite. Face à une demande en conseil affaiblie, notamment dans les secteurs de la banque, de l’automobile et du luxe, Wavestone prévoit désormais une stagnation de son chiffre d’affaires à 944 millions d’euros, contre une croissance initiale de 3 à 5 %. Un second semestre marqué par la décroissance s’annonce, sous pression d’un marché attentiste et d’une concurrence accrue. Le signal envoyé inquiète les investisseurs, d’autant que le titre perd 29% depuis le début de l’année.


Demain à la Une : Deux salles, deux ambiances

C’est une séance chargée qui nous attend. D’un côté, la croissance européenne sera mise à jour demain matin. Le marché s’attend sans surprise à des résultats faibles : +0,4% au troisième trimestre, +0,9% sur un an. De l’autre, Wall Street surveillera de près le rapport mensuel sur l’emploi américain. C’est véritablement le moment économique le plus attendu chaque mois. Avec une attente fixée à 202 000 créations d’emplois dans le secteur privé en novembre, hors agriculture. Et un taux de chômage en petite hausse à 4,2%.

Comme toujours, le rapport animera les spéculations sur la politique monétaire américaine. Des chiffres nettement supérieurs pourraient entraîner Wall Street dans le rouge, laissant craindre que la Fed ne baissera pas tout de suite ses taux, ou au mieux dans de faibles proportions. Inversement, des chiffres inférieurs relanceraient les espoirs que la Fed agisse plus agressivement ; le FOMC (voir lexique) se réunira les 17 et 18 décembre. En tout cas, Powell a récemment salué une “économie remarquablement bonne”. Deux salles, deux ambiances !


Le monde d'après : Le nouvel eldorado ?

Avec une économie en pleine ébullition et une croissance qui pourrait doubler d'ici dix ans, l'Inde continue de séduire les investisseurs. La Bourse de Bombay, qui a déjà triplé en une décennie, s’impose comme une opportunité à long terme. Les réformes ambitieuses du gouvernement Modi, axées sur la compétitivité, les infrastructures, et une fiscalité simplifiée, transforment l’Inde en une puissance industrielle montante.

Le pays le plus peuplé au monde réalise actuellement des investissements massifs dans ses infrastructures. Le plan ambitieux de 1 000 milliards de dollars lancé par le gouvernement Modi modernise en effet réseaux et services publics, rendant le pays plus attractif pour les entreprises étrangères. Par ailleurs, les tensions sino-américaines ont également renforcé la position indienne dans les chaînes d’approvisionnement mondial.

En Bourse, les actions indiennes affichent une valorisation assez élevée (23 fois les bénéfices anticipés), bien au-dessus de leur moyenne historique. Toutefois, cette prime s'explique par la stabilité politique et économique du pays, une exécution réussie des réformes et des perspectives de croissance des profits robustes. Pour les investisseurs, l’Inde reste un pari stratégique, où les infrastructures modernes et une gestion économique solide augurent d’un fort potentiel à long terme.


FOMC

Le Federal Open Market Committee est le comité de la Réserve fédérale américaine chargé de définir la politique monétaire des États-Unis. Il décide notamment des taux d'intérêt à court terme et des mesures d'assouplissement ou de resserrement monétaire pour maintenir la stabilité des prix, favoriser l'emploi et soutenir la croissance économique. Ses huit réunions annuelles sont très suivies par les investisseurs.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Un été sous tension pour les matières premières. Que faire ?
    08/08/2025
  • visuel-morning
    Le Top / Flop des valeurs de la semaine par Euroland Corporate
    31/07/2025
  • visuel-morning
    Quel produit choisir pour réduire vos impôts ?
    30/04/2025
  • visuel-morning
    La SCPI Sofidynamic fait ses premiers pas à l’international
    02/05/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt