Pari tenu pour Groupe Eurotunnel. L’exploitant du tunnel sous la Manche réalise un chiffre d’affaires record de 993,1 millions d'euros, en hausse de 14% sur un an, à l'issue d'une année 2012 marquée par des événements comme le Jubilé de la Reine et les Jeux Olympiques de Londres. Un chiffre meilleur que les anticipations des analystes de la place qui tablaient pour leur part sur des facturations en moyenne de 982,3 millions d'euros sur la période. Au cours du seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 12% sur un an, pour s'établir à 245,6 millions d'euros.
Sur le front du trafic, les Navettes Eurotunnel ont transporté 1,46 million camions (+16% sur un an) et 2,42 millions de voitures et autocars (+7% et 5% respectivement). « Jamais Eurotunnel n'a transporté autant de camions qu'au cours des douze derniers mois de 2012, dépassant l'année 2007, la référence absolue jusqu'ici » s’est félicité Eurotunnel. « Le seuil symbolique des 300 millions de voyageurs empruntant le tunnel sous la Manche depuis sa création a été franchi en octobre 2012 dont environ 20 millions cette année », a également souligné le groupe. Samedi 11 août, le groupe avait déjà signé un nouveau record historique a avec 15.152 voitures qui ont emprunté les navettes du tunnel sous la Manche dans les deux sens. L'activité de fret a pour sa part vu ses revenus bondir de 28% par rapport à 2011, à 209,5 millions d'euros, après avoir remporté plusieurs contrats de gestion d'infrastructures portuaires. En revanche, le trafic Eurostar s’est contracté de 1% à 285,7 millions d'euros, pénalisé par une baisse de 3% du trafic de trains de marchandise et de 7% du tonnage transporté.
Concernant «MyFerryLink », la nouvelle activité de Groupe Eurotunnel de ferry transmanche, elle a généré 6,9 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une contribution qui reste « marginale » et peu représentative « du potentiel de cette activité » puisqu’elle n'a débuté que le 20 août, 10 mois après l'arrêt de l'exploitation de Seafrance, l’armateur en faillite. Groupe Eurotunnel a récupéré à la barre du Tribunal de Commerce de Paris des actifs de Seafrance en juin dernier. Trois navires, qui seront opérationnels simultanément en février 2013 et tous les actifs ont été repris par Eurotunnel pour un montant de 65 millions d'euros.
Pour l’année 2013, le groupe n’a pas tenu à annoncer des perspectives chiffrées. Mais Groupe Eurotunnel par la voix de Jacques Gounon le PDG de la société, « confirme sa capacité à progresser en tirant le meilleur parti des infrastructures et des activités qu'il gère ». Pour rappel, l’exploitant avait signalé fin juillet, anticiper une nette hausse de son résultat net en 2012, soutenue par l'augmentation de son trafic à l'occasion des Jeux olympiques de Londres. Le rendez-vous sportif mondial a permis de réaliser une augmentation de 16 % du trafic sur les trois semaines de l’événement. L'augmentation attendue des résultats cette année, notamment du free cash flow, devrait par ailleurs permettre un relèvement du dividende l'année prochaine, avait ajouté le dirigeant.
Un geste fort alors que le groupe a réussi à renouer avec les bénéfices en affichant un résultat net à 11 millions d'euros en 2011, contre une perte nette de 57 millions d'euros l'année précédente. Groupe Eurotunnel est sur de bons rails pour voir le bout du tunnel après de nombreux exercices difficiles, pénalisé par un endettement colossal et des frais financiers astronomiques. A la moindre évocation d’« Eurotunnel » bon nombre d’actionnaires sursautaient, un mot qui leur faisait rappeler de nombreux mauvais souvenirs dont un cours qui végétait sous les 1 euro. L’image négative qui écornait le dossier s’estompe petit à petit. Il retrouve même une certaine crédibilité dans les esprits des investisseurs alors que le groupe est sur la bonne voie de l’expansion. La page semble être presque tournée et elle se tournera définitivement à fur et à mesure que les frais financiers diminueront et qu'Eurotunnel restera dans cette très bonne dynamique. Achat Spéculatif.
