Lundi 05 mai

Les marchés : Un marché sous tension

Le CAC 40 débute la semaine sur une note négative, en repli de 0,55% à 7 728 points ce soir. La séance a été avant tout marquée par l’attentisme des investisseurs, avant plusieurs échéances économiques et monétaires à découvrir dans ce Journal. Le fait marquant du jour, c’est la glissade des cours du pétrole. L’OPEP+ a annoncé ce week-end une hausse de sa production. Une décision interprétée comme un signal de faiblesse de la demande mondiale, qui a immédiatement pesé sur les prix du baril... et sur les valeurs du secteur.

Globalement, les opérateurs de marché préfèrent se positionner avec prudence avant la réunion très attendue de la Réserve fédérale américaine, mercredi. Barclays anticipe un statu quo sur les taux, mais toute inflexion dans le discours de Jerome Powell pourrait raviver la volatilité. D’autant que le contexte reste chargé, entre ralentissement du commerce mondial, tensions géopolitiques et interrogations sur la dynamique économique.

Outre-Atlantique, Wall Street démarre également la semaine en baisse, après un rallye vendredi lié à de solides chiffres de l’emploi et à des espoirs d’accord commercial avec la Chine. Cette fois, l’heure est à la retenue. Le dossier explosif avec la Chine revient hanter les marchés. Donald Trump a indiqué que les discussions se poursuivaient, mais qu’aucune rencontre n’était prévue avec Xi Jinping dans l’immédiat. Un signal d’incertitude supplémentaire, alors que le marché oscille entre soulagement et stress. La semaine s’ouvre et les enjeux s’accumulent.


Les pétrolières

La décision de l’OPEP+ d’augmenter sa production de pétrole secoue les marchés. Le cartel pétrolier, emmené par l’Arabie saoudite et la Russie, injectera en juin 411 000 barils par jour, un volume équivalent à trois hausses mensuelles cumulées. En réaction, les cours du Brent et du WTI (voir lexique) chutent, atteignant leurs plus bas niveaux depuis février 2021, sous les 60$ le baril. Cette dégringolade frappe de plein fouet les valeurs pétrolières en Bourse. À Paris, Viridien perd 6,6%, Technip Energies 4,8% et Vallourec 4,4%. Total résiste mieux (-0,7%) mais sa direction reste prudente, anticipant un marché volatil entre 60 et 70 dollars le baril en 2025, avec des marges en berne.

À l’inverse, les compagnies aériennes, sensibles à la baisse des prix du carburant, profitent de ce contexte : Air France-KLM grimpe de 2,4% et Lufthansa de 2,3%. L’OPEP+ réalise un véritable changement de stratégie visant à reconquérir des parts de marché, dans un climat d’incertitudes économiques mondiales. Le cartel a besoin de faire rentrer du cash et ne peut plus attendre un hypothétique rebond des prix de l’or noir, sur fond de demande mondiale en berne. Selon Bloomberg, cette pression sur les prix pourrait aussi raviver les fusions dans le secteur, avec un possible rachat de BP par Shell en ligne de mire.


Airbus

Vendredi soir, nous vous parlions des très bons résultats trimestriels d’Airbus. Aujourd’hui, la banque d’investissement américaine Jefferies relève sa recommandation à l’achat sur le titre, et vise désormais 180€ (contre 175€ précédemment). Elle salue les bons résultats trimestriels du groupe aéronautique, marqués par un flux de trésorerie et un résultat opérationnel supérieurs aux attentes, ainsi qu’une production en hausse malgré les tensions sur la chaîne d’approvisionnement.

Autre point rassurant : l’impact des droits de douane entre l’Europe et les États-Unis, jugé "gérable" par le PDG Guillaume Faury. Jefferies mise même sur un retour possible à l’accord commercial de 1979, supprimant ces barrières. De quoi soutenir la valorisation boursière du secteur. L’établissement estime que le couple rendement-risque est désormais attractif sur l’action Airbus. Ce soir, elle signe l’une des plus fortes hausses journalières du CAC : +2,14% à 158,28€ (+2,5% en 2025). Retrouvez ici notre récente recommandation de long terme sur le titre.


Altamir

L’action Altamir s’envole de 20,43% à 28,30€ après l’annonce par Amboise, son actionnaire principal, d’une offre publique d’achat à 28,50€ par action, représentant une prime de 21,3% sur le dernier cours coté. Cette opération, réalisée en concert avec TT Investissements et la famille Tchenio, vise à consolider l’actionnariat autour d’un noyau stable et engagé dans la durée, sans toutefois envisager de retrait de cote. Le concert détient d’ores et déjà plus de 75% du capital et des droits de vote.

Le groupe Altamir reste un véhicule rare pour accéder au private equity via la Bourse, avec un actif net réévalué de 35€ par action. La structure ne cédera pas ses propres titres dans l’offre. Une opération stratégique qui rebat les cartes, sept ans après une première OPA. Depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME gagne 25%.


L'agenda du lundi : La semaine des banques centrales

Les investisseurs attendent les décisions de politique monétaire de la Fed mercredi et de la Banque d’Angleterre jeudi. Le marché estime que la Banque centrale américaine ne baissera pas ses taux, au risque de faire hurler Trump, à l'inverse de son homologue anglaise qui devrait opérer une nouvelle petite baisse de 0,25%. Une salve de données économiques sera également scrutée cette semaine.

Vendredi, la Chine publiera son PIB, sa balance commerciale et ses derniers chiffres d’inflation, premiers indicateurs depuis l’imposition par Washington des droits de douane. Les publications de résultats trimestriels d’entreprises seront moins nombreuses que la semaine dernière, mais quelques poids comme lourds comme AMD, AXA, Legrand et Veolia passeront sur le gril dans les prochains jours. À suivre !


Demain à la Une :Le chaud et le froid

Au programme de ce mardi, une pluie d’indices PMI sur l’activité économique. Un ralentissement des services en France, en Allemagne et au Royaume-Uni devrait ressortir des données d’avril. Mais elles pourraient être facilement éclipsées par la guerre commerciale, le marché retient toujours son souffle. Trump vient d’annoncer des droits de douane de 100% sur les films étrangers importés aux États-Unis, au moment où on attend des avancées sur les négociations commerciales…

Bref, il continue de souffler le chaud et le froid et en attendant, les indices boursiers évoluent sans boussole, ni direction claire. D’un point de vue technique, deux objectifs devraient attirer les acheteurs sur le CAC 40 dans les prochains jours : 7 800 et 7 865 points. Pour les vendeurs, ce sont surtout les 7 725 et 7 660 qui seront déterminants.


Le lexique : BRENT & WTI

Le Brent et le WTI sont les deux principaux types de pétrole brut au niveau mondial. Ils proviennent de différentes régions géographiques et ont des caractéristiques distinctes.

Brent. Il s'agit d'un type de pétrole brut extrait de champs pétrolifères en mer du Nord, principalement de la mer du Nord orientale. Le prix du Brent est souvent utilisé comme la référence mondiale pour les prix du pétrole. Il est légèrement moins dense que le WTI.

WTI (West Texas Intermediate). Le WTI est un autre type de pétrole brut, notamment extrait du bassin permien aux États-Unis, principalement au Texas. Le WTI est réputé pour sa qualité supérieure en termes de densité et de teneur en soufre, ce qui le rend plus facile à raffiner. Il est généralement coté à un prix légèrement inférieur au Brent sur les marchés américains.

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