La zone euro, devrait, sauf coup de théâtre, accorder une prolongation de quatre mois à la Grèce pour son programme de financement. La présentation d’une feuille de route était la condition sine qua non pour obtenir la prolongation du plan d'assistance financière dont bénéficie la Grèce depuis 2012 et qui arrive à son terme samedi 28 février.
C’est désormais chose faite. La liste des réformes grecques est bien arrivée à Bruxelles et sera examinée dans l'après-midi par les « institutions » créancières (UE, BCE et FMI). Mais pour beaucoup d’observateurs le plus dur est fait.
Alors qu’une téléconférence réunit en ce moment l’Eurogroupe, les marchés parient sur un feu vert de l’Europe à l’extension du plan d’aide. Signe du regain d’optimisme, la Bourse d'Athènes s’adjuge 7% à la mi-journée.
Dans la matinée, la Commission a estimé que cette liste de réformes était "un point de départ valide" pour que la Grèce et ses créanciers s'entendent sur la poursuite du financement au pays. Athènes promet de lutter contre l'évasion fiscale, la corruption, et le dégraissage de la fonction publique.
Le gouvernement grec, propose également une série de mesures en faveur des plus défavorisés, afin de rester en adéquation avec le programme de Syriza. Il est notamment question de fourniture d'électricité gratuite à des familles dans le besoin, d'accès gratuit aux services de soins, ainsi que de distribution de coupons d'aides alimentaires et de transport pour les plus modestes. L'ensemble de ce dispositif avait été évalué par Syriza, avant les législatives du 25 janvier, à 1,8 milliard d'euros.
Le gouvernement Tsipras effleure aussi l’idée d’une augmentation du salaire minimum, une de ses promesses phares, tout en prenant soin de souligner que « l’augmentation de ce salaire minimum et son timing seront décidés en concertation avec les institutions européennes et internationales ».
En revanche, le processus de privatisations, pourtant fortement critiqué par Syriza ne sera pas remis en cause. M. Tsipras s’engage notamment à ne pas revenir sur celles qui ont été engagées sous la pression de la troïka (dont celle du port du Pirée).
Un bon point de départ pour Jeroen Dijsselbloem pour qui "le gouvernement grec est très sérieux dans sa volonté de réformes" avant d’ajouter que la finalisation des réformes présentées par la Grèce "devra être faite en coopération étroite" avec ses créanciers, et que "cela prendra du temps", a-t-il insisté.
La défiance est particulièrement forte en Allemagne, où la prolongation de l'aide à la Grèce doit faire avant la fin de la semaine l'objet d'un vote du Bundestag, chambre basse du Parlement. D'autres Parlements nationaux, aux Pays-Bas et en Finlande notamment, doivent aussi se prononcer.