Les ministres des finances viennent de finaliser l’accord portant sur les modalités techniques du fonds de stabilisation européen. Ce dispositif s’inscrit dans la continuité du plan de sauvetage qui prévoit 500 milliards d'euros, auquel s'ajoute un apport de 250 milliards du FMI. Mais malgré son envergure, ce fonds de stabilisation ne rassure pas les marchés. L’euro reste sous le seuil fatidique des 1,20, alors que les places européennes évoluent de concert dans le rouge.
Paris chute de 1,04% pour coter à 3 378 pts. Francfort perd 0,87% et Madrid 1,12%.
Pourtant, ce dispositif qui repose sur trois principes, devrait jouer pleinement son rôle de filet de sécurité.
Dans un premier temps, ce fonds de stabilisation financière de la zone euro sera doté d'une capacité de 440 milliards d'euros. Afin d’alimenter le fonds, chaque Etat s'est engagé à garantir 120% de sa quote-part au capital de la BCE, l’équivalent de 111 milliards d'euros pour la France. Ce projet de loi a d’ailleurs été entériné jeudi dernier par le parlement français.
Ensuite, le Fonds européen empruntera en son nom avec la garantie des seize Etats de la zone euro en vue d'obtenir les meilleures garanties de solvabilité auprès des marchés et donc l’obtention d’une note de crédit triple A. Cette enveloppe sera effective jusqu'au 30 juin 2013 au profit des Etats qui auraient des difficultés à se financer à des taux abordables sur les marchés. Sa finalité, éviter une propagation de la crise de la dette grecque à d'autres économies de la zone euro.
Le troisième principe porte sur une réforme du pacte de stabilité et de croissance, qui prévoit notamment que la commission européenne et les Etats auront un droit de regard sur les projets de budget nationaux.
Enfin, dans le cadre du groupe de travail sur la gouvernance économique présidé par Herman Van Rompuy, les membres de la zone euro devraient réfléchir sur le durcissement des règles budgétaires de l'Union européenne et notamment sur le renforcement des sanctions. Selon Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances, ce fonds européen pose les fondations d’une politique économique commune.
Malgré ces déclarations de principes, avec en toile de fond la dégringolade de la monnaie unique, le dispositif ne suffit pas à enrayer l’inquiétude des marchés sur la capacité de la zone euro à faire face à la crise.