Vendredi 29 août

Les marchés : -3,3% sur la semaine

Le CAC 40 termine août dans le rouge, lesté par la politique nationale et Wall Street. En perte de 0,76% ce soir, à 7 704 points, il signe un recul de 3,3% sur la semaine et de 0,88% sur l’ensemble du mois. Ce sont des baisses plus marquées que celles de l’indice européen Euro Stoxx 50. Et pour cause, le climat politique français pèse lourdement. Le vote de confiance convoqué par Bayrou alimente la crainte d’une chute du gouvernement, d’un blocage budgétaire et, en cascade, d’un affaiblissement de la signature française auprès des agences de notation.

Pour autant, on peut relativiser l’impact durable de cette nouvelle crise. Le marché a déjà intégré en grande partie la prime de risque. Sur le marché obligataire, le rendement des obligations françaises à 10 ans grimpe à 3,50% tandis que le Bund allemand se tend à 2,71%, maintenant l’écart franco-allemand autour de 80 points de base. Cet écart est le véritable juge de paix en ce moment.


Les valeurs : Rémy Cointreau, Brunello Cucinelli et Plastivaloire

Rémy Cointreau

Rémy Cointreau recule de 4,12% à 52,40€, portant sa baisse à 8% depuis le début de l’année, malgré un allègement attendu de l’impact des droits de douane américains. Le groupe de spiritueux, spécialiste du cognac, estime désormais que ces surtaxes pèseront 20 millions d’euros sur ses résultats, contre 35 millions précédemment, grâce à l’accord trouvé cet été entre Bruxelles et Washington pour les ramener à 15%. Cette nouvelle anticipation permet au groupe de relever légèrement ses prévisions pour l’exercice en cours, avec une rentabilité tout de même attendue en repli de 4% à 6%.

Pour autant, le titre ne parvient pas à réagir positivement. Le marché semble avoir déjà intégré cette nouvelle sur les droits de douane. Par ailleurs, les difficultés structurelles restent présentes. La consommation est toujours fragile aux États-Unis et en Chine, deux marchés clés, tandis que les stocks demeurent élevés. Comme le rappelait Barclays fin juillet, la croissance en Chine restera limitée par des tendances démographiques défavorables et une consommation d’alcool en baisse par habitant.


Brunello Cucinelli

Brunello Cucinelli perd un peu de terrain aujourd’hui (-0,97% à 99,92€), après la publication de résultats semestriels solides et conformes aux attentes. Le groupe italien de luxe, souvent comparé à Hermès pour son positionnement haut de gamme, a dégagé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 16% à 76,7 millions d’euros et une marge opérationnelle de 16,6%, très proche de celle de l’an dernier. Les bureaux d’études notent que ces comptes, légèrement supérieurs aux prévisions, confirment la solidité du modèle économique de la maison italienne, centré sur la qualité artisanale et une clientèle fortunée fidèle.

Plus que les résultats, ce sont les perspectives qui retiennent l’attention. La société a fait état de tendances « très, très positives » sur les mois de juillet et août, avec un excellent démarrage de ses collections automne-hiver et des commandes robustes pour le printemps-été 2026. Cucinelli vise une croissance de 10% en 2025, puis en 2026, preuve de sa confiance dans son marché de niche. Si UBS et Bank of America recommandent toujours l’achat du titre, Bernstein reste plus prudent, estimant que la valorisation actuelle ne laisse pas beaucoup de marge d’erreur. Depuis le début de l’année, le titre recule de 5%.


Plastivaloire

L’équipementier automobile s’envole de 16,41% ce vendredi après avoir publié un chiffre d’affaires en hausse de 10,7% au troisième trimestre, à 187,6 millions d’euros, porté par des cadences de production soutenues dans l’automobile et l’industrie, avec une croissance de 11,3% en Europe et de 6,9% en Amérique. Sur neuf mois, les ventes atteignent 533,6 millions d’euros, quasi stables par rapport à l’an dernier, mais le groupe revoit ses ambitions à la hausse et vise désormais 690 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2024-2025, contre 665 millions auparavant, avec une marge annuelle attendue au-dessus de 8%. Le groupe éligible au PEA-PME progresse de 10% depuis le début de l’année.


La recommandation du jour : De record en record !

Après un été record, Wall Street semble voler au-dessus des nuages. En hausse de 10% depuis janvier, le S&P 500 a encore inscrit un nouveau record hier, au-dessus du seuil symbolique des 6 500 points. Le Nasdaq reste également perché à ses sommets et la volatilité s’est évaporée. Mais sous ce calme apparent, quelques signaux d’alerte sont à mentionner : le marché de l’emploi ralentit, les marges des entreprises sont sous pression, et le mois de septembre, traditionnellement difficile pour la Bourse new-yorkaise, débute lundi.

