Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, a lancé un "appel au calme" et à la "vigilance patriotique" dans le dossier d'Alstom, le fleuron de l'industrie française dans les secteurs de l'énergie et des transports qui pourrait être racheté par le groupe américain General Electric.
Arnaud Montebourg a annoncé qu'il recevrait "General Electric dès que possible, aux côtés du Premier ministre", sur le dossier Alstom, dont la cotation à la Bourse de Paris a été suspendue par l'Autorité des Marchés financiers (AMF).
"La suspension de la cotation des titres Alstom a été demandée par l'AMF, dans l'attente de la publication par la société d'un communiqué", a indiqué une porte-parole du gendarme boursier.
De son côté, une porte-parole d'Alstom a indiqué que le groupe allait publier dans la journée un communiqué pour répondre à la demande de l'AMF.
Arnaud Montebourg de son coté a rappelé que "la France a toujours, comme tous les Etats, construit ses outils industriels, les a défendus, les a d'ailleurs parfois engagés dans des alliances très constructives avec des partenaires qui ne sont pas Européens. Donc c'est le rôle d'un Etat et l'Etat jouera son rôle".
En conclusion, il a souligné qu'Alstom c'était "90.000 salariés dans le monde, dont 20% travaillent sur notre territoire national. Le coeur de l'entreprise Alstom est donc situé sur notre territoire, en France", avec "18.500 salariés".
Pour le ministre, il y a "trois points de vigilance patriotique: 1) Le risque de perte d'un centre de décision important pour la France. 2) Le désir et la nécessité de renforcer notre base industrielle en France et la nécessité d'obtenir, quoi qu'il arrive, des relocalisations sur le territoire national. 3) Dans ce genre d'opération, le gouvernement est toujours soucieux du nombre d'emplois créés ou perdus, quels qu'ils soient".
"Nous avons depuis un certain temps travaillé sur l'avenir d'Alstom" et "nous avons un certain nombre d'autres solutions qui peuvent s'ouvrir, il est bien trop tôt pour les évoquer, nous avons du temps devant nous. Et je crois que ce dossier doit être abordé avec calme et sérénité", a-t-il souligné.