François Bayrou a présenté son plan pour réduire le déficit.
Objectif affiché : 43,8 milliards d’euros d’économies sur le budget de 2026.
Le Premier ministre s’est montré grave hier, évoquant une “dernière station avant la falaise”.
Il a comparé la situation de la France à celle de la Grèce en 2008.
Pourtant, le compte n’y est pas.
Vraiment pas.

Par Dorian Abadie
Responsable Bourse Privée
Meilleurtaux Placement

SES PROPOSITIONS

Suppression de deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai.
Année blanche avec le gel des prestations sociales et des retraites.
Fin de certains abattements fiscaux.
Non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
Création d’une nouvelle "contribution de solidarité" sur les plus hauts revenus.
Le moment de vérité aura lieu à l’automne à l’Assemblée.
En l’état, les annonces de Bayrou ne passeront pas.
Les oppositions hurlent et appellent à la censure, du RN à LFI.
Mais cinq critiques ne sont pas, ou peu, soulevées.

1. HAUSSE DÉGUISÉE DES IMPÔTS

Le gel des barèmes de l'impôt sur le revenu et de la CSG revient à augmenter mécaniquement les impôts.
Cela pénalise bien sûr l'effort, le travail, décourage l’initiative et frappe d’abord les classes moyennes actives et les retraités.
Brillante idée, la France est déjà le pays le plus imposé au sein de l’OCDE.

2. AUCUNE RÉFORME STRUCTURELLE

Geler les prestations ou supprimer des jours fériés ne suffit pas.
Ce qui frappe dans le plan de Bayrou, c’est l’absence totale de réformes structurelles de l’État, comme la réduction du périmètre des missions publiques, ou la simplification radicale du millefeuille administratif.
Par manque de courage politique, avant une rentrée politique explosive.
Pas un mot sur le système des retraites et l’introduction d’une part de capitalisation, mais on n’attendait pas de miracle.

3. UN SIGNAL NÉGATIF…

… pour le monde du travail.
La suppression de jours fériés, sans contrepartie sur les charges ou sur la flexibilité du travail, risque d’être perçue comme une mesure autoritaire et inefficace, davantage destinée à donner l’illusion de l’action qu’à vraiment stimuler la productivité.

4. PUNIR LA RÉUSSITE…

… au lieu de réduire la dépense.
Créer une "contribution de solidarité" pour les plus hauts revenus revient à instaurer un nouvel impôt ciblé sur ceux qui réussissent.
Beaucoup y verront une mesure démagogique, court-termiste et contre-productive pour l’attractivité du pays.
Gare à une nouvelle fuite des talents et des capitaux.

5. LES SYMBOLES

La politique est une affaire de symboles.
Bayrou en a très peu fourni sur le train de vie de l’État.
Sur le contrôle de la gabegie.
Sur les doublons administratifs.
Sur les comités Théodule déjà critiqués par Charles de Gaulle.
Sa proposition de non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite paraît peu probable.
Il propose de geler les dépenses… mais pas de les réduire.
Le plan de Bayrou écope l’eau, mais laisse les brèches béantes.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

FEU VERT POUR NVIDIA

Washington a allégé hier les restrictions d’exportations technologiques vers la Chine.
Nvidia va relancer localement ses ventes de puces H20, conçues pour l’intelligence artificielle.
Les restrictions imposées en avril par Trump avaient généré des milliards de pertes pour Nvidia.
Salué par le marché, ce retour sur le marché chinois marque une petite désescalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington.
Nvidia a atteint deux nouveaux records hier en Bourse, grâce à cette bonne nouvelle.
Un pic à 172$ l’action et… 4 170 milliards de capitalisation !
L’écart se creuse avec Microsoft (3 760 milliards) et Apple (3 120 milliards).
Direction les 5 000 milliards ?