Pourtant, les investisseurs continuent d’ignorer ces défis. Les géants technologiques, dopés par des positions quasi-monopolistiques et des flux d’investissement massifs, tirent toujours les indices américains vers le haut. Depuis le point bas d’avril, les Sept Magnifiques ont flambé de 50%, bien plus que l’ensemble du marché. Cette hausse a notamment profité à notre position sur les actions américaines, dans le cadre la gestion pilotée Pilot.

Le paradoxe est saisissant : le moindre signe de ralentissement économique alimente les espoirs de baisse des taux de la Fed, renforçant l’appétit pour les actions. Les investisseurs étrangers comme les particuliers américains se ruent sur Wall Street, prêts à transformer chaque correction en opportunité d’achat. Le marché reste suspendu aux promesses de la Fed et à l’endurance des valeurs technologiques. C’est sur ce fragile équilibre que New York aborde la rentrée.

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Le résultat du vendredi : +2,9% sur un an

Les chiffres de l’inflation américaine n’ont réservé aucune surprise, mais l’incertitude reste entière. L’indice PCE Core, la jauge favorite de la Réserve fédérale, a progressé en juillet de 0,3% sur un mois et de 2,9% sur un an, en ligne avec les attentes. Les ménages continuent de dépenser (+0,5%), preuve d’une consommation robuste malgré des taux d’intérêt toujours élevés, autour de 4%. À Wall Street, les investisseurs redoutent que la Fed ravive l’inflation en baissant ses taux. L’espoir reste pourtant vif : Jerome Powell a reconnu à Jackson Hole un ralentissement du marché du travail, alimentant les paris d’un premier assouplissement dès septembre.

En toile de fond, d’autres tensions s’accumulent. La fin d’une exemption fiscale sur les importations de colis de moins de 800 dollars pourrait renchérir les biens de consommation courante. Et la politique s’invite désormais dans la partie. Donald Trump tente de pousser vers la sortie la gouverneure de la Fed Lisa Cook, une affaire portée devant la justice ce vendredi. Entre marchés fébriles, consommation des ménages encore solides et pressions politiques grandissantes, la Fed marche une fois de plus sur un fil…


Le monde d'après : Snowflake s'envole de 20%

Snowflake a enflammé Wall Street hier ! Snowflake est une plateforme cloud qui permet aux entreprises de stocker, gérer et analyser d’immenses volumes de données pour tirer parti de l’IA. Son action a bondi de plus de 20% hier, soit plus de 12,5 milliards de dollars ajoutés à sa capitalisation. Une envolée portée par l’explosion de la demande pour ses solutions d’infrastructure de données, devenues incontournables pour accompagner l’adoption de l’intelligence artificielle.

Les investisseurs plébiscitent désormais les acteurs capables de transformer l’IA en valeur concrète. Après Nvidia et les géants du cloud, Snowflake profite à son tour de cette dynamique. Sa plateforme est clairement un socle vital pour entraîner et déployer les modèles d’IA. Fort de ses résultats, le groupe vise désormais un chiffre d’affaires annuel de 4,40 milliards de dollars, au-dessus des attentes initiales.

Dans le sillage de cette annonce, d’autres acteurs de la donnée comme MongoDB ou Datadog ont également progressé en Bourse, preuve que le marché voit dans ces plateformes des bénéficiaires directs de la révolution IA.

Snowflake figure dans notre sélection de valeurs internationales, en tant qu’investissement stratégique sur l’essor des infrastructures de données. Notre conviction est claire : l’IA ne se limite pas aux puces, elle repose aussi sur la donnée. Retrouvez ici notre objectif boursier sur Snowflake.

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Demain à la Une : La rentrée des marchés

La semaine de rentrée s’annonce dense pour les investisseurs. Si Wall Street restera fermée lundi pour la fête du Travail, les choses sérieuses débuteront mardi avec le retour des échanges américains et la publication de l’inflation en zone euro. Mercredi, les indices PMI d’activité économique viendront prendre le pouls de la conjoncture. Jeudi, cap sur la balance commerciale américaine et le rapport ADP sur l’emploi, avant le traditionnel rapport NFP vendredi, plus officiel et véritable temps fort de la semaine. La séance de vendredi sera également marquée par la publication des derniers chiffres de croissance en zone euro.


Le lexique : Le PCE Core

Le PCE Core est un indicateur d’inflation publié aux États-Unis qui mesure l’évolution des prix à la consommation en excluant les éléments les plus volatils, à savoir l’énergie et l’alimentation. Il reflète la variation moyenne des prix des biens et services achetés par les ménages américains. Considéré comme l’indicateur d’inflation privilégié par la Réserve fédérale, le PCE Core est utilisé pour évaluer la dynamique sous-jacente des prix et guider la politique monétaire, car il donne une vision plus stable et représentative de la tendance de fond de l’inflation que l’indice global (PCE).

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