Annoncé par BFM Business ce matin, l’opération de privatisation de ADP pourrait finalement n’être lancée que début 2020, pour un bouclage en fin d’année.
L'opération est normalement prévu pour le printemps 2019, dans le sillage de la loi Pacte.
L’annonce a fait chuter le titre de 4.7 % à 15h30, à 162.7€, preuve que les investisseurs n’ont pas apprécié la nouvelle.
La privatisation du 2e groupe aéroportuaire Européen pourrait être repoussée par le gouvernement en raison des mauvaises conditions de marché et du contexte politique. L’objectif serait d’intégrer notamment les éventuels apports du "grand débat" lancé par Emmanuel Macron face au mouvement des "gilets jaunes". Certains analystes avancent que "les privatisations, dans les cartons depuis le début du quinquennat, risquent fort d'être aussi décalées" notamment celle de la Française des jeux (FDJ).
Bercy a assuré de son côté qu'il n'y aura "aucun retard". Le ministère de l’Économie et des Finances a déclaré que le texte, qui regroupe de multiples mesures pour soutenir la compétitivité des entreprises françaises, "sera étudié le 29 janvier au Sénat comme c'était prévu" dans un communiqué. "Il n'y a pas de retard sur la loi Pacte. Le calendrier de la loi Pacte n'a pas changé", a insisté Bercy. Dans cette optique, l'Etat pourrait ainsi céder sa participation de 50,6% au sein d'ADP, pour un montant avoisinant les 8 milliards d'euros au cours actuel. Les fonds récoltées seraient alloués à des fonds pour l'innovation de rupture, mais également au désendettement de l'Etat.
Officiellement, le gouvernement n'a pas encore annoncé de calendrier précis mais la loi Pacte a déjà subi plusieurs reports début 2018. "Tout est trop long, tout est trop lent. Cela nourrit les impatiences des peuples", a reconnu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, mercredi 9 janvier au micro de France Culture. "Cela fait deux ans ou presque que je travaille sur ce projet de loi. J'estime qu'il aurait dû être adopté en trois mois pour transformer les seuils, simplifier la vie des PME, alléger les contraintes sur les commerçants, mieux rémunérer les salariés avec intéressement", a-t-il insisté