4,20%.
C’est le rendement actuel des obligations françaises à 30 ans.
Un niveau inédit depuis 2011.
En forte hausse par rapport aux 3,75% de début d’année.
Pourquoi ce coup de chaud ?
Pour plusieurs raisons, et aucune ne fait plaisir à Bercy.
Par Dorian Abadie
Responsable Bourse Privée
Meilleurtaux Placement
L’Allemagne voit également le rendement de son emprunt à 30 ans atteindre son niveau de 2011, à 3,20%.
Mais c’est la situation française qui interpelle.
Outre la stabilité politique exemplaire de l’Allemagne, la dette publique française représente environ 114% du PIB et devrait atteindre les 116% d'ici la fin de l'année.
C'est presque moitié moins pour nos voisins allemands, leur ratio d'endettement est d'environ 64% actuellement.
La France subit la défiance d’une partie des investisseurs étrangers qui s’interrogent sur la soutenabilité de sa dette à long terme.
Le déficit public tricolore, projeté à 5,8% du PIB pour 2024 et 5,6% pour 2025, reste loin des objectifs européens, sous le seuil des 3%.
Et la comparaison avec des pays du Sud en voie de redressement budgétaire, comme l’Espagne ou le Portugal, devient de plus en plus défavorable.
L’écart se creuse !
La remontée des taux ne concerne pas seulement l’OAT à 30 ans.
L’ensemble de la courbe française est sous tension, avec un écart (un “spread”) assez important vis-à-vis de l’obligation allemande de référence.
Le Bund 10 ans évolue en ce moment à 2,68%, quand l’OAT française 10 ans est à 3,38%.
Ici, l’écart franco-allemand se rapproche du seuil symbolique des 80 points de base.
Un seuil souvent perçu comme critique par les marchés, signalant une défiance croissante vis-à-vis de la signature française.
Il traduit une hausse de la prime de risque exigée par les investisseurs, liée aux incertitudes économiques, budgétaires et… politiques.
Au-delà de sa dette, la France reste exposée à une pression accrue sur ses taux en raison des incertitudes politiques.
L’impasse budgétaire, les tensions sociales, le risque d’élections anticipées, la rentrée politique explosive de l’automne : autant de boulets accrochés aux obligations tricolores.
Et ce que le marché déteste, c’est l’incertitude. Surtout à 30 ans.
La dégradation de la note souveraine par Standard & Poor’s en mai dernier constituait d’ailleurs un avertissement important.
Pour les finances publiques, cette hausse du coût de l’emprunt constitue un signal d’alerte.
Financer la dette devient plus cher, dans un pays où le besoin de refinancement est massif.
Selon la Banque de France, la charge de la dette représente 55 milliards en 2025.
On parle ici seulement des intérêts annuels.
C’est le deuxième poste de dépense, avec 9,5% du budget de l’État.
Cette charge annuelle a doublé depuis 2020, et selon les sources, elle devrait dépasser les 70 milliards en 2027.
Le signal est clair. Le temps où la France empruntait sans effort semble révolu.
En plus de convaincre les Français, le gouvernement Bayrou devra convaincre les marchés de sa capacité à infléchir la trajectoire de la dette sur le long terme…
À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?
L’État détient près de 200 milliards d’euros de participations dans 82 entreprises, dont Airbus, Safran ou Thales.
François Bayrou a évoqué la vente d’une partie de ces actions pour financer la recherche.
Si Bercy confirme qu’aucune décision n’est arrêtée, la hausse récente des valeurs de défense rend certaines cessions très tentantes.
Mais attention aux calculs de court terme : vendre des actifs stratégiques et rentables pourrait être une erreur financière et politique.
D’autant que beaucoup de participations rapportent un dividende annuel très généreux.
En 2024, l’État a empoché environ 2,5 milliards d’euros en dividendes.
Une ambition à 131 milliards, mais un avenir incertain.
La Commission européenne a dévoilé un projet de budget record de 2 000 milliards d’euros pour 2028-2034.
