La Chine traverse une période compliquée.
Son économie est en crise.
Elle a affiché en 2019 sa croissance la plus basse depuis 30 ans.
Et les chiffres réels sont probablement nettement inférieurs aux chiffres officiels.
L'épidémie qui touche le pays rend l'équation encore plus complexe.
Les 10% de croissance annuelle semblent bien loin.
Les 8% aussi, seuil qu'on considérait comme infranchissable, car il représentait le seuil de maintien de l'emploi...
Et voilà le plancher des 6%, officiel, sous pression.
Elles sont multiples.
À commencer par une cause purement arithmétique : compte tenu de la progression du PIB, il est plus compliqué aujourd'hui, en %, de progresser qu'il y a 20 ans, la base de l'équation, en valeur absolue, étant nettement plus élevée.
Il y a bien sûr la démographie : effondrement du taux de fécondité et allongement de la durée de vie, un scénario à la japonaise.
Aussi. La Chine a choisi de sortir de la crise de 2008 en se focalisant sur la consommation intérieure et plus seulement sur les exportations.
Et enfin l'affrontement avec les États-Unis. Trump a réussi, avec sa guerre commerciale, à faire dérailler le train de la croissance chinoise.
L'épidémie se produit donc dans un contexte économique difficile.
Une fois l'épidémie passée,
La phase 1 des accords commerciaux avec les États-Unis signée, la Chine va se lancer dans une super relance.
Monétaire avec des injections de liquidités massives.
Budgétaire avec des baisses d'impôts et des investissements d'infrastructure.
Cela ne permettra pas à la croissance de rebondir significativement.
Mais cela évitera un ralentissement économique plus marqué.
Excellente tribune de Denis Ferrand, un de nos Jedi de C'est Votre Argent, dans les Échos.
Il explique pourquoi la relance par la consommation en France ne produit pas de croissance supplémentaire.
Les ménages ont trois catégories de dépenses :
- les dépenses préengagées : loyers, assurances, télécommunications
- les dépenses peu compressibles (alimentation, santé...)
Ces deux catégories de dépenses contraintes réagissent peu à un "choc de revenu".
Ce sont les dépenses compressibles, habillement, mobilier, loisirs, etc., qui réagissent le plus à une baisse d'impôt ou une hausse du pouvoir d'achat.
Le problème c'est que la hausse des dépenses compressibles entraîne une hausse des importations.
Et donc un effet neutre sur la croissance.
Tout le monde salue la baisse du chômage.
C'est mieux certes.
Le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a baissé de 120,700.
Il ne reste "que" 3,55 millions de personnes n'ayant pas travaillé du tout.
Or, ce chiffre ne tient pas compte des personnes qui ont très peu travaillé.
Et des autres catégories de chômeurs.
Mais surtout, nous affichons toujours un taux de chômage de 8.6% quand tous les pays développés sont en plein-emploi.
Pas de quoi faire la fête.
Les introductions en Bourse à Wall Street de groupes chinois sont en baisse.
Les investisseurs sont moins enthousiastes.
Les valorisations sont en baisse.
Et le climat politique n'est pas favorable.
Décidément, la période est compliquée pour la Chine.
Le CAC 40 a terminé la séance d’hier en baisse de 2.68 % à 5 863 points, après un indicateur allemand moins bon que prévu, mais surtout dans le sillage du risque sanitaire pouvant être engendré par la propagation de l'épidémie de coronavirus. Selon un dernier bilan provisoire, au moins 80 personnes sont décédées en Chine après avoir été infectées et 13 pays ont annoncé des cas de maladie.
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont terminé eux aussi dans le rouge. Le premier a perdu 1.57 % et l’indice des techs a reculé de 1.89 %. Les compagnies aériennes ont fait partie des entreprises les plus touchées par le renforcement des inquiétudes autour de l'épidémie chinoise, American Airlines et United Airlines ont chuté de respectivement 5.54 % et 5.21 %.
A Tokyo, le Nikkei a fini en baisse de 0.55 % ce matin.
Le CAC 40 est attendu légèrement dans le vert cette matinée tentant de rebondir après la rude séance d’hier.
Le Brent se négocie à 59.30 $ le baril contre 59.46 $ hier à la même heure. L'once d'Or est à 1 576.30 $ contre 1 579.70 $ précédemment et la parité euro/dollar est à 1.1020 contre 1.1036 hier dans la matinée.
Une émission franchement exceptionnelle.
Et plusieurs débats passionnants :
Pourquoi les économistes et les investisseurs n'intègrent pas le climat dans leurs prévisions ?
Est-ce que l'Amérique de Trump est plus forte qu'il y a 3 ans ?
Les banques centrales vont-elles changer de direction ?
Pourquoi les Français épargnent tant et cherchent-ils tant la sécurité ?
Où vont les marchés ? Quelles valeurs acheter ?
Vous le saurez en regardant le replay avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Pascale Seivy, responsable d’équipe chez Oddo BHF Banque Privée; Christian Bito, professeur de finance à l’ESSEC et président de CBT Gestion; Patrice Gautry, chef économiste à l’Union Bancaire Privée; Denis Ferrand, directeur de Rexecode; et Emmanuel Lechypre.
Vous souhaitez voir le replay ? C'est ici.
Les ventes mondiales de champagne ont encore baissé en 2019, -1.6%, après avoir baissé de 1.8% en 2018; Luca de Meo va être nommé patron de Renault aujourd'hui; Kei Kobayashi est le premier Japonais à obtenir trois étoiles au Michelin en France; On parle de plus en plus d'une "coalition climat" pour les municipales à Paris; Villani va être exclu de LREM; L'émission "Qui veut être mon associé?" sur M6, un "The voice" des entrepreneurs, est à la peine avec des audiences décevantes; Le moral des policiers est au plus bas devant la violence, physique et verbale, à laquelle ils sont confrontés; Le gouvernement annonce quinze mesures pour le "bien-être animal", le droit de vote n'est pas encore au programme; La Pologne achète 32 avions de combat américains, pour 4.6 milliards de $, vive l'Europe; Meghan Markle renonce à la nationalité britannique; En Turquie, un ancien livreur accusé d’avoir craché sur une pizza avant de la remettre au client risque dix-huit ans de prison.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU