Vendredi 09 mai

Les marchés : Paris reprend des couleurs

La Bourse de Paris termine la semaine sur une note positive, avec un CAC 40 en hausse de 0,64% ce vendredi, à 7 743 points. Une progression alimentée par une nouvelle déclaration de Donald Trump sur les droits de douane, toujours aussi imprécise mais suffisante pour raviver l’optimisme. Sur Truth Social, le président américain s’est dit favorable à une réduction des surtaxes à 80% sur les importations chinoises, tout en renvoyant la décision finale à son secrétaire au Trésor, Scott Bessent, attendu en Suisse ce week-end pour rencontrer une délégation chinoise. En Bourse, les détails manquent… mais les acheteurs n’en demandent pas plus pour reprendre la main. Sur la semaine, l’indice limite ses pertes à -0,42%.

Autre élément de soutien ce vendredi : l’annonce jeudi d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Un texte encore peu détaillé, mais déjà présenté comme « capital » par Donald Trump, qui en fait un levier politique. Selon le Premier ministre britannique Keir Starmer, cet accord pourrait bénéficier à plusieurs secteurs, notamment l’automobile et la sidérurgie. Toutefois, le maintien de droits de douane de base à 10% suscite une certaine déception. Malgré cela, les investisseurs intègrent progressivement l’idée d’une désescalade commerciale, soutenus par un climat diplomatique un peu moins tendu. En parallèle, le bitcoin continue son ascension, évoluant près de ses plus hauts niveaux depuis fin janvier, à 103 019 dollars, en hausse de 0,19% sur la séance.


Les valeurs : Getlink, Campari et Carmat

Getlink

Getlink progresse de 0,53% à 16,96€ ce soir, porté par de solides chiffres sur son trafic passagers en avril. L’opérateur du tunnel sous la Manche a transporté 204 685 véhicules de tourisme le mois dernier, soit une progression de 18% sur un an, profitant du report des vacances de Pâques au mois d’avril. Côté fret, le tableau est plus contrasté, le trafic de camions recule de 3%, une légère érosion après un bon mois de mars. Rien d’alarmant, selon les analystes, qui saluent la résilience du modèle dans un contexte logistique encore incertain. L’ex-Eurotunnel capitalise sur la reprise des flux touristiques et l’effet calendrier. La prochaine publication de trafic est attendue le 6 juin. En attendant, le titre poursuit doucement sa remontée. Depuis le début de l’année, le titre affiche une progression de 10%.


Campari

Le groupe italien Campari, acteur majeur du secteur des spiritueux premium en Europe et à l’international, recule de 2,71% ce soir à 5,89€, après la publication de résultats trimestriels en retrait. Au premier trimestre 2025, le chiffre d’affaires ressort en baisse de 4,2%, contre -1% attendu par le consensus. La direction invoque un effet calendaire défavorable (Pâques plus tardive) et des perturbations d’approvisionnement aux États-Unis, désormais résolues. Le résultat opérationnel recule de 17% et le bénéfice net chute de 26% à 107 M€. Campari évoque un rebond en avril et maintient ses objectifs 2025, une croissance modérée des revenus et stabilité des marges. Toutefois, les analystes restent prudents, soulignant la pression des droits de douane américains, l’effet devises et l'absence de stratégie de prix offensive face à une concurrence agressive. Depuis le début de l’année le titre cède moins d’1%.


Carmat

Carmat recule de 1,38% ce soir à 0,78€, malgré un soutien réaffirmé d’Invest Securities, qui relève son objectif de cours de 2,4 à 2,6€. Le concepteur du cœur artificiel Aeson a publié fin avril des résultats 2024 sans surprise majeure, avec une consommation de trésorerie en nette amélioration et une visibilité financière assurée jusqu’à mi-juin. Le bureau d’analyse salue la discipline budgétaire, mais reste prudent sur la capacité de Carmat à atteindre ses objectifs 2025. La trésorerie s’élevait à 4,7 M€ fin décembre, un seuil qui rend urgente une solution de financement. Le marché s'interroge toujours sur le timing et les conditions de ce relais financier. Carmat poursuit sa course contre la montre technologique et financière. Reste à voir si le titre éligible au PEA-PME pourra maintenir le cap. Depuis le début de l’année, le titre accuse un repli de 28% en Bourse.


