L’euro décroche violemment face à l’ensemble des devises, les investisseurs préférant prendre leurs bénéfices après la récente ascension de la monnaie unique qui flirtait encore avec le seuil des 1,31 vendredi dernier.
Après avoir cassé le seuil des 1,30, la devise européenne accélère sa chute, et abandonne désormais 0,77%, pour se négocier à 1,2966 face au billet vert. Elle dévisse également de 0,89% face au yen pour s’échanger à 103,49 contre 104,60 dans les échanges asiatiques.
Principal raison de ce brusque décrochage, les craintes face au ralentissement économique mondial.
Un coup de frein de la croissance mondiale redouté par les marchés, mais jusqu’à présent les multinationales parvenaient à tirer leur épingle du jeu en allant chercher la croissance dans les pays les plus dynamiques. Ce n’est plus suffisant désormais.
Les deux moteurs de l’économie mondiale, que sont les Etats-Unis et la Chine voient leur reprise s’essouffler tandis que la zone euro menace de basculer en récession. Une économie qui tourne au ralenti et qui se transcrit dans les résultats des entreprises. En effet, alors que le rythme des publications à Wall Street bat son plein, les résultats des entreprises ont de quoi faire froid dans le dos. Avalanche de profit warning, baisse du chiffre d’affaires, recul des bénéfices… Rare sont les entreprises à ne pas décevoir les marchés. Après avoir relativement bien résisté à la crise aux cours des précédents trimestres, les entreprises sont à leurs tours impactées par le ralentissement économique mondial.
De quoi susciter de l’aversion au risque, en témoigne l’envolée de 12% du Vix, le baromètre de la peur, qui s’inscrit à 18,60 points contre 14,90 au plus bas vendredi. Le billet vert, considéré comme une devise refuge parvient à résister à la baisse face à la plupart des devises et limite son repli à 0,14% contre le yen, pour se négocier à 79,84.
La monnaie unique quant à elle fait les frais de ce regain d’aversion au risque, les cambistes profitant du contexte anxiogène pour prendre leurs bénéfices.