64 MILLIARDS

Selon le Financial Times, les États-Unis ont récolté 64 milliards de dollars en droits de douane au deuxième trimestre.
C’est 47 milliards de plus qu’il y a un an.
Sans subir de représailles significatives.
Malgré l’imposition de tarifs élevés sur l’acier, l’aluminium et les voitures, seuls la Chine et le Canada ont réellement réagi.
Pour autant, Pékin n’a vu ses recettes douanières progresser que de 1,9% sur un an, en mai.
L’Union européenne préfère temporiser, liant d’éventuelles contre-mesures à l’échéance du 1er août fixée par Trump pour la fin des négociations.
Affaire à suivre.

LA CHINE RÉSISTE…

… aux droits de douane américains.
Du moins, officiellement !
Malgré la guerre commerciale menée par Trump et des droits de douane qui ont brièvement atteint 145%, l’économie chinoise a progressé de 5,2% au deuxième trimestre selon Pékin, en léger recul par rapport au trimestre précédent (5,4%).
Sans surprise, le chiffre est conforme à l’objectif annuel fixé par l’exécutif.
Si la production industrielle dépasse les attentes, la consommation intérieure reste fragile, minée par la crise immobilière.
Pékin multiplie les mesures de relance, mais les bureaux d’études tablent sur un essoufflement au second semestre, d’autant que les tensions avec Washington restent vives.

LES NOUVEAUX TAUX

La Banque de France et le ministre de l’Économie doivent se prononcer aujourd’hui sur les nouveaux taux de rémunération du Livret A et du LDDS.
On s’attend à ce qu’ils chutent de 2,4% à environ 1,7% à partir du 1er août.
Ce serait une baisse inédite depuis 2009.
Ce recul, lié à la baisse de l’inflation et des taux interbancaires, affectera un trésor de guerre de 600 milliards d’euros placé sur les deux livrets.
Une part pourrait désormais financer la relance du nucléaire en France.
Les fonds euros vont continuer d’afficher des performances supérieures, surtout quand ils sont boostés. Certains proposent des objectifs de rendement supérieurs à 4%.
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DU CÔTÉ DE VOTRE ARGENT

Par MoneyVox, le spécialiste de l'information sur l'argent (banque, crédit, impôt, etc.).
Impôts : l'abattement de 10% pour les retraités remplacé par un forfait de 2 000 euros par an.
L'abattement de 10% pour frais professionnels dont bénéficient actuellement les retraités dans le calcul de l'impôt sur le revenu sera remplacé en 2026 par un forfait de 2 000 euros par an, a annoncé mardi le ministre de l'Economie Eric Lombard.
>> Lire cet article sur MoneyVox.fr

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Responsable Bourse Privée Meilleurtaux Placement.
"Le CAC 40 vient d’enchaîner trois séances dans le rouge, pour une baisse totale de 2%. Il cède 0,34% dans les premiers échanges ce matin, à 7 748 points. Surtout, Renault s’effondre de 16% à l’ouverture, à 34,68€, après un avertissement sur résultats. Le groupe révise fortement à la baisse ses objectifs pour 2025. En cause, des volumes de ventes décevants et une pression concurrentielle accrue, notamment sur les véhicules utilitaires. Renault prévoit un renforcement de son plan de réduction des coûts, les détails sont attendus fin juillet. Cette alerte coïncide avec le départ du directeur général Luca de Meo pour Kering. L’action perd désormais 26% depuis le début de l’année à la Bourse de Paris.”

ON S'EN FOUT ?

20 000 personnes se sont baignées dans la Seine en dix jours, je passe mon tour ; 233 logements à prix cassés seront vendus par la Ville de Paris début septembre, à 4 900 euros le mètre carré en moyenne ; Netanyahu ne dispose plus que d’une fragile majorité parlementaire, après le départ d’un parti ultra-orthodoxe de sa coalition gouvernementale ; Les cahiers de vacances pour adultes cartonnent, les ventes sont en hausse de 9% cette année ; UFC-Que choisir alerte sur le manque de transparence des fast-foods sur les additifs ; Terrible scandale en Belgique : un contrôleur de train a dit “bonjour” à des passagers français, alors que son train circulait en Flandre !