Il y a un pilote dans l'avion. Chaque discours de Draghi, et celui d'hier en est un nouvel exemple, prouve à quel point la BCE est devenue une banque centrale "à l'américaine". Réactive. Pragmatique et plus dogmatique. Sans tabou. Draghi a évoqué l'euro hier et a dit qu'il serait vigilant. Entre Draghi et Merkel, la zone euro a deux formidables atouts.
Mario Draghi a évoqué l’euro hier
Mario Draghi a été le héros de l’année 2012. On peut dire qu’il a sauvé les marchés financiers européens ce jeudi 26 Juillet quand il a déclaré : «La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro ». Je rappelle qu’avant cette déclaration les taux espagnols étaient au dessus de 7% et l’existence même de l’euro était remis en doute. Mais ce qui est frappant, c’est que Draghi continue à faire tout ce qui est nécessaire pour piloter la zone euro.
Est-ce que sa déclaration d’hier est un tournant ?
Nous vivons un tournant depuis la fin juillet 2012. La zone euro a aujourd’hui une vraie banque centrale. Une banque centrale qui n’est pas seulement obsédée et obsessionnelle de l’inflation comme l’était la BCE de Jean Claude Trichet. Non. Une banque centrale sensible à la croissance, l’emploi, la déflation et prêt à intervenir si un élément venait freiner les espoirs de reprise. Une banque centrale aussi pragmatique que la banque centrale Américaine
Est-ce que cela change la vision des investisseurs sur la zone euro ?
Oui. Complètement. Il y a une gouvernance financière dans la zone euro aujourd’hui avec la BCE, il y a une gouvernance économique avec Angela Merkel. Et cette gouvernance est réactive et plus dogmatique. Le seul problème c’est que Draghi a plutôt renforcé hier les chances d’avoir un euro fort à terme, car il a encore impressionné les investisseurs, même s’il est parvenu à le faire baisser à court terme. C’est la rançon de la gloire.