Dont 131 milliards pour la défense et l’espace.
Ce montant, cinq fois supérieur au précédent, marque une volonté d’autonomie stratégique face aux tensions géopolitiques.
Mais entre désaccords politiques et incertitudes sur la répartition des fonds, les négociations avec les États s’annoncent ardues.
En attendant, le secteur européen de la défense s’envole de 53% en Bourse depuis le début de l’année.
Comment investir dessus ?
>> Je souhaite en savoir plus sur un ETF dédié au secteur européen de la défense
Connaissez-vous les cat bonds ?
Ces « obligations catastrophe » battent des records.
Depuis janvier, 18,1 milliards de dollars de ces titres ont été émis, un record historique selon le Financial Times.
Ces produits financiers permettent aux assureurs de transférer aux marchés une partie du risque lié aux catastrophes naturelles.
En échange de rendements élevés, souvent autour de 10%, les investisseurs acceptent de perdre tout ou partie de leur investissement si un événement climatique extrême survient.
Très prisés depuis la pandémie, ces titres spéculatifs suscitent autant l’enthousiasme des investisseurs professionnels que l’inquiétude des régulateurs.
Depuis dix ans, les assureurs déboursent chaque année près de 100 milliards de dollars pour couvrir les dommages causés par les catastrophes naturelles.
Plus que jamais, ils cherchent à répartir ce risque.
Par Olivia Boulay, chargée de contenu patrimonial, Meilleurtaux Placement.
"Comme évoqué dans le Morning Zapping d’hier, laisser dormir votre argent sur un compte courant peut coûter cher.
Inflation, faillite bancaire, fraudes : votre épargne est exposée sans rien rapporter. En effet, chaque jour, votre capital perd de sa valeur face à la hausse des prix. Par ailleurs, en cas de défaillance de votre banque, seule une partie de vos fonds est protégée. Sans compter qu'un compte courant trop garni vous rend plus vulnérable aux tentatives de fraude.
Pour y remédier et faire travailler votre argent sans risque, des solutions existent. Par exemple, les fonds en euros boostés en assurance-vie vous permettent de dynamiser votre capital en toute sécurité."
>> Je souhaite en savoir plus sur les fonds en euros boostés
"Porté par les fortes hausses de Legrand (+9%) et Schneider Electric (+7,7%), le CAC 40 a bondi de 1,29% hier. Legrand a relevé ses objectifs grâce à la forte demande américaine dans les centres de données et l’IA. L’inflation européenne, conforme aux attentes à 2% en juin, n’a pas perturbé la séance. Les ventes de détail américaines ont progressé de 0,6% en juin, rassurant les marchés sur la solidité de la consommation, moteur clé de l'économie. Ce signal écarte toutefois la perspective d’une baisse des taux de la Fed fin juillet. Le marché table sur septembre. Wall Street a également clôturé dans le vert hier, entre +0,5% et +0,75% sur ses principaux indices, toujours très proches de leurs records historiques. La Bourse de Paris poursuit sur sa lancée ce matin, en hausse de 0,55% dans les premiers échanges, à 7 865 points.”
La troisième saison de Squid Game propulse les résultats de Netflix : 11,1 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre ; Trump va signer le Genius Act instaurant un cadre réglementaire aux stablecoins, ces cryptomonnaies adossées au dollar américain ; Enquête ouverte contre Mbappé qui aurait versé 180 000 euros à cinq CRS en charge de la protection de l’équipe de France ; Décès accidentel de Félix Baumgartner, le parachutiste autrichien qui avait sauté depuis la stratosphère en 2012. Une véritable légende pour les amateurs de sports extrêmes ; Le jardin d’une Américaine est envahi de colis Amazon : un vendeur chinois utilise son adresse comme point de retour pour les articles renvoyés ; Lancée à la mer en 2012 par un couple canadien, une bouteille contenant un message vient d’être retrouvée sur une plage irlandaise ; Je vous souhaite un excellent week-end.