Dans une étude parue ce mercredi, l’Insee a dressé les liens qu’ont les ménages Français avec le crédit. Il en ressort qu’en 2010, 46% des ménages se sont endettés pour des raisons privées (sans lien avec l’activité professionnelle).
18 % sont endettés uniquement pour l’achat d’un bien immobilier ou pour financer de gros travaux. Une proportion similaire a contracté des emprunts uniquement à des fins de consommation : achat d’un bien d’équipement ou d’une voiture, réserve d’argent, financement d’un projet personnel, etc. L’Insee relève également que 10 % des ménages cumulent les deux types d’emprunt.
Les encours s’élèvent à 80 600 euros en moyenne par ménage endetté pour un prêt à l’immobilier, et à 7 200 euros pour un crédit à la consommation. Depuis 1998, les encours moyens ont nettement progressé, en particulier les encours de crédits à l’habitat : ces derniers ont quasiment triplé entre 1998 et 2010. Parmi les ménages endettés, le motif le plus récurrent est l’endettement pour l’acquisition de la résidence principale. Ainsi, 44 % des ménages endettés le sont dans ce but souligne l’Insee.
Les ménages endettés uniquement pour de l’immobilier ont en moyenne un patrimoine net privé de 308 300 euros en moyenne contre 213 000 euros pour l’ensemble des ménages endettés. A l'inverse, les ménages endettés uniquement pour consommer ont un patrimoine net privé moyen plus faible, qui se situe autour de 99.800 euros.
Ainsi, la charge de remboursement des emprunts (rapport entre la mensualité de remboursement et le revenu disponible du ménage) s’élève à plus de 19 % pour ceux ayant uniquement des emprunts immobiliers, contre 8 % pour la moitié des ménages endettés uniquement pour consommer. L’étude indique qu’elle est particulièrement élevée pour les ménages ayant un faible niveau de vie et également pour les ménages d’agriculteurs, d’indépendants et professions libérales.
L’Insee relève également que la probabilité d’être endetté varie avec l’âge, selon que l’on s’endette à des fins immobilières ou dans un but de consommation. « À profil équivalent, la probabilité d’avoir un emprunt immobilier en cours est trois fois moins élevée pour les ménages de moins de 30 ans que pour ceux de 40 à 49 ans. En revanche, l’âge joue un rôle moins prépondérant « dans l’endettement pour motif de consommation. Le recours à ce type de crédit permet surtout de pallier une faiblesse des revenus ou de l’épargne » souligne l’Institut de recherche.