EDF ne s’en tire pas trop mal au premier semestre. Mieux, l’électricien se permet même de dépasser les attentes sur la période grâce à la bonne tenue des énergies renouvelables.
Le groupe piloté par Henri Proglio fait la part belle aux énergies vertes à l’heure où le nucléaire est décrié. Le nouveau gouvernement socialiste cherche à réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique français alors qu’il représente actuellement environ 75% de l'énergie consommée en France. « La hausse de la production hydraulique et des énergies nouvelles permet de pallier en partie une baisse de la production nucléaire liée aux arrêts programmés et aux prolongations d'arrêts plus importantes ce semestre, en France » indique-t-il. Une diversification qui est payante comme en témoignent les résultats du groupe.
Tous les indicateurs sont au vert
Ainsi, EDF a réalisé au premier semestre un résultat net courant part du groupe de 2,77 milliards d'euros, en augmentation de 4,6%. Les autres indicateurs financiers sont aussi au beau fixe avec un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 9,075 milliards d'euros, en hausse également de 4,6%. Ce dernier a augmenté de 3,3% sur une base organique. En France, la croissance organique de l'Ebitda est de 6,3%, tirée par les activités régulées en hausse organique de 34,1%, alors que les activités non régulées sont en recul de 4,2% en organique. Il a atteint 6,072 milliards d'euros. « Cette progression sensible de l'Ebitda France dans un contexte difficile reflète notamment une bonne maîtrise des coûts, qui baissent en termes réels », a précisé EDF. Aussi, l’électricien se paie le luxe de dépasser les anticipations des analystes de la place, ces derniers attendaient en moyenne 8,617 milliards d'euros d'Edibta et 2,579 milliards d'euros de bénéfice net récurrent.
Le chiffre d'affaires du groupe est ressorti à 36,22 milliards d'euros, en hausse de 8,2%, dont 7,1% en organique. Alors, EDF annonce verser en 2012 un dividende stable par rapport à celui de 2011. Ce dernier était alors de 1,15 euro par action. Ce maintien du coupon constitue une bonne nouvelle pour les actionnaires, leur assurant ainsi un rendement de 6% sur la base des cours actuels.
Objectifs confirmés pour la période 2011/2015
Fort de ces solides résultats, l'électricien a confirmé ses objectifs financiers pour la période 2011/2015. Il vise une croissance annuelle moyenne comprise entre 4% et 6% pour son Ebitda et de 5% à 10% pour son résultat net. EDF table également sur un ratio d'endettement financier net sur Ebitda inférieur à 2,5 et un taux de distribution situé entre 55 et 65%
L’endettement : point noir du groupe.
Au 30 juin 2012, l'endettement financier net du groupe s'établit à 39,7 milliards d'euros, dont un déficit cumulé de CSPE (Contribution aux charges de service public de l'électricité) de 4,5 milliards d'euros. Ce déficit alourdit le bilan du groupe et place le ratio dette financière nette sur Ebitda à 2,5, soit le plafond fixé par EDF. Alors pour placer le curseur sous cette barre, EDF devra « trouver une solution à la question du déficit de CSPE » et revoir d'ici la fin de l'année 2012 « sa trajectoire de coûts et d'investissements hors sûreté ». L’endettement sera donc à surveiller alors que la facture pour le rachat du groupe italien Edison pourrait coûter près d’un milliard d’euros à un groupe déjà lourdement endetté.
Depuis le début de l’année, l’électricien fait grise mine en Bourse, le titre n’ayant pas été aidé par l’actualité récente. Notamment, les élections présidentielles françaises qui ont mis à mal le secteur énergétique, d’autant plus que les craintes d’un retrait du nucléaire font office de serpent de mer et que la question de la hausse des tarifs reste en suspends. Ils devraient prendre un petit coup de chaud d’ici quelques semaines mais rien n’est acté. Sur le plan fondamental, le titre est peu cher payé avec un PER de 8,16x pour et le ratio "valeur entreprise/chiffre d'affaires" de 1,02x pour l’année en cours. Le dossier a énormément souffert et a même touché un plus bas historique sous les 15 euros. Depuis le premier janvier, le titre a concédé 11,5% de sa valeur.