Alors que le Premier ministre grec, Antonis Samaras, demande "un peu d'air" c'est-à-dire plus de temps pour mettre en place les réformes structurelles dans son pays, l’optimisme et l’appétit pour le risque restent globalement de mise, en témoigne la chute du rendement obligataire grec qui se détend significativement de 24 points de base sur le marché secondaire pour s’établir à 23,15%.
Pourtant les propos tenus par le premier ministre grec dans le quotidien allemand Bild n’ont rien de rassurant. Antonis Samaras souhaiterait obtenir un sursis de deux ans, renvoyant à 2016 le retour à l'équilibre des comptes publics jusque-là prévu pour 2014. Mais l'Allemagne refuse pour l'instant toute renégociation du plan d'aide avant la publication du rapport de la "Troïka" qui évaluera en septembre l'avancement des réformes mises en œuvre par la Grèce. Des conclusions du rapport dépendront le versement d'une tranche d'aide supplémentaire de 31,5 milliards d'euros.
Tout en prenant soin de rappeler que le niveau de vie grec au cours des trois dernières années a baissé de 35%, Antonis Samaras prévient que « Si on laisse tomber la Grèce maintenant, l'incertitude pour les autres pays et leur vulnérabilité vont s'accroître". M. Samaras juge par ailleurs « qu'une sortie de la Grèce de la zone euro serait un cauchemar: un désastre économique, des troubles sociaux et une crise de la démocratie inédite (…). Cela signifierait au moins cinq années de récession supplémentaire et de laisser augmenter le chômage de plus de 40% ».
Antonis Samaras doit rencontrer ce mercredi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker avant de se rendre vendredi à Berlin pour s'entretenir avec la chancelière Angela Merkel puis de rejoindre Paris samedi pour un rendez-vous avec le président français François Hollande.
En attendant les conclusions des dirigeants, l’euro reste stable à 1,2470 face au dollar pendant que les marchés actions subissent quelques prises de bénéfices. Sur les marchés obligataires en revanche, l’aversion pour le risque domine la tendance. Signe de l‘incertitude des marchés quant à la suite des événements, le Bund se détendait de 10 points de base pour revenir à 1,46% alors que parallèlement l’OAT reculait de 2 points pour s’inscrire à 2,13%. A l’inverse, le rendement espagnol à 10 grimpait de son coté de 5 points de base pour se négocier à 6,21% quand le 10 ans italien restait stable à 5,64%.