Technicolor prend des couleurs à la Bourse de Paris. Le groupe français a publié ce vendredi une perte nette divisée par plus de dix en un an. Une bonne nouvelle qui indique que l’ex-Thomson Mutlimédia est sur de bons rails pour normaliser sa situation financière.
Technicolor a en effet publié une perte nette de 22 millions d'euros au titre de l'exercice écoulé, l’amende de 38,6 millions d’euros infligée par Bruxelles pour entente dans les tubes cathodiques, n’a pas été neutre dans les comptes…. Sans cette amende, le résultat net aurait été dans le vert pour s’établir à 17 millions d’euros.
Le chiffre d'affaires a progressé de 3,8% (+2,2% à périmètre et taux de change constants) à 3,58 milliards d'euros, une croissance soutenue par la division maison connectée et le segment technologie. Elles ont en effet affiché en 2012 une croissance respective de 13,5% et de 22,2% à taux de change constant. Autre prouesse réalisée par le groupe, il est parvenu à améliorer sa rentabilité. En hausse de 7,8% à 512 millions d'euros, soit une marge en hausse de 0,5 point à 14,3%, l'Ebitda ajusté du spécialiste des technologies de l'image s'avère supérieur aux objectifs. Les analystes anticipaient un Ebitda de 502,45 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en hausse de 5,4%, à 3,64 milliards d'euros. Des performances qui sont supérieures au plan stratégique baptisé « Amplify 2015 » à savoir un excédent brut d'exploitation compris entre 475 et 500 millions d'euros en 2012.
Ce programme est en effet destiné à relancer son activité, redresser ses comptes et renforcer sa structure bilancielle, ce qui passe par un assainissement des ses comptes. A l'horizon 2015, le groupe a pour ambition de dégager un excédent brut d'exploitation annuel de 600 millions d'euros, en développant de nouveaux relais de croissance. Dans cette optique, le groupe entend développer ses activités sur des marchés en croissance, comme les applications pour les réseaux domestiques, et dans de nouvelles zones géographiques comme la Chine, l'Inde et le Brésil.
Bonne surprise également sur le front du flux de trésorerie disponible. Il s’inscrit en hausse de 31% à 106 millions d'euros, supérieur aux objectifs, et une dette nette à valeur nominale (non IFRS) de 839 millions au 31 décembre 2012, en baisse de 291 millions sur un an.
Pour 2013, la direction vise une croissance de l'EBITDA ajusté comprise entre 5% et 10% par rapport à un EBITDA ajusté à périmètre constant de 498 millions en 2012. L’ex Thomson Multimédia prévoit aussi une forte croissance du flux de trésorerie disponible, supérieure à 30% (avant prise en compte des éléments exceptionnels) et un ratio de dette nette sur EBITDA ajusté inférieur à 1,25 fois à fin 2013. Technicolor peut en effet désormais s’adosser sur son nouvel actionnaire, le fonds américain spécialisé dans les technologies Vector Capital. Fin juin 2012 les actionnaires de Technicolor ont approuvé à une très large majorité les deux augmentations de capital proposées par Vector Capital. Le produit de l’augmentation de capital, à 2 euros par titre a été principalement consacré à la réduction de la dette nette du groupe…
L'avis de Monfinancier.com
Technicolor est donc activement à la manœuvre, ce qui laisse sous entendre qu’il est dans la bonne voie pour normaliser sa situation financière. Pour mémoire, Technicolor a été sauvé in extremis de la faillite en 2009. Depuis, l’action du groupe évolue au gré des annonces concernant l’amélioration de sa structure bilancielle. C’est que Technicolor souhaite effacer à jamais son passé sous la bannière Thomson. Mais on l’a vu, difficile de se défaire de son passif (au sens propre et figuré) d’un claquement de doigts. Mais les dernières annonces du groupe sont encourageantes et plaident pour une meilleure considération du dossier après n’avoir pas été en odeur de sainteté pendant toutes ces années. Le titre reprend plus de 45% depuis le début de l’année après avoir perdu 90% sur 5 ans… Conserver