Personne ne peut dire à coup sûr si les ondes de choc sismiques enregistrées par les marchés ne sont que des turbulences passagères ou si elles augurent d’un tremblement de terre à l’échelle 7 de Richter. À Paris, les investisseurs ont profité de la purge pour racheter à bon compte des titres massacrés. Quant à savoir si la crise boursière chinoise peut se propager à l’économie française, le gouvernement se veut rassurant. Il faut dire qu’entre la baisse de l’euro et la chute des matières premières la France a profité de vents favorables.

CASINO ROYAL

Une partie de la chute de Shanghai traduit la volonté des autorités chinoises de stopper totalement la spéculation à crédit des particuliers. Les particuliers chinois ont emprunté à crédit des sommes folles pour pouvoir spéculer sur les marchés dans l’espoir d’obtenir des gains mirobolants. Et ce sont eux les premières victimes de l’éclatement de la bulle financière. Car même en Chine, les arbres ne grimpent pas jusqu'au ciel. L’éclatement de la bulle financière de Shanghai a littéralement effacé les 150% de gains enregistrés depuis le début de l'année.

PERTE DE LÉGITIMITÉ

L’éclatement de la bulle est un sacré revers pour la place financière de Shanghai. La Chine n’a en effet jamais caché son ambition de devenir une plaque tournante incontournable de la finance mondiale, comme le démontre sa démarche d’internationalisation du yuan. Les investisseurs étrangers qui étaient réticents à entrer sur ce marché opaque et complexe sur le plan de la régulation financière doivent se féliciter. La difficulté des autorités chinoises à dégonfler la bulle en douceur leur donne raison.

NOUVELLES INJECTIONS

Face à la purge des marchés qui déstabilise l’ensemble de la planète finance, la Banque populaire de Chine (BPC) a pris le taureau (ou plutôt l’ours) par les cornes en décidant d’une seconde baisse de ses principaux taux d'intérêt ainsi qu’une réduction des taux de réserves obligatoires des banques. Pour résumer, c’est 100 milliards qui devraient être injectés dans l’économie.. une paille. Mais si l’intervention de la banque centrale est avant tout symbolique, au moins, ces mesures de soutien au crédit et à l'activité économique ont le mérite de montrer qu’elle est là.

SOFT OU HARD LANDING ?

Cela fait des années que l’on se demande si l’empire du milieu va réussir son atterrissage en douceur. Entre la crise du système bancaire, la bulle immobilière, et le ralentissement structurel de l'activité, les craintes d’un ralentissement de la chine ne sont pas nouvelles. L’essoufflement de la croissance chinoise est un secret de polichinelle, et tout le monde sait pertinemment que Pékin n’atteindra pas les 7% de croissance cette année. Mais personne ne peut dire non plus avec certitude quel est l’état de santé réel de l’économie. Le manque de transparence des statistiques a jeté le discrédit sur ces indicateurs. La clef pour sortir de l’ornière serait de faire basculer son modèle de croissance vers la consommation intérieure plutôt que sur les exportations. Mais là encore, ces questionnements sont loin d’être nouveaux. C’est un long processus de mutation.

WALL STREET S’EXCLUT DU REBOND

À rebours des marchés européens qui clôturaient en nette hausse, l’indice phare, le Dow Jones termine une fois encore sur une lourde perte de 1,29% à 15.666 pts, ce qui porte son repli à 10% depuis le début de l’année. Même tarif pour le S&P500 qui abandonne 1,35% à 1.867 points. Pourtant les statistiques étaient encourageantes. Dommage pour les investisseurs qui espéraient que le coup de frein de l ‘économie incite la Fed à attendre 2016 avant de relever ses taux directeurs. Les marchés se sont même pris à rêver que les turbulences chinoises poussent la banque centrale américaine à repousser son calendrier donnant le coup d’envoi à une hausse des taux. . Pas de chance, les derniers indicateurs sont rassurants. La perspective d’une hausse du loyer de l’argent, qui stagne à zéro depuis l’éclatement de la crise financière en 2008 reste d’actualité.

PAS DE HAUSSE D'IMPÔT JUSQU'EN 2017, QU'ILS DISAIENT...

Le gouvernement cherche la solution pour augmenter les ressources de l'audiovisuel public, qui en a grand besoin, victime de la concurrence du secteur privé et de la baisse de ses ressources publicitaires. 2 Options : Gonfler la redevance télé ou l'élargir aux ordinateurs et smartphones. Bref, vous allez payer...

LES 1001 RENTRÉES DU PS

Alors que se tiendra ce week-end (du 28 au 30) l'université d'été du PS à La Rochelle, les autres mouvements PS opposés à la politique du gouvernement de Manuel Valls se réunissent également cette semaine. Le pôle des « réformateurs », l'aile droite du PS, se réunit à Bordeaux ce jeudi. La gauche du PS fait sa rentrée au même moment à Marennes (Charente-maritime) tandis que les « frondeurs » se réunissent jeudi et vendredi à Poitiers. Choisissez votre station (c'est à Marennes que l'on devrait avoir le meilleur temps ce week-end).

LE MEDEF AUSSI FAIT SA RENTRÉE

L'université d'été du Medef ouvre aujourd'hui pour 2 jours. Une rentrée positive après que Manuel Valls ait rassuré cette semaine les chefs d'entreprises en promettant que les baisses des charges annoncées seraient bien appliquées. Reste qu'au Medef on espère davantage de réformes et notamment davantage de flexisécurité pour les employeurs. C'est beau l'optimise de rentrée.

LA BONNE NOUVELLE DU JOUR

Le baromètre des investissements des business angels français, ceux qui financent les start-up, a enregistré une croissance spectaculaire sur les six premiers mois de l’année. Jamais depuis 5 ans les start-up de l’internet n’avaient levé autant d’argent, plus de 16 millions d’euros sur le 2eme trimestre 2015, quand le record précédent dépassait à peine les 10 millions d’euros.

CE NE SERA PAS VOTRE DERNIER SOUFFLE...

À partir du 1er septembre, les éthylotests qui bloquent le moteur si le taux d'alcool est trop élevé seront obligatoires sur les autocars. Bizarrement, les bus urbains, mais aussi les camions et les voitures ne sont pas concernés. Un conseil interministériel de la sécurité routière se tiendra à la rentrée pour se pencher sur la question, assez impopulaire auprès des automobilistes. On rappelle que l'alcool au volant est en cause dans 28% des accidents mortels