Les marchés : Un rallye signé Trump
La Bourse de Paris termine la semaine sur une note positive, en hausse de 0,44% ce vendredi à 7 928 points, marquant une neuvième séance consécutive de progression. Avec un gain hebdomadaire de 2,8%, l’indice parisien affiche une dynamique impressionnante, soutenue par le secteur du luxe et un ton plus conciliant de Donald Trump à l’égard de la Chine.
Le luxe, moteur du CAC 40 cette semaine, a brillé grâce à la publication de résultats solides du côté de Burberry. Le maroquinier britannique a rassuré les investisseurs en dévoilant une activité supérieure aux attentes, confirmant que les inquiétudes liées au ralentissement de la demande sont désormais derrière nous. Les déclarations de Donald Trump, qui souhaite éviter de nouvelles taxes douanières sur les produits chinois, ont également soutenu les marchés. Même si ses propos restent ambigus, ils offrent un répit aux secteurs sensibles aux tensions commerciales, on revient sur ces actus dans l’édition de ce soir.
Les investisseurs saluent ce climat plus apaisé et continuent de miser sur des secteurs cycliques en ce début d’année. Reste à voir si cette dynamique se poursuivra la semaine prochaine. Une semaine particulièrement chargée en résultats d’entreprises : Sept Magnifiques, LVMH, STMicroelectronics, Sanofi…
Les valeurs :Kering, Safran et Pierres & Vacances
Kering
Après Richemont la semaine dernière, c'est au tour de Burberry de surprendre positivement le marché. Le groupe britannique, en pleine transformation, a publié des ventes moins mauvaises que prévu au dernier trimestre, porté par une forte reprise en Amérique. Son action s'envole de 10% à Londres et entraîne dans son sillage tout le secteur du luxe. Kering, souvent comparé à Burberry, bondit de 4,49% à la clôture, à 258,30€, après avoir dépassé les +10% en séance.
LVMH et Hermès ne sont pas en reste, progressant respectivement de 1,9% et 0,9% ce soir. Le marché veut croire que le pire est passé pour le secteur, après un troisième trimestre 2024 difficile. Et Trump dans tout ça ? Son assouplissement sur les surtaxes chinoises ajoute un vent d'optimisme supplémentaire, on en reparle dans la suite de l’édition. Une guerre commerciale évitable serait une bonne nouvelle pour le luxe, très exposé à la clientèle asiatique. Les investisseurs croisent les doigts, mais restent prudents, avec Trump, tout peut changer du jour au lendemain.
Safran
Ce n’est pas intuitif mais le groupe industriel et technologique signe l’une des meilleures performances du CAC depuis le début de l’année, avec un gain de 12%. La séance d’aujourd’hui n’avait pas un grand intérêt pour Safran, après le gain de plus de 2% hier, dopé par les résultats de son partenaire GE Aerospace. Le groupe américain, qui détient à parts égales avec Safran la coentreprise CFM International, a publié un chiffre d'affaires ajusté de 9,88 milliards de dollars au quatrième trimestre, en hausse de 14% sur un an, surpassant les attentes du marché.
Mieux encore, sa marge dans la division des moteurs civils s'est envolée à 28,2%, bien au-delà des 25% anticipés. Un signal très encourageant pour Safran, qui partage la production des moteurs CFM56 et Leap équipant les Airbus A320 neo et Boeing 737 Max. Cette situation met en lumière l'importance du suivi des publications américaines pour les investisseurs européens. Les performances des géants d'outre-Atlantique influencent directement les sociétés françaises.
Pierres & Vacances
Le spécialiste des villages de vacances et résidences de tourisme, chute de 6,96% à 1,52€ ce jeudi à la Bourse de Paris. Éligible au PEA-PME, il signe la pire performance du SRD (voir lexique). Malgré un chiffre d’affaires de 372 millions d’euros au premier trimestre de son exercice 2024-2025 (+1,1%), dépassant les attentes des analystes, le groupe adopte une posture prudente. Il anticipe un ralentissement au deuxième trimestre, en raison de réservations tardives et d’un effet calendaire défavorable, comme le décalage du week-end de Pâques.
Si les revenus des hébergements progressent (+1,7%), portés par une hausse des prix moyens chez Center Parcs (+7,4%) et une forte dynamique en Espagne (+27,8%), la prudence sur les perspectives déçoit les investisseurs. Les bureaux d’études, à l’instar de TP ICAP Midcap et Oddo BHF, maintiennent toutefois leurs recommandations positives, soulignant une stratégie bien exécutée et des réservations encourageantes pour la saison montagne.
Le monde d'après : Novo en tête de l'Europe
Novo Nordisk reprend la tête du classement européen des capitalisations boursières avec une annonce majeure. La société danoise a révélé des résultats prometteurs pour son nouveau traitement anti-obésité, affichant une perte de poids moyenne de 16,2% en 28 semaines et de 22% en 36 semaines lors d'essais cliniques. Cette avancée, couplée à une administration potentielle sous-cutanée et orale, propulse son action de 7,2% ce soir, pour une capitalisation totale de 371 milliards d'euros, dépassant ainsi LVMH.
Ces résultats marquent un tournant pour le géant danois, après une déception en décembre liée à un autre traitement anti-obésité dont les essais cliniques avaient déçu le marché. Le nouveau traitement lui redonne clairement confiance. Ces données sont parmi les meilleures obtenues dans les traitements injectables pour la perte de poids et cette dynamique pourrait ouvrir la voie à une concurrence accrue avec Eli Lilly.
Avec un potentiel de ventes estimé à 5 milliards de dollars pour la version orale du nouveau traitement, le groupe renforce son leadership dans le secteur pharmaceutique et offre aux investisseurs un signal clair sur ses ambitions.
Le lexique : Le SRD
Le Service à Règlement Différé (SRD) est un mécanisme de la Bourse de Paris permettant aux investisseurs d'acheter des actions en différant leur paiement jusqu'à la fin du mois boursier. Ce système permet de bénéficier d'un effet de levier, car l'investisseur n'a pas à régler immédiatement la totalité de l'achat. Il peut ainsi prendre des positions plus importantes en ne payant qu'une partie de la somme en tant que garantie. Cependant, le SRD comporte un risque accru, car si la valeur de l'action diminue, l'investisseur peut subir des pertes importantes.