Vendredi 28 février

Les marchés : Le CAC résiste bien !

+0,11% ce vendredi, à 8 112 points. -0,53% sur la semaine. On pourrait se dire que les dernières performances du CAC 40 ne sont pas brillantes. En réalité, l’indice français résiste très bien à la correction subie par les marchés américains. Hier soir, Nvidia a décroché de 8,5%, entraînant dans son sillage Wall Street. Le Nasdaq a cédé 2,75% jeudi, et 5% sur la semaine. Surtout, l’écart se creuse entre la France et les États-Unis depuis le début de l’année, avec un CAC à +10% et un Nasdaq à -4% (le S&P 500, plus diversifié, est à l’équilibre).

Côté valeurs, Saint-Gobain brille aujourd’hui avec une hausse de 1,9% après la publication de perspectives solides, tandis que Nexity décroche de près de 20%, plombé par des doutes sur sa reprise. Teleperformance (-7,5%), Valeo (-11%) et Forvia (-23%) subissent aussi la défiance des investisseurs.

Mais la véritable actu boursière du moment, c’est Nvidia. Le géant des puces et star incontestée de l’IA, a certes publié des résultats solides, mais ses perspectives jugées trop prudentes ont refroidi les investisseurs. Dans son sillage, tout le secteur des semi-conducteurs a plongé, également plombé par la montée en puissance d’une IA chinoise à bas coût (DeepSeek, voir lexique), qui remet en question la domination des géants américains. Nvidia n’est toutefois pas le seul responsable du malaise.

Les marchés digèrent aussi des signaux de ralentissement économique aux États-Unis : hausse des inscriptions au chômage, croissance en perte de vitesse… De quoi accentuer les inquiétudes, malgré la petite décrue de l’inflation publiée aujourd’hui, conforme aux attentes. Et comme si cela ne suffisait pas, Trump ravive les tensions commerciales avec une salve de nouvelles taxes contre l’Europe, le Canada et le Mexique. La nervosité est à son comble, et Wall Street en paye le prix. La place américaine ouvre en ordre dispersé, toujours sous le choc de la chute de Nvidia et des tensions commerciales.


Les valeurs : Saint-Gobain, Teleperformance et Nexity

Saint-Gobain

Le spécialiste des matériaux de construction a dévoilé des résultats globalement en ligne avec les attentes pour 2024, avec un chiffre d’affaires en repli de 2,9% en raison de la faiblesse persistante du marché immobilier, notamment en Europe. Malgré ce contexte difficile, la société a réussi à préserver sa rentabilité, atteignant une marge d’exploitation record de 11,4%, légèrement au-dessus du consensus. Cette performance s’explique par une gestion efficace des coûts et un léger effet prix positif. Le bénéfice net a progressé de 6,6% à 2,67 milliards d’euros.

Pour 2025, Saint-Gobain vise une marge d’exploitation supérieure à 11%, une cible jugée prudente par certains bureaux d’analyses. Cependant, les déclarations rassurantes de son directeur général ont suffi à redonner confiance aux investisseurs. Le titre a ainsi effacé ses pertes en séance pour finalement clôturer en hausse de 1,92% à 96,72€. Le DG a notamment précisé que les volumes devraient se stabiliser sur l’année, avec une reprise attendue au second semestre, en particulier en Europe. Par ailleurs, il a minimisé les risques liés aux droits de douane de Trump, soulignant le positionnement local de Saint-Gobain sur ses marchés clés. Cette résilience continue de séduire les investisseurs, confortant la solidité du groupe sur le long terme. Le titre gagne 35% sur un an.


Teleperformance

La sanction est sévère. Teleperformance décroche de 7,52% ce vendredi, tombant à 92,66€ (-19% sur un an), sous le poids de perspectives 2025 jugées décevantes. Pourtant, le spécialiste de la relation client a livré un quatrième trimestre légèrement supérieur aux attentes, avec une croissance de 4%. Mais la perte d’un important contrat de gestion des visas a pesé sur ses services spécialisés, qui n’ont progressé que de 5,2%, loin des 11% attendus. Ce revers commercial impactera également l’activité en 2025, amputant la croissance des revenus.

