La taxe à 75% vient de faire sa première victime. OL Groupe, l’entité cotée du club de la capitale des Gones s’est fendu d’un communiqué pour avertir sur ses résultats suite à la validation de cette disposition par le Conseil Constitutionnel. « Le football français, et l'Olympique Lyonnais en particulier, vont donc être à nouveau pénalisés dans leurs objectifs d'amélioration de leur compétitivité et de leurs performances sportives et économiques », déplore le groupe.
Cette taxe impactera les comptes 2013/2014 pour un montant de l'ordre de 6,5 millions d'euros. Elle remet ainsi en cause son objectif de retour à l'équilibre du résultat opérationnel courant pour l'exercice 2013/2014. Pour assurer ces objectifs, le groupe tablait sur une présence en haut de tableau de Ligue 1, une bonne performance en Europa League, la réalisation du plan de cessions de joueurs renforcée par rapport au plan initial et l'absence d'impact éventuel de la taxe exceptionnelle de solidarité sur les hautes rémunérations. Cette taxe assise sur le chiffre d'affaires, applicable sur les années civiles 2013 et 2014, va donc contrarier les projections d’OL Groupe.
Compte tenu de son adoption, le club lyonnais ne maintient pas sa prévision sur le retour à l'équilibre de son résultat opérationnel courant dans le délai prévu. Son maintien impliquerait « des ressources complémentaires qui ne peuvent être que difficilement obtenues compte tenu du contexte aléatoire et difficile sur le plan sportif et économique ». Ainsi, le club de football devra trouver des produits supplémentaires et devra céder des éléments d'actifs dont notamment des cessions additionnelles de joueurs.
Bourse et sport, un couple qui n’est pas encore dans les mœurs des investisseurs, ni du public du général tant ils estiment que ce duo n’est pas compatible. Mais, par leur professionnalisation et leur médiatisation, les clubs sportifs sont été contraints non seulement de répondre à une logique de compétition sportive mais également de concurrence économique. Football en tête. L’Olympique Lyonnais, seul représentant français à être coté sur un marché boursier avec le modeste club du FC Istres dont le titre est suspendu de cotation, à un destin boursier ressemble beaucoup à ses pairs anglais, ponctué de hausses et de baisses importantes suite à ses performances sur le terrain vert. Pourtant, cette introduction avait eu les faveurs de nombreux analystes de la place de Paris. Ils avaient fondé beaucoup d’espoirs sur la valeur notamment au regard du projet OL. Louis Thannberger, conseiller de Jean-Michel Aulas pour l'introduction en Bourse de club avait déclaré : « Son produit OL Land fait que le groupe ne dépend plus uniquement des résultats sportifs. Aujourd'hui vendue à 24 euros l'action en vaudra 48 dans deux ans!' ». Raté, l’action du club des Gones ne vaut plus que 2,08 euros soit plus de… 90% évaporés en plus de 6 ans. Il a même atteint un plus bas historique à 1,92 euro le 18 octobre dernier. Nous sommes très loin du compte des projections de M.Thannberger à l’aube de l’introduction du groupe en Bourse…Les performances sportives du club lyonnais n’ont en effet guère séduit ces dernières années. A l’issue la saison de championnat de Ligue 1 2008/2009, le club lyonnais a terminé 3ème. L’OL mettait ainsi fin mettant fin à 6 années de suprématie sur le football français. Depuis, le groupe est sur le banc de touche du football français, peinant à revenir à un niveau rivalisant avec l'élite du football européen. Le PSG et l’AS Monaco se sont en effet chargés de faire rayonner le football français hors de l’Hexagone.