Les taux européens ne suivent pas la hausse des taux américains.
Il va falloir qu’on revoie nos règles classiques de trading et d’investissement. On avait l’habitude de suivre aveuglément les marchés américains pour investir sur les marchés européens.
Par exemple sur les taux d'intérêt. Si les taux d'intérêt américains montaient, souvent les taux européens suivaient. Or ce n'est pas le cas depuis quelques jours. Les taux américains montent. Le taux de référence des emprunts d'état américains à 10 ans a même dépassé les 3.10% hier et pourtant les taux européens ne bronchent pas. Les taux allemands ont même un peu baissé hier. L'écart entre les taux américains et les taux allemands, on appelle cela le spread, a même atteint un niveau record. On n'avait pas vu un tel écart depuis la fin des années 80.
Cet écart est dû aux perspectives de croissance économique ?
En grande partie. Même si beaucoup prédisent un ralentissement de la croissance américaine, on en voit peu de signes pour l'instant alors qu'en Europe dernièrement les nouvelles économiques étaient plutôt inquiétantes. Surtout en Allemagne avec le ralentissement de la croissance au premier trimestre, de 0.3% contre 0.6% au dernier trimestre 2017, et dans toute la zone euro avec une croissance de 0.4% au premier trimestre contre 0.7% au trimestre précédent. L'objectif des 2% d'inflation s'éloigne en Europe et les perspectives de hausse de taux d'intérêt par la BCE aussi. Alors que la Banque centrale américaine elle, va continuer à remonter ses taux d'intérêt.
C'est ce qui explique la hausse du dollar des derniers jours. En partie. On a toujours tendance à acheter une monnaie dont le rendement est supérieur. Et c'est le cas pour le dollar par rapport à l'euro. C'est logique. Mais depuis plusieurs mois la logique et les règles classiques ne fonctionnent plus vraiment. On assiste de plus en plus à des déconnexions et des décorrélations. Comme la déconnexion entre les taux européens et les taux américains. Mais également la déconnexion entre les taux d'intérêt américains et les indices boursiers américains. Normalement quand les taux d'intérêt montent, cela met la pression à la baisse sur les indices boursiers ce qui n'est pas le cas pour le moment. Nous sommes donc entrés à nouveau dans une phase où on ne peut plus se fier aux vieux adages et c'est ce qui rend les marchés encore plus passionnants.
Wall Street a terminé la séance en hausse malgré les tensions géopolitiques et la remontée des rendements des emprunts du Trésor américain sur les 3,10%. Le Dow Jones a progressé de 0,25% à 24.768,93 points, le S&P 500 s'est apprécié de 0,41%, à 2.722,46 points et le Nasdaq s'adjuge 0,63%, à 7.398,295 points à la faveur de la hausse d'Apple. Le dollar reste ferme face aux devises majeures dont l'euro, à 1,18 dollar. Le pétrole de son côté est reparti à la hausse après l'annonce d'une contraction plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis. Ainsi, le WTI gagne 0,24% à 71,68 dollars tandis que le Brent se dirige maintenant vers les 80 dollars.
Sans les États-Unis, malgré les efforts européens, l'accord nucléaire iranien ne tient plus. On commence à s'en apercevoir. Avec des entreprises qui prennent leurs distances avec l'Iran de peur des sanctions américaines. Exemple frappant. Total. Le groupe avait commencé un retour en Iran en grandes pompes. Total vient d'annoncer qu'il allait se retirer du pays s'il n'avait pas la garantie d'être protégé contre les sanctions américaines...
En fait hier on n'avait rien compris nous disent La Ligue et le Mouvement 5 étoiles. Il n'y a pas de rupture de négociations mais quelques "ajustements". Les rumeurs d'un accord entre les deux partis dans lequel on souhaiterait revenir à des règles pré-Maastricht, ce qui conduirait notamment à ne plus respecter la règle des 3% de déficit, a provoqué un mouvement d'inquiétude des investisseurs. Les taux italiens sont repassés au dessus des 2%, à 2.12% exactement, un taux qui reste malgré tout historiquement bas.
Le dictateur nord-coréen se fait un peu désirer. Il ne veut pas que les États-Unis mettent des conditions avant sa rencontre avec Donald Trump à Singapour, une rencontre qu'il menace d'annuler. Les États-Unis, eux, ont confirmé que de leur côté ils continuaient à se préparer pour cette rencontre historique.
Franchement. Dites la vérité. Combien de noms de ministres connaissez-vous ? Le gouvernement Philippe a juste un an et comme le soulignent les Échos gentiment "Les ministres souffrent encore d'un gros déficit de notoriété"...Un euphémisme. Difficile d'exister quand on a un hyper Président omni-présent...
Pauvres vieux. 2 études paraissent mercredi. Selon le Panorama annuel des retraites du ministère des Solidarités, les retraités ont un niveau de vie médian légèrement supérieur à la moyenne (1 760€/mois vs. 1 690 pour la population française), mais surtout les seniors sont bien plus à l'abri de la précarité : leur taux de pauvreté n'est que de 7%, 2x plus faible que pour l'ensemble des ménages (14%). Avant de traiter les seniors de ploutocrates, lisez le rapport du Comité National d'Éthique : la France se livre à une "maltraitance latente et non assumée" de la vieillesse et particulièrement de ceux "ghettoïsés" dans les EPHAD (environ 600 000 personnes). Pauvres vieux
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Marc Zuckerberg rencontrera Macron le 23 Mai à Paris. Pour s'excuser?
Défaite de l'OM face à l'Atletico 3-0, dur dur; Le mariage du prince Harry et de Meghan Markle devrait coûter 37 millions d'euros; 45% des Français ne font jamais de sport (Challenges); Comme d'habitude on se demande si Hulot va rester ou démissionner du gouvernement; Les Français consomment 49 litres de lait par an, une baisse de 4% par rapport à 2017 (Aujourd'hui); Volkswagen ne sera pas présent au Salon de l'Automobile de Paris.