Cela fait des années que l'Allemagne utilise la même technique. Lorsqu'elle n'obtient pas ce qu'elle veut suffisamment vite, elle multiplie des déclarations incendiaires pour provoquer une inquiétude ou une panique sur les marchés et obtenir ce qu'elle veut. C'est ce qu'elle fait depuis quelques jours. Elle veut plus de fédéralisme, plus vite et pour cela elle se sert des marchés.
Le doute à nouveau en Europe et l’Allemagne qui sème le doute
Si le décrochage des indices boursiers hier est principalement du à l’Espagne qui à force de tergiverser sur sa demande d’aide finit par lasser, l’attitude de l’Allemagne depuis quelques semaines inquiète de plus en plus les investisseurs. L’Allemagne jouait le jeu de l’Europe. De façon claire. En soutenant, sans équivoque, l’action de Mario Draghi et en acceptant des mesures de soutien à l’Europe pourtant contraires à tous les dogmes allemands et à l’opinion publique. Mais cela fait maintenant quelques jours que les Allemands multiplient, au plus haut niveau, les déclarations contradictoires.
Beaucoup de réserves sur le projet d’Union Bancaire Européenne
Rappelons que le projet d’Union Bancaire Européenne et l’aide directe de l’Europe aux banques en difficulté sans passer par les Etats ont été des éléments essentiels à l’apaisement des marchés. Mais voici que les Allemands, alliés aux Hollandais et aux Finlandais, se demandent si c’est vraiment une bonne idée. Ils se demandent sur le Mécanisme Européen de Stabilité doit recapitaliser les banques en direct pour des pertes qui ont été faites dans le passé alors qu’aucun contrôle n’était encore exercé par l’Europe. L’Allemagne a aussi laissé filtrer des doutes sur le maintien de la Grèce dans l’Europe.
Quel est l’objectif de l’Allemagne ?
C’est la stratégie classique de l’Allemagne. Elle provoque une panique sur les marchés quand elle veut obtenir plus de concessions de la part des pays en difficulté. Et elle continuera à le faire tant qu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut. Tout d’abord que l’Espagne cesse de tergiverser et qu’elle demande une aide totale et inconditionnelle à l’Europe. Ensuite que la supervision européenne sur les banques en difficulté soit totale et inconditionnelle. Pour pousser l’Europe vers plus de fédéralisme, l’Allemagne utilise les marchés. C’est un jeu dangereux mais un jeu qu’elle maîtrise parfaitement.