Le spécialiste des centres d’appels vise désormais une progression de son chiffre d’affaires comprise entre 2% et 4%. Mais c’est surtout la rentabilité qui inquiète les investisseurs. La société prévoit une marge opérationnelle stable ou en légère hausse de 10 points de base, alors que le consensus espérait une amélioration de 50 points de base. Une prudence qui pèse sur le titre, même si Oddo BHF maintient son conseil à "surperformance", estimant que la valorisation du groupe reste attractive.


Nexity

Éligible au PEA-PME, le promoteur immobilier Nexity chute de 20,09%, à 10,62€, après la publication de résultats annuels marqués par un repli du chiffre d’affaires de 17% à 3,5 milliards d’euros et une perte nette de 62 millions d’euros. Le résultat opérationnel courant plonge à -130 millions d’euros, tandis que la dette nette a été réduite de 843 à 474 millions d’euros grâce à des cessions.

Malgré ce désendettement, les investisseurs s’inquiètent du manque de visibilité sur le retour à la rentabilité. Le groupe prévoit un résultat opérationnel courant positif en 2025 et vise un endettement net inférieur à 380 millions d’euros. Cependant, le marché immobilier reste sous pression, et le contexte politique à l’approche des élections municipales de 2026 pourrait freiner l’activité. L’incertitude sur les perspectives 2025 pèse sur le titre, malgré une demande encore soutenue des primo-accédants. Le titre cède 20% sur un an.


Le résultat du vendredi : Le Bitcoin plonge

Après avoir tutoyé les 109 000$ en janvier, porté par l’enthousiasme autour du retour de Trump, la cryptomonnaie s’effondre. Ce vendredi, elle est repassée sous les 80 000 dollars, en baisse de 25% en six semaines. La raison ? Un brutal retour à la réalité des marchés. Trump avait promis un cadre plus favorable aux cryptos et évoqué une réserve nationale de bitcoins. Les investisseurs s’étaient rués dessus, c’était l’un des Trump Trades favoris des investisseurs.

Mais voilà, l’ambiance a changé. Le président américain vient d’annoncer de nouvelles surtaxes contre la Chine, l’Europe, le Canada et le Mexique, ravivant la peur d’une confrontation commerciale. Résultat, les investisseurs fuient les actifs risqués et le Bitcoin trinque, au même titre que les autres cryptos. Ajoutez à cela un vol massif de 1,5 milliard de dollars sur la plateforme Bybit et l’absence (temporaire ?) de mesures concrètes de Washington pour soutenir les cryptos… Tous les ingrédients sont réunis pour une correction. Le Bitcoin reste un actif très volatil, il flambe sur l’espoir, il s’effondre sur la peur. Et aujourd’hui, le marché a peur. Qu’en sera-t-il demain ?


Le lexique : DeepSeek

DeepSeek est une entreprise chinoise spécialisée dans l'intelligence artificielle, notamment dans le développement de modèles de langage avancés. Elle s’est récemment fait connaître en proposant une solution performante pour la génération de texte, l'analyse de données et l'automatisation de tâches complexes. Son développement aurait officiellement coûté quelques millions de dollars, contre plusieurs milliards pour les modèles américains. C’est en quelque sorte la réponse chinoise à Chat GPT.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Partez tranquille cet été, on s’occupe de votre épargne
    05/07/2025
  • visuel-morning
    La question Corporate par Euroland Corporate
    22/07/2025
  • visuel-morning
    Divorce, mariage, décès… N'oubliez pas de le déclarer aux impôts !
    24/04/2025
  • visuel-morning
    La SCPI Sofidynamic fait ses premiers pas à l’international
    02/05/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt