L’Allemagne vient de placer 2,73 milliards d’euros à 12 mois, assortis comme il est désormais de coutume d’un rendement négatif. Le rendement s’inscrit à -0,0085% contre -0,0095% lors de la précédente opération le 29 octobre dernier. Le ratio de couverture de son coté s’établit à 1,29, signe que les investisseurs continuent de privilégier les placements refuges, quitte à payer une légère prime en échange de l’assurance de récupérer leurs liquidités
Du coté de l’OAT, l’obligation à 10 ans française, les taux se détendaient d’un point pour s’échanger à 2,15%, signe qu’une semaine après la dégradation de la note souveraine par l’agence Moody’s, les investisseurs, en manque d’alternative, conservent malgré tout leurs obligations françaises.
En Espagne en revanche, les rendements obligataires se tendent de 3 points, le taux à 10 ans remontant à 5,6% au lendemain de la victoire électorale des indépendantistes catalans.
Dimanche soir, les électeurs catalans ont en effet infligé un revers au chef de file nationaliste Artur Mas, mais ont tout de même voté en majorité pour les partis favorables à un référendum sur l'avenir de cette région du nord-est de l'Espagne, agitée par une poussée indépendantiste.
Le parti indépendantiste au pouvoir Convergencia i Unio, mené par le chef de file nationaliste Artur Ma, s ne remporte en effet que 50 sièges sur les 135 députés du Parlement régional (contre 62 sièges auparavant) alors que le parti historique de la gauche indépendantiste catalane, ERC (Esquerra republicana de Catalunya), fait plus que doubler son score, avec désormais 21 sièges contre dix auparavant.
Le vote massif pour ces partis renforce l'hypothèse d'un référendum sur l'indépendance de cette région, première puissance économique de l'Espagne avec un sixième de la population de l'Espagne et surtout près d'un cinquième de son PIB.
Le gouvernement conservateur espagnol, déjà accaparé par sa lutte contre la crise économique, se retrouve à présent confronté à un autre défi majeur car si la perspective d'une éventuelle indépendance reste éloignée, le résultat des élections est le signe d'une division profonde des Espagnols voir même d’une exaspération des catalans qui refusent de payer pour les régions les plus fragiles. Une division qui alimente l’incertitude politique et pousse les investisseurs à rester à l’écart des emprunts d’états espagnols, d’où les tensions sur les couts d’emprunts espagnols.