L’OCDE vient de lancer un pavé dans la mare en écrivant noir sur blanc que les marchés financiers risquent de connaître des périodes de "turbulences considérables" alors que les banques centrales des pays développés se préparent à retirer les programmes de relance mis en place après la crise financière de 2008
Dans son rapport annuel sur les emprunts souverains, l'OCDE a souligné que les banques centrales devaient veiller à ce que le retrait de ces programmes s'effectue le plus en douceur possible.
Mais elle a noté que ces institutions auraient un énorme défi à relever pour communiquer leurs intentions aux investisseurs sans déclencher une forte augmentation des taux de rendement des obligations souveraines et d'autres formes de volatilité néfaste pour les prix des actifs.
En conséquence des programmes d'assouplissement quantitatif, la Réserve fédérale (Fed) détenait pour 2.150 milliards de dollars (1.566 milliards d'euros) d'obligations du Trésor américain à fin novembre 2013, tandis que la Banque du Japon (BOJ) devrait posséder pour 190.000 milliards de yens (1.352 milliards d'euros) d'emprunts souverains japonais à la fin de 2014, d'après l'OCDE. La Banque d'Angleterre a de son côté acquis pour 375 milliards de livres (454 milliards d'euros) d'obligations d'Etat. "L'anticipation de retraits imminents pourrait [...] secouer les marchés de titres en faisant monter les taux longs sur les marchés des obligations d'Etat plus fortement que cela n'est souhaitable ou justifié", a remarqué l'OCDE.
Pour atténuer les perturbations des marchés, les banques centrales, les gouvernements et les agences de gestion de la dette devraient coopérer pour communiquer leurs intentions le plus clairement possibles.
Ne pas y parvenir "pourrait non seulement nuire à la crédibilité de l'ensemble de la stratégie monétaire et budgétaire de sortie de crise, mais pourrait également favoriser la réapparition de dysfonctionnements sur les marchés, notamment une intensification des tensions sur les marchés interbancaires et les marchés de la dette souveraine", a ajouté l'OCDE.