Dernière bancaire à passer sur le grill, Crédit Agricole n’a pas fait les choses à moitié. Dans les premiers échanges parisiens, le titre de la banque verte caracole en tête du CAC 40 à la faveur d’un bond de 6,60% à 6,22 euros. Les investisseurs saluent chaudement les comptes de Crédit Agricole, ressortis nettement au dessus des attentes de la place, notamment en raison d'une charge moins lourde que prévue sur la dette grecque.
Le groupe Crédit Agricole a généré un produit net bancaire qui a atteint un niveau trimestriel sans précédent à 9,14 milliard d'euros, alimenté notamment par la banque de proximité qui représente 61 % des revenus et 56 % du résultat brut d'exploitation des métiers du groupe. Les Caisses régionales, en particulier, connaissent une forte activité commerciale, doublant quasiment leurs ouvertures de comptes à vue et enregistrant une hausse presque identique (5 %) de leurs encours de crédits et de leur collecte au bilan.
Le résultat brut d'exploitation, au niveau historique le plus haut de 3,82 milliards d'euros, affiche une hausse de 5,9 %.
Sur le seul deuxième trimestre, le résultat net part du groupe ressort à 881 millions d'euros, quasi stable (- 1,8 %) par rapport au trimestre correspondant de 2010. Sur les six premiers mois de l’année, le profit net part du groupe atteint 2,41 milliards d'euros, en hausse de 30,4 % par rapport au premier semestre 2010. La banque verte précise que « ce résultat intègre les conséquences de la situation financière de la Grèce, tant sur les titres d’Etat grecs que sur la filiale Emporiki ». Elle ajoute que ce montant « reflète également la poursuite de la dynamique commerciale dans l’ensemble des métiers. »
Hors caisses régionales, le tableau est plus sombre puisque le résultat net part de Crédit Agricole SA plie de 10,5% pour ressortir à 339 millions d'Euros au deuxième trimestre 2011 (contre 379 millions d’euros au deuxième trimestre 2010) et à 1,34 milliard d'euros au premier semestre 2011 (à comparer à 849 millions d’euros de l’exercice précédent).
Finalement, l’impact de l’exposition de la banque verte à la dette souveraine grecque à travers sa filiale Emproiki semble plus limité que redouté. Credit Agricole SA a du procéder en l'occurrence à un amortissement de - 359 millions d’euros de l'écart d'acquisition résiduel sur Emporiki et de - 148 millions d'euros de dépréciation d'impôts différés dans les comptes de cette filiale. Les effets du plan de soutien à la Grèce décidé par les gouvernements européens en juillet ont de leur côté un coût de - 146 millions d'euros en coût du risque net d'impôt. En effet, le 28 juillet, Crédit Agricole avait annoncé que l'impact de la crise grecque sur son résultat net de 2ème trimestre se monterait à 850 millions d'euros.
Dans la banque de proximité en France, les caisses régionales ont ainsi connu une forte activité commerciale. A l'international, ses revenus dans la banque de proximité ont également progressé.
La banque de financement et d'investissement a connu de son côté une légère baisse de son activité due au contexte 'chahuté' des marchés de capitaux. Au deuxième trimestre 2011, la banque de financement dégage des niveaux de revenus comparables aux trimestres précédents. Le produit net bancaire s’élève ainsi à 646 millions d’euros, en légère baisse de 1,8 % par rapport au deuxième trimestre 2010.
Devant la détérioration de la crise en Grèce, le Crédit agricole a été contraint d'abandonner son objectif de retour aux bénéfices de sa filiale grecque Emporiki en 2012, sans pour autant fixer un nouveau calendrier. La banque verte maintient toutefois ses objectifs financiers pour 2014, à savoir un bénéfice net de six à sept milliards d'euros en 2014 et de revenus au-dessus de 25 milliards.
Le titre Crédit Agricole est très volatile, nous restons à l'écart du secteur pour le moment même si nous pensons que la majorité des mauvaises nouvelles sont intégrées dans les cours.