Le résultat du vendredi : Le géant danois se relève

Après plusieurs mois compliqués, Novo Nordisk a surpris positivement les investisseurs avec des résultats un peu meilleurs que prévu. Ses ventes continuent d’augmenter, notamment grâce à son médicament Ozempic, et ses bénéfices dépassent les attentes. Même si l’entreprise prévoit désormais une croissance un peu moins forte qu’avant (entre 13 % et 21 % pour son chiffre d’affaires), les chiffres restent solides.

Après avoir brillé en Bourse en 2023, Novo Nordisk a connu une grosse chute, perdant la moitié de sa valeur en un an. Elle a aussi perdu sa place de première entreprise européenne face à SAP. En cause, des résultats moyens pour un nouveau traitement et la concurrence d’Eli Lilly, qui a lancé une pilule plus simple à produire et très efficace. Autre difficulté, la vente aux États-Unis de copies de ses médicaments, non autorisées officiellement, mais bien moins chères, qui ont capté une grande part du marché.

Mais les choses pourraient s’améliorer. Les autorités américaines ont demandé l’arrêt de la production de ces copies d’ici fin mai. De plus, une grande chaîne de pharmacies, CVS Health, a décidé de favoriser le médicament de Novo Nordisk en retirant celui d’Eli Lilly de sa liste. La banque UBS estime que cela pourrait rassurer les investisseurs et relancer la dynamique de l’entreprise. Pour ceux qui croient au marché des traitements contre l’obésité, Novo Nordisk reste un acteur incontournable à suivre.


Le monde d'après : Google dans la tourmante

Longtemps considéré comme imprenable dans la recherche en ligne, Alphabet traverse une zone de turbulence. Malgré des résultats solides fin avril, portés par des revenus publicitaires toujours robustes, la maison-mère de Google voit son action dévisser de plus de 18% depuis le début de l’année. En cause, un double coup dur : d’un côté, la menace grandissante d’un démantèlement partiel imposé par le département américain de la Justice, qui souhaite forcer Google à céder ses outils publicitaires jugés monopolistiques. De l’autre, la percée fulgurante de la recherche dopée à l’intelligence artificielle, incarnée par ChatGPT ou Perplexity, qui séduit de plus en plus d’internautes… au détriment de Google Search.

La déclaration choc d’Eddy Cue, vice-président d’Apple, sur l’intégration possible de moteurs de recherche basés sur l’IA dans Safari, a provoqué un véritable séisme. Malgré les tentatives d’Alphabet pour rassurer en mettant en avant une hausse continue des requêtes, le doute s’est installé. Ces propos ont refroidi les marchés, entraînant une chute de 7,3 % du titre mercredi. À l’heure où les « Sept Magnifiques » voient leurs modèles économiques remis en question, Alphabet se retrouve à devoir défendre à la fois son leadership face aux régulateurs… et son avenir face à l’innovation.

Certains analystes, comme JPMorgan ou Jefferies, jugent la réaction des marchés excessive, notant qu’Apple pourrait exagérer la concurrence pour préserver ses accords juteux avec Google. Mais une chose est sûre : le monde d’après se profile, et il met à l’épreuve les fondations mêmes des géants de la tech.


Le lexique : Les “sept magnifiques”

Les “sept magnifiques”, aussi appelés les “sept mercenaires”. En Bourse, cette expression désigne les géants technologiques américains les plus puissants et influents. Ceux qui dominent le marché et ont largement contribué à la hausse du Nasdaq depuis le début de l’année.

Cette liste n'est pas strictement définie et peut varier en fonction des critères utilisés (capitalisation boursière, influence dans l'industrie, etc.), mais elle regroupe aujourd’hui Apple, Microsoft, Amazon, Google (Alphabet), Facebook (Meta) et depuis peu Tesla et Nvidia. L’expression "magnificent seven" est utilisée de manière informelle et n'est pas un terme standardisé dans le monde de la finance. En raison de la nature dynamique des marchés, les entreprises qui composent cette liste peuvent changer avec le temps.

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