Les places européennes réagissent avec un cran de retard par rapport aux marchés obligataires aux déclarations de la BCE qui a révisé en hausse ses prévisions d’inflation. Le CAC chute de 2% pour atterrir à 4930 points alors que le spectre de la déflation s’éloigne en zone euro, ce qui fait craindre aux marchés que la BCE ne mette un terme plus rapidement que prévu à son programme de rachat d’actifs.
Or le QE européen est un des principaux moteurs de la hausse des indices boursiers depuis le début de l’année. Et ces rachats d’actifs ont pour objectif de faire remonter l’inflation, et c’est justement ce qui se passe. La BCE a relevé hier ses prévisions d'inflation pour 2015 de 0 à 0,3%, un niveau qui reste faible donc. Les anticipations d’inflation pour 2016 et 2017 restent quant à elles comprises entre 1,5% et 1,8%, soit toujours en-dessous de la cible de 2%. Le Président de la BCE, Mario Draghi, a cependant réaffirmé que les achats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois se poursuivrait jusqu'à la fin septembre 2016 et dans tous les cas jusqu'à un ajustement durable du rythme d'inflation.
Si le programme accommodant de la BCE s’achève plus tôt que prévu, les indices perdront le principal carburant qui alimente la hausse, à savoir l’injection de 60 milliards d’euros de la BCE, chaque mois.
D’où la forte correction des indices boursiers. Les marchés obligataires, qui ont connu une poussée de fièvre la veille tandis ne se détendent pas non plus. Sur le marché secondaire, l'OAT 10 ans se situe désormais à 1,2%, au plus haut depuis octobre 2014. En Allemagne, le Bund à 10 ans remonte à 0,9% alors qu'il était redescendu autour de 0,5% ces derniers jours. Une spectaculaire remontée des taux.
L’anticipation de la fin de la politique monétaire accommodante provoque également net rebond de l ‘euro qui se hisse à 1,1359 face au dollar. Il grimpe en effet de 0,7%, face au dollar et s’adjuge par ailleurs 0,5% face au yen, ce qui lui permet de repasser allègrement la barre des 140 yens, à 140,78 yens précisément.
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