Alors que la plupart des pays de la zone euro empruntent à taux négatifs sur des maturités inférieures à 5 ans, la Grèce elle doit consentir des taux extrêmement élevés pour placer son papier à court terme.
En raison du regain de tensions entre la Grèce et ses créanciers, Athènes a levé 1,3 milliard d'euros en bons du Trésor à trois mois, à un taux d'intérêt très élevé pour une maturité aussi courte.
Le taux d'intérêt s'est tendu à 2,70% en nette hausse par rapport aux 2,15% de l'émission de janvier, la dernière émission de bons à trois mois juste avant l'arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. Le taux de couverture (rapport entre la demande et l'offre) est cependant resté stable à 1,3 ce mois-ci.
Depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras, qui prône la fin des mesures d'austérité, les investisseurs , en majorité des banques grecques, ont de plus en plus de doutes sur le redressement des finances publiques.
Les investisseurs rechignent à acheter la dette du pays alors qu'Athènes et ses créanciers restent sur des positions divergentes, malgré l'accord conclu à l'arraché fin février entre la Grèce et l'UE, la BCE, le FMI qui permet à la Grèce de bénéficier de l'aide internationale d'ici fin juin.
Cette situation empêche la Grèce de revenir se financer sur les marchés obligataires d'emprunt de moyen et long terme dont elle est privée depuis 2010, hormis une brève incursion au printemps 2014.
En difficulté financière, la Grèce doit rembourser ce mois-ci environ 6 milliards d'euros de dettes dont 1,5 milliard au Fonds monétaire international (FMI).
Mercredi à Bruxelles, des experts de la zone euro et de la Grèce doivent entamer des discussions sur des réformes que la Grèce doit réaliser afin de bénéficier de la dernière tranche de prêts UE et FMI au pays, a indiqué le gouvernement grec.