Le Japon est un fantastique laboratoire économique.
Il permet de nous projeter car le Japon est en avance de phase.
Cela fait plus de 30 ans qu'il vit avec une démographie en chute libre et une déflation majeure.
Une situation que l'Europe et d'autres pays développés commencent à expérimenter.
Explications.
... la situation du Japon depuis les années 90, on a des réponses sur des questions fondamentales qui se posent à de plus en plus de pays développés :
- Comment une économie réagit-elle à un vieillissement accéléré de la population et à un effondrement des naissances ?
- Comment un pays peut-il recréer de la croissance après des décennies de croissance nulle ou négative ?
- Les plans de relance fonctionnent-ils à moyen et long terme ?
- Un pays vieux et sans immigration crée-t-il ou détruit-il de la richesse ?
- Un pays peut-il fonctionner avec une dette supérieure à 200% de son PIB ?
Décembre 1989.
Le Nikkei bat un record historique.
Le Japon a l'espoir de devenir la première puissance économique mondiale.
Les investisseurs japonais déferlent sur le monde.
L'immobilier au Japon est à son zénith et enrichit une large partie de la population.
Krach immobilier.
Krach boursier.
Et plus de 20 ans de croissance nulle, de déflation, de taux d'intérêt nuls ou négatifs, de multiples plans de relance, d'explosion de la dette.
... le ministre des Finances japonais déclare que la guerre contre la déflation n'est toujours pas gagnée.
Malgré la revalorisation des salaires.
Malgré des taux d'intérêt qui sont, légèrement positifs.
Malgré une hausse de prix qui n'est provoquée que par la hausse du coût des matières premières et la baisse du yen.
1. La démographie est un puissant facteur déflationniste. La Chine est frappée à son tour et une partie de l'Europe la subit de plein fouet.
2. Un pays peut vivre avec une dette très élevée à condition qu'elle soit détenue par ses propres habitants, des habitants qui ont une épargne pléthorique.
3. Les plans de relance à répétition, surtout quand ils sont orientés vers la consommation, sont des feux de paille.
4. Dans un pays avec de moins en moins d'habitants, la croissance du PIB peut être nulle ou faible mais la richesse des habitants mesurée par le PIB/habitant peut progresser, c'est le cas au Japon.
... que les gouvernements européens et la Banque centrale européenne s'inspirent des enseignements que nous fournit le laboratoire économique japonais.
Cela nous éviterait de faire les mêmes erreurs.
QUOI DE NEUF?
Je vous ai posé la semaine dernière la question suivante : « Pensez-vous que la Chine est vouée à suivre le modèle japonais ? », à l’occasion d’une newsletter dans laquelle j’évoquais les ressemblances troublantes entre la Chine actuelle et le Japon des années 90.
Cependant, vous avez été très nombreux à estimer que la comparaison avec le Japon des années 90 est risquée, voire trompeuse.
Pour Frédéric, la Chine évolue dans un contexte totalement différent, dominé par une dictature où les chiffres sont manipulés. Il estime que « la Chine, comme les États-Unis et bien d’autres pays, est vouée à s’endetter toujours plus pour maintenir un modèle économique à bout de souffle ». Bertrand partage cette prudence mais souligne aussi la puissance chinoise : « La Chine est dix fois plus grosse que le Japon, avec une capacité de mobilisation humaine et stratégique énorme. Il faudra faire avec. » Laure abonde : « La Chine a su développer une classe moyenne de 500 millions de personnes, et malgré les tensions internationales, elle restera un acteur incontournable. Nous entrons juste dans un ‘new normal’. »
D’autres, comme Christian, notent une différence clé : « L’analogie avec le Japon est troublante, mais la Chine pratique un dumping massif, ce que le Japon ne faisait pas. » Certains vont plus loin, comme Patrick, qui voit un risque majeur : « Le danger, c’est que la Chine masque ses faiblesses en devenant un pays guerrier. » Mais tout le monde n’est pas pessimiste. Tristan croit en l’ascension chinoise : « La Chine deviendra la première puissance mondiale d’ici quelques années, face à la chute des États-Unis. » Et Olivier, plus pragmatique, conclut : « Il est temps d’investir sur quelques valeurs chinoises. »
Tout un programme.
Le rêve de BYD est en train de se réaliser.
Le chiffre d'affaires du constructeur de véhicules électriques chinois a dépassé le chiffre d'affaires de Tesla.
Avec un record à 107 milliards de $.
Et une rentabilité en hausse de 34%.
Et BYD investit massivement dans la R&D pour asseoir sa domination, avec, notamment, la possibilité de recharges ultra-rapides.
La Chine écrase la concurrence.
Encore une fois.
Un "dream" qui se révèle être un cauchemar pour les constructeurs européens.
Immobilisme.
C'est le mot qui revient le plus souvent pour décrire la situation en France.
Avec une Assemblée bloquée, des menaces quotidiennes de censure, un Premier ministre qui se contente de gagner du temps, rien ne se passe.
Dans un monde qui bouge à grande vitesse.
La relance par l'armement ne suffira pas à nous relancer.
Par Sélina Seremet, analyste Bourse Meilleurtaux Placement.
“La Bourse de Paris entame la séance dans le vert, avec une hausse de 0,45%, portée par l’espoir que Donald Trump, finalement, n’aille pas jusqu’au bout de ses menaces commerciales. Les marchés veulent croire que les fameuses surtaxes douanières du 2 avril seront plus ciblées, plus mesurées. Le signal est venu du Wall Street Journal, qui évoque un durcissement modéré des relations commerciales. Wall Street a d’ailleurs salué cette hypothèse hier, avec un léger retour de l’appétit pour le risque. Ce regain d’optimisme reste fragile. Pour le conforter ou le doucher , les investisseurs scruteront aujourd’hui l’indice de confiance du Conference Board, un bon baromètre de la consommation américaine. Et surtout, tous les regards se tournent déjà vers le chiffre de l’inflation PCE vendredi. Le chiffre que la Fed regarde vraiment.”
Trump menace de droits de douane de 25% les pays qui achètent du pétrole vénézuélien ; Les manifestations contre Erdogan s'amplifient ; Le prix du jus d'orange s'effondre après une flambée spectaculaire ; Le Parisien parle des "finfluenceurs", les influenceurs de la finance et nous sommes cités ; Le Pentagone a transmis par erreur ses plans d'attaque des Houthis à un journaliste; L'avocat de Depardieu demande la nullité de la procédure ; La star des tests génétiques, 23&Me, est en faillite après avoir valu 6 milliards de $ après son introduction en Bourse en 2021; Le titre du jour dans le Figaro : "Le grand retour de la (petite) moustache", ce sera sans moi ; Teddy Riner milite pour l'autorisation du port du voile dans le sport ; Suivez-moi sur X et linkedin en cliquant sur les liens.